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Nous voilà de retour à Lubumbashi, rien n'a vraiment changé ici. Les gens semble toujours aussi jovial que la dernière fois où je les ai laissé. Cette joie de vivre que je m'entêtais à envier. Je voulais vivre comme eux. Dans l'insouciance et l'imprudence la plus totale. Mais j'ai appris à mes dépends que partout où j'irai, je ne serais en sécurité nul part... personne ne l'ai. La vie peut souvent vous faire croire que l'herbe est toujours plus verte ailleurs, que plus loin il y a toujours un endroit où l'on peut vivre pleinement sans avoir à craindre pour sa vie... cependant, c'est une utopie que chaque être humain caressent avidement mais c'est sans compter sur les choix aussi tordu et macabre que l'homme peut envisager. L'argent, l'or, le pétrole, les diamants, l'uranium sont responsables des choix des hommes de ce pays.

- Sérieusement John !?

Le mécontentement éprouvé par Cherika n'était pas sans me faire sortir de mes pensées. Je n'avais même pas remarqué que nous venions d'arriver.

- Quoi encore ? Répond John agacé.

- Tu pouvait pas trouvé plus discret comme « planque » sérieux

Ne comprenant pas de quoi il parle, je balaye les environs du regard. « Nom de Dieu » sont les mots qui sont sortie de ma bouche face à cette gigantesque maison. La façade est composée d'énormes baie vitrée, une structure moderne et neuve, une longue allée alignant des lampes pour éclairer le chemin. C'est insensé, comment croit-il que nous allons passé inaperçu devant cette gigantesque demeure ?

- Avant d'ouvrir continuellement ta bouche, cette maison est la mienne, elle n'ai même pas fiché au registre des propriétés donc « légalement » elle n'existe pas et si tu étais un tant soit peu éveillé tu regarderais autour de toi et tu verrais qu'appart des palmiers et des grands chênes nous sommes totalement coupé du monde. Alors maintenant tout le monde descend je suis crevé bordel !

Il sort en trombe du véhicule nous laissant abruti par ses dires. C'est vrai quand y regardant de plus près appart des arbres immenses au branches à en plus finir et le bruit des oisillons ils n'y avait que nous. Lorsque John s'éloigne du véhicule...

- Je sais pas comment tu fait pour t'écraser devant sa gueule à chaque fois. Évoque Josaïa.

- C'est mon frère idiot !

- Frère ou pas tu me parle comme ça et je t'explose la gueule ! Reprend t-il.

- Vous croyez pas que vous abusez un peu ? Demandais-je.

- Un peu !? S'offusque t-il. Katy, tu est la plus a même pour savoir comment est-ce qu'il peut ce trouver désagréable. Il nous parle comme si nous étions de vulgaires pions. Il ne nous considère même pas. Sans notre aide tu ne tiendrais même pas sur tes deux jambes. Il est super ingrat, je l'ai jamais entendu nous remercier ou même nous encourager, ils ne prend même pas en compte ce qu'on peut lui dire, il passe son temps à nous mettre en danger, ON MET NOS VIE EN DANGER POUR SA GUEULE BORDEL ET TOUS CE QUI SAIT FAIRE C'EST NOUS PRENDRE DE HAUT ! J'EN EST RAT LE CUL !

Et c'est hors de lui qu'il quitte le véhicule à son tour. Pour la première fois en 9 longs mois, que j'ai éprouvé de la compassion à son égard. On aurait dit qu'il ce déchargeait d'un poids. Ses paroles ont fait échos dans ma tête. J'y ai ressenti toute la colère qui était enfouie en lui. Et le pire dans tous ça c'est qu'il n'a pas totalement tort. Obnubiler par l'amour que je lui porte j'ai voulue passer outre son comportement désobligeant envers nous tous. Dans le flou de ma réflexion, je croise le regard de Cherika.

- Tu pense la même chose c'est ça ? Murmurais-je.

- ... Qu'est-ce que tu veux que je dise moi ?

- Cherika tu dois dire quelque chose.

- C'est mon frère aîné bon sang ! Ah quoi bon me rebeller contre lui ? J'ai déjà essayé et comme tu doit t'en douter ça n'a pas marché.

- La n'est pas la question Cherika, c'est ton frère oui mais le respect c'est réciproque à ce que je sache.

- A quoi bon Katy ? Tu sais aussi bien que moi qu'il n'en fait qu'à sa tête.

- Tu as déjà essayé de lui en parler au moins ?

- Tu m'écoute quand je te parle ? Il n'en fait qu'à sa tête. Je doute même que la venue de Jésus lui même puisse le faire entendre raison.

Je sais très bien ce qu'il fait. Il renie toutes suppositions au fait que John soit la personne que Josaïa a définie alors qu'il sait pertinemment que c'est la vérité. Et c'est aussi de cette manière que je protégeais ma sœur lorsque je lui été redevable de quelque chose.

- Cherika qu'est-ce qu...

BOUM ! BOUM ! BOUM !

Le visage de John apparaît devant la vitre nous mimant a grand geste de sortir. Cherika s'empresse de sortir. Je souffle de frustration avant de suivre la cadence sous le regard interrogateur de John. Je fais mine de rien et lui souris avant de prendre mes sacs.

- Vous parliez de quoi ?

- ... John est-ce que tu parle avec ton frère parfois ?

- C'est quoi cette question !?

- Je demande juste... je vous vois rarement vous adressez la parole.

- Qu'est-ce qu'il t'a raconté cette imbé...

- C'est bien ça le problème. Le coupais-je. Il ne m'a rien dit.

Je le devance sans lui laisser le temps de rajouter quelque chose. J'ai l'impression qu'il n'a même pas conscience de la manière dont il peut s'adresser à nous il a tellement l'habitude qu'il ne fait même plus attention c'est désolant. En entrant la beauté des lieux était tous aussi frappante que l'extérieur. Tant de luxe que je ne pourrais jamais avoir c'est fou. Même les murs ont de la valeurs. John m'indique ma chambre avant de s'en allé prendre l'air. Je range le peu d'affaire que je possède dans les tiroirs... mais sans comprendre pourquoi, j'ai l'intime conviction que notre séjour sera de courte durée.

- Espèce de sombre menteuse !

J'aurais juré entendre la voix de mon frère près de la porte. A son intonation, il semblait vouloir être discret mais sa voix grave et portante l'empêche de chuchoter correctement. Je m'approche de la porte afin de lui intimé de faire moins de bruit... mais c'était sans compter sur ce que j'allais entendre.

- Ton frère a débarquer comme un fou me menaçant et disant que je t'avais brisé le cœur ! Moi Numia ? C'est comme ça que tu me fait passé pour camouflé ton erreur !

- Je t'en pris parle doucement !

- Donc en plus d'être une menteuse tu est doublé d'une actrice !

- Ekwata bordel je vais t'expliquer mais s'il te plaît calme toi !

- Me calmer tu dit !? Alors que tu me fait passé pour une merde auprès des autres !

- Ce n'est pas si simple tu le sais très bien.

- Oui bien sûr ! Par contre quand tu a juger bon de fournir l'emplacement du gisement de pétrole au gouvernement et avoir provoqué la destruction de mon village tout entier c'était pourtant simple nan !

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Muluba_People⚜️

Katyzia - « Dehors c'est la guerre... »Where stories live. Discover now