Chapitre 38 - Alexandre

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Je fais de mon mieux pour ne pas sombrer avec les idées noires qui m'assènent, mais elles s'imposent malgré tout. Lyse qui court dans les bras de Marcus, cherchant son réconfort, non, elle voulait lui offrir le sien. J'avoue avoir eu envie de le faire aussi face au sacrifice que Marcus s'apprête à faire pour celle que j'aime... celle qu'il aime également.

- Messieurs, je pense que tout est en ordre, dis-je en cachant de mon mieux l'envie que j'ai de déguerpir.

La réunion se termine enfin, je remercie nos collaborateurs et attends que mon père en fasse autant. Dès que je sors de la salle, je m'empresse de me rendre à mon bureau pour donner les instructions afin Carène, mon assistante, sache quel dossier boucler. Elle me tiendra au courant sans faute, et je peux avoir la conscience tranquille pour aller au centre pour soutenir Lyse et... ce crétin de Marcus.

Pas si crétin que ça en fait.

Je n'arrive pas à croire qu'il puisse gérer cette vendetta avec autant de force, qu'il pense à tout en vaillant à ne pas impliquer Lyse plus que nécessaire pour la garder en sécurité— mentalement parlant— loin de toute cette horreur. Je lui ai proposé mon aide, et qu'il la sollicite sans gêne me fait plaisir... cela nous rapproche malgré nos petites piques.

L'avocat que j'ai engagé m'a été grandement conseillé par le docteur Maurice, ma demande à été clair, il doit faire enfermer cette femme à tout prix, et bien entendu, de manière anonyme, se sera dont le maître Phyls qui prendra défendra le parti civil.

Carène prends méticuleusement note de mes directives, je l'observe un instant, elle semble fatiguée. Un pincement de culpabilité me chatouille la nuque que je masse discrètement, il faut absolument que j'augmente sa paye, ma secrétaire fait absolument tout mon travail ces derniers temps, ma présence n'est que momentanée, et quelques parafes suffisent pour clore les demandes.

Je la regarde partir sans mettre de mots sur mes pensées, elle verra bien assez tôt combien je suis reconnaissant, cela dit, l'argent ne fait pas tout. J'imagine que cette femme aimerait passer plus de temps avec sa famille. Bon, je ne vais pas m'attarder, j'ai un jugement à suivre, une plaidoirie qui n'annonce rien qui vaille pour Lyse, et Marcus à besoin de soutient.

Même s'il refuse de l'admettre.

J'ai bien compris que je l'agace, mais il m'aime bien, je le vois dans ses sombres prunelles. Elles s'éclairent quand il se retient de sourire, et rougit lorsque j'ose un peu plus de familiarité comme une tape dans le dos pour l'encourager. Toute la haine qu'il me portait à notre rencontre s'est envolée... malheureusement, son envie de me prendre Lyse reste intacte... quelqu'un frappe à la porte de mon bureau et je me retiens de grogner.

Faite que ça ne dure pas une éternité... Pour ça, il ne faut absolument pas que ce soit mon père. Il a toujours une chose à redire sur nos réunions. Je ne suis pas vraiment impliqué, mais qui le serait dans ma situation ? Cela dit, je fais de mon mieux pour ne rien laisser paraître. À la place d'un homme grisonnant se présente une jeune femme toute crispée, et je hausse un sourcil.

J'ai mis un point d'honneur pour connaître — aux mieux— le personnel, mais j'ai un énorme bug concernant cette brune au regard fuyant.

- Monsieur... heu... excusez-moi de vous déranger, je... je suis Hélène Charnier, et je... enfin, vous m'avez dit de me présenter pour... le problème.

Le problème ?

Quel problème ?

Je fronce les sourcils, perplexe et un brin gêné parce que je ne me souviens pas vraiment... Cela semble mettre Hélène dans tous ses états, et lorsqu'elle baisse la tête pour cacher les larmes qui lui monte aux yeux, j'ai comme un flash-back. Merde. Le harcèlement moral de l'équipe comptable, ils ont pris pour cible cette pauvre femme, je l'ai aperçu maintes fois complètement dépité, et une fois en pleure.

Rancoeur du passéDove le storie prendono vita. Scoprilo ora