Chapitre 12

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J'ai froid et chaud à la fois. Je me sens bien, une tension agréable se crée dans mon ventre et le liquéfie. Reprenant conscience, le brouillard d'un rêve étrange se dissipe, car je sens des mains sur moi, une bouche chaude, humide sur ma poitrine. J'ouvre les yeux, il fait nuit, bon sang, j'ai dormi toute la journée. Rien qu'avec cette réflexion, tout ce qui s'est passé plus tôt me revient en tête.

Maya.
Marcus.
Marcus ?

Relevant la tête, je tombe sur une chevelure ébène. Putain mais qu'est-ce qu'il fait ? Le grand homme me touche, me caresse, mon téton est dans sa bouche, il l'aspire et le titille de sa langue. Son autre main me caresse entre les cuisses, sans forcer, puis remonte sur mon autre sein. Il m'a enlevé mon essuis et je n'ai rien senti. lorsque son regard croise le mien, j'ai un raté tant les émotions illuminent ses sombres pupilles.

- Mais... Qu'est-ce que tu fais ? bafouillé-je embarrassé.

Marcus se penche et essaye de recommencer, mais la rage toujours présente dans un coin en mon être éclate et je le repousse brusquement. Lorsqu'il tente de m'approcher encore, je le gifle, mais le regrette aussitôt car ce pauvre homme brisé accusé le coup et baisse honteusement la tête.

Comme par habitude.

- Ne te fâche pas, geint-il en se recoquillant dans un coin du lit. Pardon. Pardon. Pardonne-moi...

- Tu ne peux pas faire ça, Marcus... Tu n'as pas le droit de me toucher de la sorte... expliqué-je aussi calmement que le possible me permet.

Le voir aussi pitoyable me fend le cœur...

- Je ne t'ai pas fait mal, je voulais... Je voulais te faire du bien... Ne sois pas fâcher, je t'en prie... bégaye Marcus sous la panique. J'inspire pour lui expliquer de façon à ce qu'il comprenne.

- J'aime un homme, tu sais ?

Je me couvre, un sourire soulève mes lèvres alors que ses sourcils se rejoignent. Marcus me regarde faire, je me lève en prenant ma serviette pour me cacher de lui. Le grand homme m'observe sans ciller, il m'écoute, c'est déjà ça. Prenant place sur l'autre lit, je me force à le fixer dans les yeux alors qu'il ne bouge pas de sa place. Je lui explique.

- Cela fait deux ans que je le connais et il me rend heureuse chaque jour...

- Mais, tu m'as moi maintenant, réplique-il contre toute attente.

- Marcus, j'aime Alexandre. Je voulais en finir avec le père Anton parce qu'il m'a fait la même chose qu'à toi, il a tué ma petite sœur ! Il y a eu tellement d'enfants...

- C'est pour ça qu'on doit rester ensemble ! Tu m'as promis, Lyse... Toi et moi, nous nous comprenons bien...

Je plisse les yeux, saisissant qu'il ne conçoit pas de relation fraternelle entre nous. Oh seigneurs, ce type est tellement ignare sur le fonctionnement de la vie... Tout comme je l'étais, autrefois. Je me souviens avoir été perplexe lors de mon premier câlin, une infirmière m'a prise en pitié, et ... J'ai simplement sentie la douleur me resserrer le ventre, remonter trop vite dans ma gorge, et j'ai commencé à pleurer... Non, à geindre pitoyable car je ne connaissais pas cette sensation de sécurité dans les bras d'une autre personne... Tant de choses me reviennent en tête, et ma colère disparaît.

Inspirant, je lui explique que je ne l'abandonnerai pas, jamais, je tiendrais ma promesse... Mais pas de la manière qu'il espère. Il faut qu'il sache que je resterai avec lui, je lui montrerai que le monde est grand, mais nous ne recommencerons jamais ce qu'il vient de faire... Il doit comprendre.

- Nous resterons ensemble, Marcus, aussi longtemps que tu en ressentiras le besoin. Tu n'imagines pas les opportunités qui se présentes à toi. Tu vas te reprendre... Je ne dis pas que tu oublieras, mais tu sauras vivre avec ce passé. Et un jour, lorsque tu auras pris assez de confiance en toi, tu rencontreras une femme que tu désireras combler... Tout comme Alex me comble.

- Je te veux toi ! Je ne veux pas que tu m'abandonnes, Lyse, je ... J'ai peur de tout ça... Tu... Tu veux m'abandonner... Tu veux me quitter, me laisser seul... Je ne peux pas. bafouille Marcus.

Il s'affole.

- Je ne te laisserais pas, voyons ! Je serais toujours là ! Je deviendrais ta sœur... D'accord ?

Marcus écarquille les yeux une seconde et se lève sans attendre. Bordel, j'ai son sexe sous le nez, et il n'a pas débander. Je crois que la cage l'a retenu trop longtemps. Le grand homme profite de ce moment d'égarement pour me repousser sur le lit et s'allonger sur moi. Il n'est pas brutal, non, il est désespéré. Je l'observe, prendre place sur moi et me serrer fortement. Stupéfaite par ce mélange de force et de douceur.

- Je veux te toucher... Je veux être à toi, Lyse, je m'en fiche des autres femmes. Je veux te faire du bien, et te rendre heureuse avec mon corps... Je veux... J'en ai besoin... Choisis-moi !

- Marcus, tu ne peux pas...

Brusquement, le grand homme dépose ses lèvres sur les miennes, et alors que je m'attends à un baiser brutal, violent, il se moue lentement, avec une hésitation troublante. Sa respiration est saccadée, comme s'il se retenait de pleurer. Je ne bouge pas, le regarde horrifiée et il se redresse sans oser relever les yeux.

- Je ne sais pas comment on fait, m'avoue-t-il. Je veux t'embrasser comme il faut, mais je ne sais pas...

- Tu n'as pas besoin de m'embrasser, Marcus, s'il te plait, tu n'as pas le droit de me toucher... J'aime Alex.

- Et moi ? Personne ne m'aime, moi ! croasse-t-il. Personne n'a voulu de moi parce que je suis inutile, je suis laid, et stupide... Père avait raison.

Prise de pitié incontrôlée, j'oublie tout ce qui pèse sur ma conscience et place mes mains sur le visage rougit de grand homme. Cela le pousse à me regarder tristement, il doit ressentir ma peine, sans la vouloir. Le tirant vers moi, je dépose ma bouche sur la sienne, l'embrasse lentement, aspire ses lèvres une à une, sans le quitter des yeux.

Marcus geint en m'imitant. Il entrouvre la bouche alors que je passe ma langue sur ses lèvres inférieures, cela semble lui plaire et honteusement, à moi aussi. Passant mes bras autour de son cou, j'approfondis notre baiser et cherche sa langue de la mienne, Marcus gémit plus fort, se frottant à moi et malgré l'appréhension de la suite, je me laisse faire.

Le grand homme prend la relève, se baiser devient le sien. Moi, je savoure les sons délicieux qu'il produit alors qu'il entre inconsciemment en moi. Je ne l'ai pas senti venir, Mon souffle se rétracte dans mes poumons alors qu'il se mouve lentement... La chaleur déjà présente se répand rapidement, la sensation est inimaginable...

Et je m'accroche à ses omoplates, éblouie pas le plaisir qu'il me donne, j'oublie tout, sachant que le moment de tout remettre en ordre viendra bientôt. Je le laisse se mouvoir en moi avec lenteur, l'entoure de mes jambes, le tire contre moi.

- Reste avec moi, Lyse... Nous serons heureux... susurre-t-il entre deux baisers. Nous n'avons besoin de personne d'autre...

Non, c'est faux...
n'est-ce pas ?

Rancoeur du passéUnde poveștirile trăiesc. Descoperă acum