Marcus

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Lyse dort profondément, ses sourcils se rejoignent de temps en temps, ses yeux bougent sous ses paupières closes, elle doit rêver de Marie, de Maya, ou de la désastreuse mais méritée fin de notre père. De mon père. J'imagine qu'il tente de la hanter, d'où la douloureuse respiration de Lyse, mais elle ne doit pas se laisser faire, c'est elle qui a allumé le feu, cela dit, c'est moi qui ai achevé ce monstre.

Et je suis son fils.

Lyse est partie à l'autre bout du lit pour se protéger de moi, de mes mains, de cette envie d'être près d'elle, trop proche, en elle. Elle ne sait pas que je la regarde, profitant de son inconscience pour la sentir. Son odeur est tellement savoureuse, apaisante, rassurante. Un mélange de citron et lavande... Je me demande si lui le sait... Evidemment qu'il doit le savoir, il l'aime.

Et elle aussi.

Alors, pourquoi me laisse-t-elle la toucher si elle l'aime ? Elle doit également m'apprécier un peu. Oui, je suis comme elle, elle est comme moi. Il est normal qu'elle soit attirée par celui qui lui ressemble, la comprend. Je dois juste faire en sorte que ce type dégage de sa vie et elle me choisira. Elle restera... Elle l'a promis.

Je passe ma main sur ses cheveux, mon geste semble l'apaiser un peu, voilà une autre raison pour qu'on soit ensemble pour toujours. Lyse remue un peu et me dévoile ses petits seins à travers ce t-shirt insignifiant. Je vois ses tétons ramollis, doux, délicieux... Alors, je soulève le tissu pour les contempler. Je fais doucement, il ne faut pas qu'elle me prenne sur le fait, Lyse sera en colère contre moi, et décidera de me quitter. Elle aurait peur... Je ne veux pas l'effrayer.

Sa peau est douce, marquée, comme la mienne, mais sur elle, c'est tellement beau. Elle a dû avoir mal, je me souviens de chaque coupure, chaque brûlure, j'en devenais fou. Je suis fou. Père le répétait tout le temps. Personne ne voudrait d'un cinglé comme moi... Mais c'est lui qui m'a rendu comme ça... Et elle, oui, Lyse le comprend. Elle sait. C'est pour ça qu'elle pourrait m'aimer... S'il n'y avait pas cet autre homme.

Je me penche sans la quitter des yeux, et passe ma langue sur son mamelon, cela la fait frissonner, et moi, sourire. Elle est si sensible à mes touchers, que je voudrais ne jamais arrêter. Je repense au film qu'on a vu plus tôt. Lyse était rouge, embarrassée, mais aussi très excitée. Elle ne s'en est pas rendue compte mais lorsque je lui parlais, elle fermait les cuisses...

Le gout de son intimité me revient sur la langue, me fait saliver. Et si je recommençais ? Si je la goutais comme l'autre soir ? Serait-elle fâchée, ou alors me laisserait-elle la prendre encore. Merde, j'ai tellement envie d'elle. Elle dort, il me suffit de la déshabiller pour placer mon corps nu sur elle, et entrer lentement.

Non ! Je ne peux pas faire ça ! Je la décevrais. Elle sera dégoutée et me quittera. Je ne veux pas qu'elle me quitte. Jamais. Lyse est parfaite. Lyse me comprend. Lyse a souffert tout comme j'ai souffert, comme j'ai fait souffrir, mais ça, elle ne le saura jamais.

Elle gémit dans son sommeil, fronce ses sourcils, la culpabilité me resserre le ventre, est-ce que je lui rappelle ce qu'il lui a fait. Ou alors pense-t-elle à ce type ? J'abaisse son t-shirt, il est hors de question que je la touche si elle pense à lui.

J'aimerais qu'elle ne pense qu'à moi... Tout le temps.

Quand elle est entrée dans ma chambre, quand elle m'a vu pour commencer à pleurer, j'ai su que mon jour était enfin là. La petite fille, partie en courant, c'était Lyse, je le sais, j'ai prié le ciel pour qu'elle revienne me chercher, et elle est venue.

Elle ne m'a pas oubliée... ma Marie.

J'aimerais la garder pour moi, la remercier chaque jour, la rendre heureuse tout comme elle me rend heureux. Pour ça, je dois être le seul pour elle, je dois donc faire en sorte que lui s'en aille.

Rancoeur du passéWhere stories live. Discover now