Retour à l'hôtel Cortez

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Un lit.
J'étais dans un lit.
En ouvrant les yeux, je vis March debout près de moi. Il m'observait.

- Eh bien ! J'ai cru perdre patience l'espace d'un instant, me dit-il ironiquement.
- Oui, je m'en doute, dis-je en me relevant, déboussolée. Je sais, j'aurai dû revenir avant mais c'était très dur de partir. Je comprends, ces mois passés là-bas étaient...
- Ces mois ? Oh, non, me dit-il avec un sourire narquois. Rassures-toi, tu n'es partie que quelques heures. Pour moi, en tout cas tu es partie seulement cinq heures. Cinq heures, trentes-trois minutes et... Il regarda sa montre en argent. Dix-sept secondes !
- Pardon ?
- Le temps est accélérer ici. Tu comprendras.

En regardant autour de moi, je compris que nous n'étions plus en 1928. La chambre avait à nouveau changer. Le papier peint était désormais beige et les rideaux, bordeaux. Tout semblait assez vieillot, quoique tout de même entretenu.

- Alors, on est en quelle année maintenant ?

Je laissais ma tête tombée sur mon oreiller. J'étais exténuée.

- Bienvenue en 2014, me dit-il en soupirant. Je n'ai plus aucun contrôle sur la décoration de l'hôtel à présent et c'est une véritable horreur ! N'hésite pas à réprimandé Liz pour ça, si tu la croises.

Je fermais les yeux douloureusement. 2014. Et puis quoi encore ?

- J'ai des questions à vous poser, des tas de questions.
- Tu me les poseras demain. Repose-toi pour l'instant, dit James.

Puis il quitta la pièce.








- Non !

Je venais de me réveiller en sursaut. Ce n'était qu'un rêve. Je basculais ma tête lourdement sur l'oreiller en fermant les yeux.

- Encore une vision, n'est-ce pas ?

James March était assis dans un fauteuil en cuir près de la fenêtre. Il me tournait le dos.

- Comment savez-vous pour mes visions ? Je n'en ai jamais parler à personne, dis-je à March. Et qu'est-ce que vous faites dans ma chambre d'ailleurs ?
- J'en sais plus sur toi que n'importe qui, ma chère, dit-il en se relevant. Nous avons du travail ! Alors debout, tu dors déjà depuis deux jours.
- J'ai des questions. Et j'ai le droit d'avoir des réponses, j'ai risqué ma vie tout de même !
- Tu étais en totale sécurité. Tu n'as absolument rien risqué et je ne te dois rien, alors ne sois pas insolente avec moi, me dit-il froidement.
- Pourquoi m'avoir envoyer là-bas ? Pourquoi à cette date, demandais-je en me levant rapidement, et quel était le rapport avec votre maudit but ?

James ouvrit la porte de la chambre et avant de sortir, ajouta :

- Tu trouveras des vêtements propres dans l'armoire. Rejoins-moi à la réception quand tu seras prête.








En ouvrant l'armoire, je vis plusieurs types de vêtements, ainsi qu'un mot écrit sur un papier jaunis : " Bienvenue à toi, Liz ".
J'optais pour un pantalon en velours beige et un pull noir. J'ouvris la porte de ma chambre, fin prête à obtenir des réponses de la part de March. L'ambiance était totalement différente encore une fois. Les portes étaient closes dans les couloirs. Une atmosphère désagréable planait dans chaque centimètre carré de cet hôtel. L'ascenseur était fonctionnel cette fois-ci. En enclenchant le bouton " RDC ", une douleur intense m'envahit, un horrible mal de tête, insoutenable. Je n'arrivais même plus à respirer tandis que des images s'imposaient à mon esprit. Toujours ces mêmes images, mais plus violentes, plus monstrueuses qu'habituellement. Sans m'en rendre compte, j'étais arrivée à la réception, couchée dans cet ascenseur et me tenant la tête.
March, en retrait, observait la jeune fille. Seule Liz Taylor, cette transexuelle s'occupant du bar de l'hôtel, remarqua la pointe de douleur sur le visage de l'aristocrate alors qu'il ne bougeait pas de son siège.

- Mais levez-vous, enfin ! lança Liz à March. La petite se sent mal !

Alors que Liz se précipitait pour relever Manon, l'homme aux cheveux plaqués ne bougea pas d'un cil.

- Tout vas bien, ma chérie ?
- Oui, je suis désolée, c'est ces maux de têtes, ils sont insupportables. Vous devez être Liz, c'est bien ça ?
- Liz Taylor en personne, dit-elle en lui fesant un clin d'œil. Tu dois être exténuée, viens t'assoir ma puce.

Liz jeta un regard noir à March, pendant qu'elle servait une boisson pétillante à la jeune fille déboussolée.

- Il va falloir repartir, Manon, lâcha enfin March. Tu n'es qu'au début de ta quête. Nous n'avons plus beaucoup de temps.
- J'ai justement réfléchi, et je ne ferai pas ce que vous m'avez demander, dis-je. Je ne pourrais plus me regarder dans la glace si je le fais. J'ai rencontré des gens fabuleux au cirque, et je veux y retourner. Je veux vivre là-bas. Alors tenez, dis-je en lui tendant le médaillon, tenez. Prenez-le et renvoyez-moi là-bas.
- Ce n'est pas aussi simple. Tu vas repartir, il le faut.

March se leva et commença à partir.

- Mais, pourquoi ? Pourquoi moi ? Répondez-moi !
- Parce-que tu as été choisie, dit March en élevant le ton. Tu penses que ça me fais plaisir ? Alors, obéis !

Je me mis debout et partis en courant jusqu'à ma chambre.

À la réception, Liz s'approcha de March.

- Il faudra tout lui dire à un moment. Elle mérite de savoir, dit Liz.
- Elle n'est pas encore prête, répondit froidement March en rejoignant la chambre de la jeune fille.

Angelorum resonareWhere stories live. Discover now