Angelorum resonare

Lettre pour une autre vie

Michael sortit précipitamment de la chambre. Alors que je m'apprêtais à le suivre, Ben m'attrapa par le bras.

- J'ai déjà vu ce qu'il pouvait faire. Michael n'est pas un garçon comme les autres, me dit Ben. Mais quelque chose m'intrigue. Personne n'a jamais réussi à le canalisé, mais toi, il écoute tes conseils. Comment vous êtes vous rencontrés ?
- Ben, je crois que c'est pas le moment, il faut rejoindre Michael.
- Je voudrais vraiment savoir.

Je soupirais et dis rapidement :

- On s'est rencontré hier, j'ai failli avoir un accident et il m'a sauvée.

Ben me regarda d'un air septique :

- Alors, tu ne le connais pas encore. Tu ne sais pas de quoi il est capable.
- Je pense que si, dis-je, sûre de moi.
- Je peux t'assurer le contraire. Michael est né différent. Une prophétie tourne autour de ce gamin et j'ai bien peur qu'elle soit vraie.
- Qu'est-ce que vous voulez dire par là, Ben ?
- Il va vraiment détruire son père. Je l'ai déjà vu faire, sur d'autres esprits. Il les anéanti totalement, et ils n'existent plus nul part. Michael est un enfant particulier.

Un enfant particulier. Ces mots résonnèrent dans ma tête. Ces mêmes mots qu'avaient prononcés Oliver à mon égard.

En bas, des bruits de lutte se fesaient entendre. Je lançais un dernier regard à Ben et courru jusqu'au salon. Michael maintenait Tate, qui se débattait ardemment.

- Laisse-le ! criais-je.

Michael se tourna vers moi, comme hors de son corps.
Son poing se desserra légèrement sous l'effet de surprise, mais pas assez pour que Tate puisse s'enfuir.

- Le laisser ? Après ce qu'il a fait ?
- Michael, c'est rien. Laisse-le.
- Je ne parle pas que de toi, dit-il en resserrant son emprise. Il m'a totalement brisé. Il mérite tout ça.

Tate ne l'implorait pas. En fait, il ne disait rien du tout, ce qui rendait son comportement encore plus provocateur.

- Ne fais pas comme lui, alors Michael, lui dis-je sous le regard de plusieurs fantômes qui s'étaient alors réunis, apeurés. Ne devient pas comme ton père.

Michael ravala. Il lâcha alors Tate, qui nous lança un regard noir avant de disparaitre.

Michael serrait les dents. Il se dirigea alors vers le canapé, prit son sac et le mit sur ses épaules.

- J'ai un truc à aller chercher chez ma grand-mère avant de partir. Et j'y vais seul.

Michael quitta la maison sans que nous ne disions rien.

- J'ai aussi quelque chose à faire avant d'aller faire des courses, dis-je à Ben.

Je montais les marches quatre à quatre. Enfin enfermée dans ma chambre, je pris du papier et un stylo et m'asseyais au bureau.
Avant de partir, nous nous étions promis de nous écrire avec Oliver. Même si nous ne recevrons jamais les lettres de l'autre, nous aurons l'impression de communiquer d'une certaine façon. Je pourrais peut-être déposer les lettres à l'hôtel Cortez pour les lui transmettre.

« Très cher Oliver,
Ma mission est plus difficile que je ne le pensais. J'ai trouvé Michael. Enfin, c'est plutôt lui qui m'a trouvée. Michael n'a rien d'un monstre en apparence ( il m'a même sauvée d'un accident de voiture ). Il ne doit pas être beaucoup plus vieux que moi. Je ne pense pas que vous vous soyez tromper, cependant. Michael a des sortes de crises : yeux revulsés ou totalement noirs ; veines ressorties ; force multipliée ... J'ai également rencontrer Monsieur Ben Harmon, un esprit qui vit dans la maison des parents de Michael, qui sont morts eux-aussi. Drôle d'histoire. Ben m'a expliqué que Michael a des pouvoirs. Je t'en dirai plus dans ma prochaine lettre.
Selon moi, Michael n'est pas cette bête féroce que vous me décriviez, James et toi.
Je n'ai pas beaucoup de temps, nous partirons bientôt, Michael et moi.
Tu me manques plus que quiconque.
A très bientôt,
Manon.

PS : tes petits-déjeuners me manquent aussi terriblement ! »