Pas de bois, pas de fer, pas de croix pour mon bien

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Misty était une magnifique jeune femme aux longs cheveux bouclés et blonds. Elle avait des yeux bleus immenses et semblait désorientée. Cordelia la prit dans ses bras. Maddison, quand à elle, accourut pour aider Michael à se relever. J'observais la scène de loin. Malgré son désarroi, MistyDay semblait chercher quelqu'un du regard. Elle vit alors Michael et courru dans ses bras avant d'exploser en sanglot.

- Merci, merci, répétait Misty inlassablement.

Michael semblait partager entre la fierté et l'incompréhension. Il paraissait gêner de la situation.
Cordelia pleurait elle aussi, si heureuse de retrouver son amie. Les autres filles semblaient folles de joie également. Michael chercha mon regard. Je m'ecartais encore un peu plus du groupe quand Cordelia vint jusqu'à moi, arborant un immense sourire :

- Il a réussi, dit-elle en essuyant une larme du revers de sa main.

Je souris poliment.

- Vous avez eu une longue nuit, vous devriez rejoindre votre chambre, me dit-elle en me frottant le dos.
- Bonne nuit, Cordelia.

Michael me suivit. Nous prîmes les longs escaliers en silence. Michael se tenta alors à parler :

- T'as vu ce que j'ai fait, dit-il avec des étoiles dans les yeux. C'est dingue !
- Incroyable, dis-je froidement.

Michael fronça les sourcils.

- Ça va ? me demanda-t-il.
- Ça va.
- Et t'as vu, elle est cool Maddison !

J'ouvrais la porte de la chambre et entrais sans lui répondre.

- Elle est sympa, continua-t-il. Elle voudrait que je lui apprenne la guitare. Elle m'a dit où était sa chambre du coup...
- Du coup, je vais me coucher, dis-je en le coupant.
- Mais qu'est-ce que t'as ?
- Lâche-moi, Michael.

Michael garda le silence puis s'assit sur le lit sans aucune délicatesse. Je soupirais.

- Moi, j'ai pas envie de dormir, dit-il.

Je me relevais rapidement et lui lança un regard noir. Il essaya de s'approcher de moi, et je le repoussais violemment.

- Tu dégages, criais-je ! Tu t'es foutu de moi !
- Quoi ? Mais qu'est-ce que tu veux dire ? Je pensais que tu serais contente que je ramène la jeune femme et que je me fasse une amie.
- Une amie ? Tu me prends pour une idiote ou quoi ?

Michael fronça les sourcils en signe d'incompréhension, avant d'ajouter :

- Ça t'énerve, hein, dit-il sur un ton provocateur.

Mon regard s'embua. Qu'est-ce qu'il lui prenait ?
Il s'approcha doucement de moi, si près que je pouvais sentir sa respiration sur mon visage.
Je passais ma main dans ses cheveux, jusqu'à l'arrière de son oreille, quand je sentis quelque chose d'étrange. J'essayais de deviner ce que c'était quand Michael sembla paniquer.
Je le repoussais une nouvelle fois. Il sourit.

- Je commence à connaître l'étendue de mon pouvoir, dit-il.
- J'ai vu ça. D'ailleurs, tu n'en a pas assez de mentir ?

Michael pâlit. Il perdit ses moyens.

- Mentir ?
- Cordelia t'as tout expliquer à l'oral. Mais j'ai remarqué quelque chose. Le mot que tu devais prononcer, avant d'aller en enfer, elle l'avait écrit. Elle ne l'a pas dit. Alors comment se fait-il que tu l'ai prononcer avec l'accent latin ?

Michael serra les dents.

- Parce-que je sais ce que je suis.









Nos cris avaient dû alarmer certaines filles, mais elles étaient bien trop heureuses pour s'en préoccuper.
Je ravalais.
Des larmes commencèrent à couler sur mes joues.

- Pourquoi avoir menti alors ? Pourquoi ? lui demandais-je rapidement.
- Ne pleures pas, dit-il en essayant de s'approcher à nouveau.

Je reculais en le regardant tristement.

- C'est ma grand-mère. C'est pour ça qu'elle a fait venir le prêtre. Celui que j'ai tuer. Et lui, il a voulu me faire une sorte d'exorcisme. C'est là que j'ai compris que quelque chose allait pas chez moi. Mais je t'ai rencontrer ensuite. Qu'est-ce que tu voulais que je te dise ? “ Salut, moi c'est Michael et je suis l'Antéchrist ” ?

Je m'asseyais sur le lit et pris un oreiller entre mes bras.

- J'ai rien prévu de tout ça. C'est arrivé et je trouvais jamais de moment pour te dire la vérité sur ce que je suis. Et je suis désolé pour ça. Mais comprends moi, comment on dit ces choses-là ?

Michael s'assit à son tour, mais au bout du lit. Il ne tentait plus de s'approcher.

- Et, avec les sorcières, j'ai compris. Que ce soit maintenant ou dans le futur, je serai toujours le même. On peut pas me changer. Mais j'ai pris conscience de ça et j'ai essayé de faire les choses bien, mais mon origine me rattrape. Et c'est douloureux. Ce que tu as senti tout à l'heure, c'est ça.

Il se pencha et me montra l'arrière de son oreille. Un nombre y était inscrit. “666”.









Je reculais un peu plus et lui dit :

- Nous devrions aller dormir.

Michael se mordit les lèvres.

- Tu veux que je dorme ailleurs ? demanda-t-il.

Je fis non de la tête et me coucha. Michael éteignit la lumière et se coucha à son tour.
Encore une insomnie. Je pleurais énormément. Michael ne dormait pas non plus. Je le compris quand je me tournais de son côté et qu'il me tendit la main.
“ Non, pensais-je, ne lui prend pas la main. C'est le diable. C'est la tentation”.

- Regarde au fond de mes yeux, dit-il.

Sa voix me fit sursauter. Il se releva et s'assit à côté de moi.

- Regarde. Et dis moi ce que tu vois. Les yeux sont le reflet de l'âme.

Seule la lune éclairait la chambre. Je m'assis à mon tour et regarda Michael dans les yeux. Non, je ne voyais pas le mal. Peut-être était-ce une ruse ? Le diable est un ange déchu, le plus beau de tous. Mais j'avais beau regardé au plus profond de son regard, rien ne me laissait penser que Michael était l'incarnation du mal. J'avais déjà vu son regard changé, oui. Mais là, il n'était rien d'autre qu'un adolescent perdu.

- Alors, dit-il en me prenant les mains, s'il te reste un peu d'espoir pour moi, ne m'abandonne pas.

Michael se recoucha par terre. Je lui tendis alors ma main. Il l'a prit et l'observa.

- Viens, s'il-te-plaît, lui dis-je.

Michael se coucha près de moi et je m'endormis aussitôt.

Angelorum resonareWhere stories live. Discover now