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DRUCILA

Je n'ai jamais aussi bien dormi de toute ma vie. C'était confortable et agréable. Cela doit faire une demi heures que je suis réveillé. Les yeux rivé sur le plafond. C'est presque irréel, j'ai réussi à Dormir sans entendre de coup de feu, des cris ou bien des pleurs. Sans avoir peur de voir débarquer les soldats, sans avoir peur de voir débarquer les rebelles ou M23 comme on aime a les appeler. Dire qu'il y deux mois de ça, je vivais dans la misère la plus totale, avec mon médiocre salaire que j'obtenais en coiffant. C'est fou. Mais tous ceci, ne vaut rien sans ma famille. J'ai passé tellement de temps à vouloir protéger mes propres intérêts que j'ai oublié mes proches. Je ressens un vide immense sans eux, je n'arrive plus a profiter pleinement de ce que j'ai tous en sachant que eux sont en difficulté. J'espère de tout cœur que Dieu me fasse grâce et qu'il les préserve, que j'ai au moins la chance de les revoir avant de mourir.

- Bonjour Cila. Dit le Petit Ernest à moitié endormi.

- Bonjour mon grand bien dormi ?

- Trooop bien. Souris t-il. Mais où est-ce qu'on est ?

Je tente de lui répondre, avant de me rendre compte que je n'ai aucune idée de l'endroit où nous nous trouvons. J'inspecte alors la pièce, mais rien ne me vient en tête. Je me souviens être entrée dans la voiture puis plus rien. L'angoisse commence à prendre place.

BOUM BOUM BOUM

Je sursaute de peur et me précipite vers Ernest l'incitant à ce cacher sous le lit à toute vitesse. Je prend la lampe présente sur la table de chevet et me prépare à ouvrir la porte le cœur battant à vive allure. Je resserre l'étreinte autour de la lampe avant d'ouvrir la porte.

- Salut je... Wouaaaah doucement Drucila, c'est moi Gemima. Dit-elle les mains levées.

Je reconnais alors la fille venue me chercher au camps. J'ai vraiment eu peur. Tout un tas de scénarios avait pris place dans ma tête. Je repose la lampe sur la table de chevet avant de m'excuser. Ernest sort en dessous du lit et cour ce réfugié dans mes bras. Le pauvre n'arrêter pas de trembler.

- Je vous apporte de quoi vous lavez. Prononce t-elle. Une brosse à dents, serviette, des sous vêtements et des habits. La salle de bain est juste en face. N'hésite pas à m'appeler si tu a besoin de quoi que soit.

Elle nous souris chaleureusement et pose le tout sur la table puis s'en vas. Elle est vraiment gentille. Elle ne me connaît pas et pourtant elle accepte gentiment de m'héberger. En Afrique, on l'aurait pris pour une folle. Héberger une personne inconnue, c'est comme inviter le diable chez sois.

...

Après nous être préparé, elle nous a invité à prendre place autour de la table afin de manger le petit déjeuner. C'était la première fois que je voyais une table aussi garnie. Tous ce dont je ne pouvais pas m'octroyer au pays. Des croissants, des fruits, du jus, du lait, de la confiture et j'en passe, ça avait l'air appétissant.

Cependant devant cette table, je ne savais pas si j'avais la permission de m'y installer alors je suis resté droit comme un pique.

- Installe-toi voyons, n'est pas peur.

Nous nous installons, Ernest lui était toute excité à l'idée de pouvoir manger et moi je savais pas par où commencer. Je regardais la nourriture comme si j'en avais jamais vue de ma vie.

- On vas manger tous ça ? Demandais-je.

- *rire* même si tu le voudrais je pense pas que tu y arriverais. J'ai préparé pour tout le monde.

Katyzia - « Dehors c'est la guerre... »Where stories live. Discover now