Chapitre 63

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La brume se dissipa brusquement, disparaissant aussi vite qu'elle était apparu. Je me détachai de Rosessa et fit quelques pas menaçants en direction de Luzraël, qui souriait d'un air maléfique, comme à son habitude.

- Qu'as-tu fait ? Que faisait ma mère dans toute cette Prophétie ?

Il croisa les bras.

- Pourquoi penses-tu que je le saurai ?

- Parce que ton visage, Luzraël, était aussi présent. Si ma mère a un rapport avec tout ça, et que toi aussi, tu sais peut-être quelque chose...

- Interroge donc ton vieux sage !

Je tournai la tête de tous côtés, mais aucune trace du vieil homme. Il m'avait abandonné. Je jetai un coup d'œil derrière moi, vers Rosessa, et rectifiai en pensée : il nous avait abandonnés.

- Tu sais quelque chose, fis-je, à l'intention de Luzraël.

- Peut-être, mais peut-être pas, me nargua-t-il.

Je décidai de procéder autrement.

- Tu ne la connais même pas.

Les yeux noirs et vides de Luzraël s'étrécirent considérablement.

- Je la connais mieux que tu ne le penses, Éthéas.

- Qu'est-ce que tu insinues par là ?

- J'ai entendu parler d'elle, figure-toi.

Son regard reflétait une émotion, constatai-je avec surprise. Quelque chose de sombre et de bref, mais c'était déjà quelque chose...

- Qu'est-ce que tu as ? demandai-je innocemment.

Tout ce que j'avais entrevu disparu brutalement, laissant place à l'habituelle froideur et indifférence sur le visage de mon ennemi.

- Donc tu la connais ? Comment as-tu entendu parler d'elle ? Ma mère ne vient pas d'ici.

Il éclata de rire et haussa les sourcils à mon intention.

- C'est bien ce que je t'ai dit tout à l'heure. J'en sais plus sur toi que toi-même.

Je ne tins pas compte de ses remarques et continuai à avancer vers lui.

- Tu connais ma mère ? Comment ?

- Je ne la connais pas directement. Comme je te l'ai dit, j'ai entendu parler d'elle...

- Par qui ?

Il planta son regard glacial dans le mien.

- Par mon père.

Je faillis m'étouffer et, derrière moi, j'entendis Rosessa hoqueter de surprise.

- Le...Le roi connaît ma mère ?

Le regard de Luzraël se voila.

- C'est drôle que tu l'appelles "Le roi", ricana Luzraël.

- Pourquoi ? Comment pourrai-je l'appeler autrement ?

Luzraël adopta un petit sourire suffisant.

- Tu le sauras en temps voulu, Éthéas.

- Comment connaît-il ma mère ? interrogeai-je, agacé par toutes ces énigmes sans queue ni tête.

- Tu le découvriras plus tard, quand ce sera le moment, Éthéas. La guerre ne fait que commencer. Et je peux t'affirmer d'ores et déjà que tu ne t'en sortiras pas vivant.

- Ma magie va me tuer, dis-je brusquement. Je sais que je suis voué à mourir. Alors ta menace ne me fait pas peur du tout.

Il serra la mâchoire, et son regard se posa sur le côté de mon cou, où se trouvait la marque des Élus.

Le Monde Interdit T1 [EN RÉÉCRITURE]Where stories live. Discover now