Près de toi 1 - Madeleine Petit (Terminée)

50. Dernière semaine avant les vacances

Des fois, on a l'impression que les minutes durent des heures. Puis d'autre fois, c'est l'inverse...

Avant les portes ouvertes, je trouvais que les jours passaient trop doucement. Avec du recul, je pense que c'était dû à mon stress vis-à-vis de ma représentation allié à mon envie d'être sur scène.

En tout cas, ce n'est qu'en cours de théâtre, lorsque le prof nous a donné des devoirs pour la semaine de la reprise, que j'ai réalisé que nous serons en vacance à partir de vendredi. Hallucinant ! Les vacances quoi...

Finalement, je ne les ai pas vus passer ces deux mois. Et venant de moi, c'est plutôt rare. Ouais, parce que même si je ne suis pas le genre qui raye sur mon petit calendrier chaque jour me rapprochant de la délivrance, je ne m'éclate pas non plus en allant en cours. Sauf pour le théâtre. Le théâtre c'est l'exception ! The number one and the only one surtout.

Bon, de toute façon, qui kiffe étudier à notre âge, sérieux ?

Alexandra et Martial ont, de leur côté, avoué qu'il était temps que les vacances arrivent car ils étaient épuisés. Apparemment, ils n'ont pas vu les choses de la même manière que moi.

Bref, après avoir été lâchée par monsieur Bénet, j'ai rejoint Mélissa sur le parking du lycée. Sauf que cette fois-ci, il y avait Gontran avec moi. Durant tout le cours, il n'avait pas arrêté de m'attraper la main et je crois qu'Alexandra a vu quelque chose. En tout cas, son levé de sourcil m'a fait comprendre qu'elle avait capté un truc. Il faut dire que le brun n'était pas discret malgré les recommandations que je lui avais données.

Car oui, je lui ai donné des recommandations. Comprenez bien, je n'avais pas envie d'être prise au dépourvu. Il fallait que l'on s'entende sur ce que l'on allait dire aux autres (enfin, si on ne se la jouait pas secret). Enfin tout ça pour dire que je lui avais demandé de ne pas être trop collant.

Et bien ouais parce que savoir si oui ou non on s'affiche au lycée, c'est the étape ultra importante ! Soit on choisit la discrétion et on garde un aspect intimiste à notre relation, soit on fait comme si on était seuls au monde et on risque de devenir le couple à épier et à critiquer. Le truc c'est qu'une fois que l'on a fait un premier pas dans telle ou telle direction, c'est plutôt difficile de revenir en arrière et d'avoir à nouveau le choix.

Pour en revenir au vif du sujet, Mélissa a salué Gontran avec un sourire si large que l'on aurait pu la prendre pour le chat dans Alice au pays des merveilles. Flippant, c'était grave flippant. Et gênant aussi, parce que même mon copain a semblé être mal à l'aise. Mais après cet épisode bizarre, nous nous sommes tous les trois assis sur le muret et nous avons parlé. Essentiellement de ce que nous allions faire chacun durant les vacances.

Puis les bus sont arrivés, les lycéens ont commencé à partir chacun vers leur car pendant que certains retardataires profitaient de la gentillesse des chauffeurs pour aller faire quelques bricoles avant comme fumer une clope par exemple. Gontran quant à lui, m'a annoncé que son père attendait sur le parking. Je ne l'avais pas vu et d'après lui, il était là depuis bien cinq minutes.

Du coup, j'ai compris ce que ça voulait dire. C'était le moment fatidique. Soit il m'embrassait devant tout le monde, soit... Soit il me faisait la bise, comme si j'étais une simple amie. Même Mélissa, qui se tenait toujours à côté de nous et ne paraissait pas se rendre compte qu'elle nous compliquait la tâche, semblait tendue...

Bref, c'était beaucoup d'angoisse et j'ai, dans une folie passagère, décidé de prendre les devants. Résultat ? J'ai plaqué un baiser sur la joue de Gontran.

Une bise quoi !

Ça craint un max. J'ai creusé mon trou toute seule et alors que Gontran me tendait une main, pour m'éviter une fin tragique, j'ai choisi de plonger la tête la première dans le vide. Quand je vois que j'ai dit que mon frère et lui étaient du genre suicidaire... Je le suis grave moi aussi. Merde ! Trop conne la meuf.