46. Le secret du faux bad boy

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Pourquoi c'est toujours quand tout va bien qu'une tuile nous tombe dessus ? Pourquoi ! J'aimerais que l'on m'explique.

Assise sur un banc, mes yeux fixent le mur. Les souvenirs de la scène sur le parking ne cessent de me hanter. C'est à nouveau comme si je me retrouvais sur ce trottoir, agenouillée, à hurler le prénom de Gontran. Les gens autour de nous se sont arrêtés pour voir ce qu'il se passait. Personne ne semblait décidé à venir nous aider alors qu'un adolescent était étendu sur le sol, inconscient.

Ce que les gens peuvent être cons !

Mes doigts tremblaient, mes larmes ne cessaient de couler sur mes joues et mon cerveau plantait tellement que je ne me rappelais même plus du numéro du SAMU. Le gros trou. La panique. J'étais vide. Complètement vide.

Autant dire que je me suis maudite de ne pas l'avoir dans mes contacts d'urgence.

Puis un homme, qui a surgi de nulle part, s'est agenouillé devant Gontran. Il a dit qu'il fallait le mettre sur le côté. Et comme il a vu que j'étais paniquée, il m'a rassurée en disant qu'il était médecin.

Quelques minutes plus tard, les secours étaient là et l'homme a donné le diagnostique. Je n'ai absolument rien compris, juste que c'était anormalement long. Après cela, on a pris Gontran en charge. Je suis montée dans l'ambulance et le médecin, lui, est resté sur le parking.

Encore maintenant, j'ai la bouche pâteuse. Je suis glacée de la tête aux pieds. Mes doigts tremblent sans arrêt. Je ne crois pas que j'aille bien, mais personne ne semble s'intéresser à moi. C'est comme si j'étais un fantôme dans ce couloir d'hôpital.

Quand nous sommes arrivés ici, tout le monde prononçait des termes compliqués que je ne comprenais pas, une fois de plus. Puis on m'a bousculée et c'est sans plus d'explication que l'on m'a abandonnée là. Depuis, personne n'est venu me parler. Personne ne m'a demandé ce qu'il s'était passé et si j'avais besoin d'aide.

Je ne sais même pas ce qu'a Gontran et s'il est encore en vie. Enfin... Je crois qu'il a ouvert les yeux à un moment donné dans l'ambulance mais je n'arrive pas à savoir si c'était une hallucination de ma part ou pas. J'ignore s'il est en pleine opération. Si c'est à cause de moi qu'il est là.

Tout en ramenant mes genoux contre ma poitrine, j'essaie de rendre silencieux mes pleurs. Je n'ai pas eu la force d'appeler mon père alors j'ai composé le numéro d'Angelina. Je ne lui ai pas laissé le temps de dire quoi que ce soit que je lui ai donné le nom de l'hôpital puis j'ai raccroché. Ensuite, j'ai éclaté en sanglots. Une fois de plus.

Désormais, j'attends. Quoi ? Je ne sais pas. J'attends de me réchauffer. J'attends que mon cœur se calme. J'attends que mes maux de tête cessent. Et surtout, j'attends que les prières que j'ai répétées durant tout le trajet dans l'ambulance soient entendues et qu'un miracle opère.

Mes tremblements font grincer le banc en bois et mon regard complètement perdu a choqué une femme en blouse je crois. Mais tout ce à quoi je pense en ce moment, c'est Gontran. Je m'en fous des autres.

Du mouvement dans le couloir attire cependant mon attention. Une femme et un homme courent en demandant au personnel où se trouve leur fils. Ce sont les parents de Gontran.

La gorge serrée, je me lève lorsqu'ils arrivent à ma hauteur et je réalise que mes jambes ne me portent plus très bien puisque je manque de tomber à genoux. Je dois me tenir contre le mur pour rester debout.

— Tu... tu es la camarade de Gontran, c'est ça ? demande Évelyne en s'arrêtant devant moi.

— Oui, je...

— Va demander au médecin où il est ! ordonne-t-elle en se tournant vers son mari.

Celui-ci s'exécute sans plus attendre. Je le regarde courir vers l'autre bout du couloir. C'est l'endroit où les médecins ont amené Gontran. L'endroit où l'on m'a interdit d'aller et pour lequel on m'a laissée, sans même répondre à mes questions.

Près de toi 1 - Madeleine Petit (Terminée)Where stories live. Discover now