Près de toi 1 - Madeleine Petit (Terminée)

27. À la recherche des suspects

Quand j'étais petite, je me souviens que mon frère regardait « Inspecteur gadget » puis un peu plus tard « Martin Mystère ». J'adorais ces dessins-animés. J'avais même décrété que je deviendrai une super espionne. Un peu comme les « Totally Spies ».

Puis j'ai grandi et j'ai réalisé que je n'avais absolument aucun talent pour l'espionnage et tout ce qui s'y rapporte. La preuve ! Cela fait bientôt dix minutes que je poireaute dans le froid, le dos collé contre le mur de l'amphithéâtre et je n'ai toujours pas idée de qui a pu pirater mon compte Facebook.

Pourquoi accepter une demande d'ami en attente ? Aussitôt ai-je appris la nouvelle et ai-je été virée du cours que je me suis connectée sur mon compte. D'après une première vérification, aucun post insultant n'a été publié sur mon mur. Je ne comprends pas.

J'ai cherché les potentiels ennemis que je pouvais avoir. Autrefois, j'aurais craché sur Angelina, mais je la vois mal se connecter sur mon compte désormais. Mélissa qui voudrait que je sympathise avec le mec qui me tape sur le système ? Ce n'est pas logique. Lucille ou Justine qui sont jalouse que le nouveau me parle ? Ce serait ridicule.

J'en suis donc arrivée à l'étrange conclusion que ce doit être le chieur en personne qui a fait ça. Si ça se trouve, il connaît et est pote avec un hacker et ils se sont éclatés avec mon Facebook. Si ça se trouve même, il y a des posts mais ils m'ont bloquée pour que je ne puisse pas les voir et... Et je vais trop loin je crois.

Dans un soupir, je regarde le portail du lycée que l'on aperçoit au loin. Si seulement j'avais pu sortir avec mes écouteurs, j'aurais écouté du musical. Mais bon, c'est déjà bien que je me sois retrouvée dehors avec mon portable dans la poche de mon pantalon, sans quoi je me serais vraiment fait chier.

— Mademoiselle Petit, l'air vous a-t-il calmée ?

Monsieur Bénet paraît géant vu ainsi. Pourtant ce prof est loin de faire un mètre quatre-vingt. Tout cela doit s'expliquer par le fait que je suis assise.

— Oui, je suis calmée.

— Très bien, alors vous pouvez rentrer.

Le prof attend que je me sois relevée et que j'ai passé la porte pour reprendre son discours à propos de la représentation. Quelques uns de mes camarades me regardent comme si j'étais la rebelle de service tandis que je regagne ma place. Aussitôt, Alexandra me demande ce qu'il s'est passé.

— Rien, j'étais juste un peu agacée.

Je jette un coup d'œil au chieur qui a glissé sur son fauteuil et donne plus l'impression qu'il va s'endormir qu'autre chose. Puis se sentant sûrement observé, il tourne la tête dans ma direction.

— Je n'avais pas l'intention d'accepter ta demande, jugé-je bon d'ajouter pour terminer notre conversation précédente.

Son sourire en coin ne me plaît pas.

— Pourtant, c'est ce que tu as fait, souffle-t-il en se redressant et se penchant sur le côté pour que le prof ne remarque pas, qu'une fois de plus, nous n'écoutons pas son cours.

— C'est pas moi. J'ai été piratée !

— Ah ouais ? Donc tu veux dire que le mec ou la meuf qui t'a piraté s'est dit « oh bé tiens, et si j'acceptais les demandes d'ami qu'elle ignore ? ».

C'est vrai que présenté ainsi, ça paraît ridicule. Seulement c'est ce qu'il s'est passé.

— Pourquoi je mentirais ?

D'un coup de main, il libère son front et ses yeux par la même occasion puis me regarde avec attention. J'ai soudainement l'impression d'être un tableau sur lequel il essaie de trouver un code secret.