65 - La honte du siècle

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N'oubliez pas de lire le chapitre 64, publié quelques heures avant celui-ci !

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C'est toujours quand on croit que l'on a touché le fond que l'on réalise que non, en vérité, on en était bien loin... Et c'est à ce moment-là que l'on a vraiment envie de pleurer. De tristesse. De honte. De désespoir. De tout ce que vous voulez.

— Non mais c'est vrai quoi ! soupiré-je. Pourquoi faut-il toujours que les coups durs arrivent tous en même temps ?

Mélissa, assise sur son lit, hausse les épaules.

Voilà plus d'une heure désormais que je suis arrivée chez ma meilleure amie. Nous ne nous sommes pas attardées dans le salon. Nous nous sommes enfermées dans sa chambre et avons commencé à papoter pour rattraper le retard de potins que ces quelques jours de séparation ont entraîné.

— Bah parce que c'est comme les adversaires... Dans les films, ils attendent tous leur tour à la queue leu leu alors qu'en vrai, ils arrivent tous en même temps !

Je réfléchis quelques secondes avant de donner mon avis :

— Non, c'est faux. Parce que sinon ils n'ont pas assez de place et se foutent sur la figure.

Mel réfléchit à son tour puis hoche la tête.

— Bah j'sais pas alors.

Après avoir refermé le flacon de vernis transparent, je remue mes orteils. Je comprends désormais pourquoi je ne m'en mets jamais habituellement. Je n'ai pas la patience d'attendre que ça sèche, et en plus je déborde comme un enfant qui apprend à colorier.

— Ma mère prépare à manger. Ce midi, ce sera lasagnes faites maison.

— Hum ! m'exclamé-je.

La mère de Mélissa est une très bonne cuisinière. Et ses lasagnes... Bon sang, elles sont si délicieuses que je pourrais certainement me descendre deux voire trois plats à moi toute seule. Bien évidemment, je passerais le reste de la journée à me plaindre car j'aurais mal au ventre, mais à la limite, ce n'est pas grave. Parce que croyez-moi, croquer dans une des préparations de madame Marot, c'est comme goûter au Paradis !

— Et après... Liberté complète. On va aller traîner en ville. Faut que j'te montre le magasin où bosse Léo. Tu ne l'as pas vu dans sa tenue ! Il est trop beau.

Je n'arrive pas trop à imaginer notre ancien animateur de la cafet' être « trop beau » dans un tee-shirt de vendeur, mais bon, si ça fait plaisir à Mel, je la suivrai. Après tout, c'est le rôle d'une amie de rendre l'autre heureuse, non ?

***

Quelques heures plus tard, c'est tirée par le bras que j'abandonne la vitre de la Fnac et mon envie d'aller faire un tour dans le magasin. Il suffit de dire « musique » et « livre » (et « théâtre » aussi) pour que je sois complètement in love. Seulement, le message est passé : le shopping devra attendre.

— Dépêche-toi ! s'écrie Mélissa.

Je ne vais pas assez vite à son goût...

— Oh mais tu fais exprès ou quoi ? rouspète mon amie.

Il nous faut dix bonnes minutes avant d'arriver devant le petit commerce de notre ancien animateur.

— On entre ?

— Euh... j'ai pas besoin d'acheter quoi que ce soit moi...

— Allez Madeleine, s'il te plaît, ça fait mieux si on fait semblant de venir faire nos courses !

Près de toi 1 - Madeleine Petit (Terminée)Where stories live. Discover now