25. L'adorable Jocelyn

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Apparemment, d'après un article scientifique que j'ai survolé, le stress peut être une source de réussite. En tout cas, des chercheurs en psychologie font des études sur les avantages physiques mais aussi psychologiques d'une montée d'adrénaline dans le corps.

Je veux bien les croire. Mais c'est quand même dur à faire lorsque l'on est angoissé au point de ne plus savoir où l'on habite.

Lundi matin, quand je sors du bus scolaire, je ne peux pas m'empêcher de penser aux portes ouvertes. Il ne reste que deux semaines avant que mon groupe ne monte sur scène. J'espère que nous serons prêts à temps. J'espère beaucoup de choses en fait et j'ignore si mes souhaits se réaliseront.

J'attends dix minutes avant que le bus de Mélissa ne se pointe sur le parking. Aujourd'hui, le chauffeur est à la bourre. En voyant mon amie sortir en soupirant, je comprends qu'elle aussi n'est pas contente du retard du conducteur.

— Fichu Jean-Paul ! Il faut vraiment qu'il pense à se mettre à la nouvelle technologie.

Même si je trouve sa remarque un peu hypocrite puisque ses parents sont eux-mêmes anti-technologie, je fais la bise à la brune et attends qu'elle continue.

— Il a eu une coupure d'électricité chez lui donc son réveil n'a pas sonné. S'il avait mis l'alarme sur son portable, il n'aurait pas eu un quart d'heure de retard. Il a dû rouler comme un malade pour rattraper son retard. Et encore ! Il s'est chié !

Sur le moment, je me demande comment elle sait tout ça. Puis je me rappelle que son chauffeur, contrairement au mien qui est grave silencieux, parle tout le temps avec tout le monde.

— Bref. Et toi, ton week-end ?

— Mon père a accepté que je vienne à la soirée des portes ouvertes. Et avec Angelina, on a trouvé une robe superbe.

Le sourire de Mélissa se fait grand.

— Alors ça y est, ça va mieux entre vous deux ?

— Ouais... Il y a encore des blancs parfois mais... enfin ça va mieux.

Tout en continuant à discuter, nous rentrons dans le lycée.

— Au fait, t'as bossé ton allemand ?

La question de mon amie me fait grimacer.

— Non, pas eu le temps.

Ou l'envie plutôt.

— Parce qu'il y a Jocelyn.

Je tourne la tête et aperçois le brun. Comme toujours, il est avec Théo. Il semble s'éclater puisqu'il sautille presque en remuant les mains, le sourire jusqu'aux oreilles.

Puis par un hasard troublant, ses yeux croisent les miens.

— Oh merde ! Oh merde ! soufflé-je en baissant la tête. Il vient par ici ? Je t'en prie Mél, dis-moi que non...

— Salut Madeleine !

Je relève la tête et affiche un sourire amical sur mon visage.

— Salut Jocelyn, ça va ?

Tout en fourrant les mains dans les poches de son pantalon, il m'offre son sourire de chaton et ses yeux se plissent.

— Super et toi ?

— Bien bien bien.

Notre conversation est super pourrie. Ça craint. Même mon sourire est forcé. On dirait le cliché de la mauvaise actrice alors qu'habituellement, je sais jouer la comédie.

— Alors les cours, ça avance ?

Mon Dieu, ce devrait être interdit d'être aussi mignon !

— Ouais, carrément ! Grave.

Près de toi 1 - Madeleine Petit (Terminée)Where stories live. Discover now