Angelorum resonare

Survivants

Après quelques courses en ville, je rentrais à la maison et fis nos sacs. Michael fût de retour peu après et, à ma grande surprise, avait une guitare dans sa main droite.

- Salut, dit-il en rentrant.
- Une guitare ? Sérieusement ?

Michael me regarda d'un air triste.

- Oui, sérieusement. C'est le seul cadeau que m'ai fait ma grand-mère. J'ai aussi ça, dit-il en fouillant dans son sac. Je sais à quelle heure elle est pas à la maison donc j'ai pu récupérer quelques trucs. Je sais que tu n'as pas totalement confiance en moi parce que tu ne me connait pas mais... Tiens. Si ça peut t'aider à me connaître un peu plus. C'est la seule que j'ai trouvé.

Le jeune homme me tendit une photographie. On pouvait voir un petit garçon blondinet assi sur un rocking-chair, en plein éclat de rire.
Michael prit son sac et alla dans la cuisine pour finir de se préparer.
Ben s'approcha de moi.

- Il ressemble à sa mère, dit-il en prenant la photo dans les mains. J'aurai aimer qu'il l'a connaisse, les choses auraient pu se passer différemment. Garde-la, dit-il en me rendant la photo. Précieusement. S'il lui arrive quelque chose, ça sera la seule trace prouvant qu'il a existé. Il n'a jamais été déclaré, n'a jamais été à l'école, rien du tout.
- Pourquoi est-ce qu'il lui arriverait quelque chose ? demandais-je à Ben, mal à l'aise.
- Je dis ça comme ça, dit-il.

Il semblait me juger du regard.

- J'ai vu ton arme, ajouta Ben. Je ne peux pas empêcher Michael de partir, mais fais attention.
- J'suis prêt, dit Michael derrière nous.
- Au-revoir, Ben, dis-je en lui serrant la main. Dîtes aurevoir à votre fille et à Chad de ma part.
- Au-revoir et faîtes attention à vous, dit-il, soucieux.

Quelques rues plus loin, le 4×4 noir de la veille était garé. Une femme y attendait impatiemment quand une seconde femme y pénétra également.

- Vous l'avez ?
- Oui, on peut y aller.
- Je vais tuer cette salope.

La voiture démarra en trombe, enfummant tout le voisinage.

- Et toi, tu viens d'où ? me demanda Michael.

Cette question me fit sourire. Que dire ?

- Je suis orpheline. Mes parents sont morts dans un accident de voiture et je fuyais l'assistance sociale. Maintenant que je suis majeure, j'essaie juste de survivre.

Michael me regarda, admiratif.

- Ma vie est cool à côté de la tienne, dit-il en riant. Dis m'en plus.

C'était compliqué, je ne devais pas trop en dire et pesé tout mes mots.

- J'aimais vraiment mes parents. J'étais une petite fille comme les autres. J'aimais dessiner, d'ailleurs je dessine encore. Je lisais beaucoup. Le soir, après manger, je m'installais dans le canapé avec mes parents. On regardait une série comme ça tout les soirs, tout les trois, dis-je en riant à mon tour. The dead walker, tu connais ?

Michael secoua la tête.

- Je regardais pas vraiment la télé.
- J'étais juste une fille normale, avec une vie normale. C'était il y a un an à peu près.
- Et durant cette année, tu as fait quoi ?

Michael... Es-tu toujours obligé de rendre les choses plus compliquées ?

- J'ai trouver plusieurs refuges, mais j'ai dû partir à chaque fois. Et puis, je t'ai trouvé toi et voilà.

Michael acquiesça.

- Je connais une maison abandonnée, un peu plus loin. Je sortais quand ma grand-mère partait quelques heures. Je pense qu'on pourrait se plaire, là-bas.
- J'en suis sûre, lui dis-je en souriant.