Chapitre trente-six.

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Je me réveillais doucement tandis qu'une douleur insupportable fit irruption à l'arrière de mon crâne. Je voulus toucher l'endroit où se trouvait ma douleur, jusqu'à ce que quelque chose retint mon bras. J'ouvris alors les yeux, découvrant petit à petit la salle lugubre dans laquelle je me trouvais, et la chaine qui retenait mes mains et mes jambes. La pièce était à peine illuminée, et le sol n'était recouvert que de ciment. À vue d'œil, je semblais me trouver dans un sous-sol, car des escaliers en bois se trouvaient à ma droite, menant à une porte qui émettait des faisceaux de lumière. En face et derrière moi, des fenêtres étaient cachées par des rideaux noirs, je n'avais donc aucune idée si c'était la journée, ou le soir. Je portais la même tenue que celle que j'avais lors de la fête chez Jc, et je me réjouis intérieurement d'avoir opté pour mon pull gris car il faisait assez froid là où je me trouvais. Après tout, nous étions quand même le 1er janvier, sauf si j'étais inconsciente pendant plus longtemps, ce qui était également très probable. Tandis qu'une odeur de métal me parvint, une douleur se fit sentir dans mon nez. Ne pouvant pas atteindre mon nez, je me contentais de passer ma langue au-dessus de ma bouche, et reconnus le goût du sang. J'avais décidément le nez cassé. Je sentais les battements de mon cœur s'accélérer et la panique m'envahir. Où étais-je donc?! La chaise en bois sur laquelle j'étais assise semblait peu résistante, car à chaque fois que je bougeais, elle se mettait à grincer. Essayer de me défaire des chaînes était impossible, mais je pouvais tout de même essayer de me détacher de la chaise. Je me mis alors à me balancer vers l'arrière, en essayant de glisser les chaînes hors des pieds de la chaise. Cependant, les pointes de mes pieds se fatiguèrent rapidement en tentant de garder la chaise en équilibre, et je décidais d'abandonner. Ce n'était pas la bonne façon d'y arriver. Si mon père m'observait en ce moment-même, il ne voudrait même pas me regarder, probablement mort de honte et déçu de moi. D'ailleurs, était-il au courant que je m'étais faite kidnapper? Et ma mère? Et mon frère, Julia, Nash et Dylan? Qui le savait? Peut-être que justement, personne n'était au courant de ma disparition, car personne ne l'avait remarqué, du moins pas encore. Aaron allait bien se rendre compte que je n'étais pas rentrée de la nuit, après qu'il m'ait dit de ne pas rentrer trop tard. D'ailleurs, allais-je les revoir un jour? Je pensais alors à la dernière chose que j'avais dite à mon frère, qui était que sa blague était nulle, et à mon père, qui était de ne pas me faire honte lors de la soirée que les O'Brien organisaient chez eux pour le nouvel an, entre adultes. Je me sentis alors terriblement coupable, et dégoûtée de moi-même. S'il pouvait savoir à quel point j'étais désolée de lui avoir dit ça, et d'autres choses atroces qu'une adolescente pouvait dire à ses parents...
De plus, n'étais-je donc pas capable de me sortir de cette situation après toutes ces années d'entraînement de la part de mon père? Peut-être pouvais-je essayer de sortir d'ici avec la chaise encore attachée à mon corps. Je tentais alors de me tenir sur mes pieds, mais je retombais immédiatement en arrière, me rasseyant dessus. La chaise était faite de bois et était réellement consistante, elle était beaucoup trop lourde pour mon corps. Cependant, elle semblait avoir une vingtaine d'années, vu la façon dont elle grinçait à chaque fois que je bougeais. Peut-être que si je faisais en sorte de la casser, cela me faciliterait la tâche. J'essayais alors de me déplacer avec la chaise jusqu'au mur, mais je me sentais très faible, et j'étais placée au centre de la pièce. À peine avais-je fait deux mètres que j'avais l'impression de manquer d'air et de suffoquer. Je me rassis alors à nouveau sur la chaise, attendant de trouver une autre solution, et rapidement. Un grincement en haut des escaliers me fit sursauter, tandis que des bruits de pas descendaient les escaliers en bois qui menaient jusqu'à moi. Qui cela pouvait-il bien être? C'était à coup sûr mon agresseur, en tout cas.
N'osant pas croiser son regard, mes pieds se posèrent sur ses chaussures. C'étaient des Vans noires déchiquetées. Je remontais peu à peu les yeux, détaillant sa tenue. Il portait un skinny jean déchiqueté aux genoux, et un sweat à capuche noir. Ses bouclettes brunes et son sourire hypocrite me confirmèrent que je faisais face à quelqu'un que je connaissais déjà. C'était Jc, l'ami à Kian, l'auteur des fêtes, le Jc. Mes mains se mirent alors à trembler de plus en plus, tout comme mes battements de cœur.

She's dangerous (Terminée)Waar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu