Le Monde Interdit T1 [EN RÉÉCRITURE]

Chapitre 11

- Donc... Il faut faire quoi exactement ? demandai-je à Rose.

Elle se leva et commença à faire les cent pas devant moi. Oh non, pas ça ! Ça me stressait trop ! Je fermai les yeux pour ne pas laisser son angoisse m'atteindre.

- Il a plusieurs endroits où nous pourrions possiblement apprendre l'intégralité de la Prophétie. Mais je ne sais pas dans lequel nous la trouverons !

Elle soupira.

- Tu as du papier et un crayon ? lui demandai-je.

- Simplement du parchemin.

Mais de quel siècle cette fille venait-elle ? Bon, pas grave. Il devait bien me rester un stylo BIC dans une poche de ma veste... Je farfouillai dedans un long moment et...Bingo ! je trouvai ce que je cherchai. Un vieux BIC dans lequel il ne restait pas beaucoup d'encre mais tant pis. Cela ferait l'affaire.

Je tendis la main vers Rose. Elle me remit un rouleau de vieux parchemin. Je me demandai où elle avait trouvé ça. Sûrement dans une boutique d'antiquités ! Je pouffai tout seul.

- Tu veux bien te concentrer une minute, ou bien tu es trop bête pour ça ? me demanda Rose sur un ton exaspéré.

Pour une fois, je voulus bien le reconnaître, j'avais l'air idiot.

- Il faudrait lister les endroits où tu penses qu'on peut trouver cette prophétie.

- C'est une excellente idée ! s'exclama-t-elle.

Je fus ravi de la voir enfin sourire. Mais ce sourire s'effaça bien vite. Elle fronça les sourcils.

- Ce papier pourrait tomber entre de mauvaises mains, dit-elle.

Je levai les yeux au ciel.

- Je ne suis pas né de la dernière pluie !

Rose regarda le ciel, dans l'incompréhension.

- C'est une expression pour dire que je ne suis pas idiot, soupirai-je.

- Pas trop, murmura Rose.

Cette fille aimait bien me pousser à bout ! Je respirai calmement. S'énerver ne nous avancerait à rien.

- Nous n'allons pas tout écrire en entier. Mettre des abréviations, des choses comme ça. Tu vois ?

Non, elle ne comprit pas. Second soupir de ma part.

- Tu as une carte ?

Elle acquiesça et sortit une grande carte de son sac mystérieux. Nous la dépliâmes sur le sol de la forêt et nous penchâmes dessus.

- Montre-moi les endroits où tu penses que nous pourrions trouver cette prophétie.

Elle fronça les sourcils une seconde fois, me regarda attentivement.

- La Prophétie, dit-elle.

- Quoi ?

Je ne compris pas ce qu'elle voulait dire.

- Tu as dit plusieurs fois : "cette prophétie". Mais c'est "La Prophétie", me corrigea Rose. Il existe des milliers de prophéties différents, mais celle-ci est la plus importante de toutes ! Elle détient l'avenir de ce monde !

- D'accord. La Prophétie.

J'avais compris. Cela ne faisait aucune différence.

- Un jour, tu comprendras, souffla Rose.

Je me retins de lui hurler les quatre vérités à la figure. J'essayais de l'aider, et elle continuait de me rabaisser à tout bout de champ !

- Montre-moi les endroits où tu penses que nous pourrions trouver la Prophétie.

J'avais dit ça en serrant bien fort les dents afin de ne pas m'énerver. Elle avait dû m'entendre grincer des dents car elle me montra plusieurs endroits sur la carte. Je les notai sur le parchemin en abréviations, en codant les lettres en chiffres... Je n'étais pas sûr que les créatures de ce monde sachent lire, ce qui était un avantage considérable pour nous.

Pendant que j'écrivais chaque endroit qu'elle me montrait, Rose m'observa. Elle apprenait. Ma colère envolée, je lui expliquai tout. A la fin, nous avions terminé le travail. Je regardai le parchemin. Ça nous faisait pas mal d'endroits à visiter ! Mais s'ils étaient aussi beaux que celui de la cascade à côté des montagnes, je me dis que ça en vallait la peine !

- Alors ? demandai-je à Rose. Par quoi commençons nous ?

Elle me sourit, plus aussi condescendante qu'avant. Me tendit une main pour m'aider à me relever.

- Déjà, dit-elle, nous allons commencer par sortir de cette forêt.

Alors nous nous engageâmes sur le chemin. Le jour déclinait, la forêt s'assombrissait. Je n'étais guère rassuré, mais je ne devais pas montrer ma peur. Rose avait l'air confiante, elle. Je décidai donc de faire de même. Après tout, les filles n'avaient-elles pas plus peur que les garçons, d'ordinaire ?