Dans cette maison de pierre, Satan nous regardait danser

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En sortant de la douche, je me sentais détendue pour la première fois depuis longtemps. En me dirigeant vers le salon, je vis à ma grande surprise Michael vêtu d'un tablier. Il fit la révérence et me montra la table.

- Le dîner est prêt, mademoiselle.

Je fis un large sourire et me moquais de la tenue de Michael avant de commencer à manger.

- Bon, c'est des pâtes je sais, j'ai fais ce que j'ai pu, dis Michael en riant.
- Merci beaucoup. Et sympa ta nouvelle coupe de cheveux.
- Merci, dit-il en souriant.

Après manger, Michael se leva et prit sa guitare et son carnet. Il s'assit par terre. J'en profitais pour aller écrire une lettre à Oliver.

« Très cher Oliver,
Ne t'inquiètes plus pour moi. Je crois que nous avons trouver une solution pour Michael. Nous sommes enfermés tout les deux, mais nous sommes vivants. Michael est quelqu'un de bien. Je n'aurai jamais pu le tuer. Je crois que j'ai fait mon choix. Je suis désolée. J'aurai tellement voulu te revoir. J'aurai voulu que tu me vois grandir, j'aurai voulu te voir vieillir. Que tu vois mes enfants, que tu me vois évoluer. Qu'on s'engueule et qu'on passe le dimanche ensemble. Ou ne serait-ce qu'un seul jour dans l'année. Tu me manques horriblement mais j'ai sauver une vie. Je t'en prie, ne sois pas déçu de moi. J'essayerai de déposer ces lettre à James avant octobre. Pardonne-moi. Prend soin de Kit, de Liz, de toi.
Tout est résolu à présent.

Je t'aime.

Ta fille chérie. »

Je refermais la lettre en pleurant. Michael arriva derrière moi et passa ses bras autour de mes épaules.

- Oliver ? me demanda-t-il.

J'acquiescais silencieusement.
Il se mit alors devant moi et posa son front contre mon front. Tout comme le fesait Jimmy. J'eus un mouvement de recul, puis me laissais faire. Il m'embrassa le front.

- Vas dormir. Prend le lit, me dit-il. Je préfère le sol, ajouta-t-il en riant.

Je ne dis rien de plus et allait me coucher.













Les jours passaient. Les semaines passaient. Michael et moi vivions en harmonie. Je dessinais. Il jouait de la guitare. Tout se passait à merveille. Michael avait fini par revenir dormir avec moi. Le soir, Michael aimait être seul. J'avais compris ce qu'il gribouillait dans son petit carnet abîmé. Ce jeune garçon écrivait des chansons. Un vrai petit artiste. Je fesais comme si je n'étais pas au courant. Jusqu'à un soir où je découvris qu'il n'était plus dans le lit. Je me levais doucement et l'entendis au loin faire de la guitare et chantonner quelque chose.
Je me cachais dans le couloir pour l'écouter.
“ En décembre, quand tout est gris dehors, je repense à mes bonheurs d'enfant du Nord
En décembre, mon cœur battait plus fort d'impatience, sous les lumières multicolores
Moi, j'apprenais mes premiers accords, bien avant
Que les saisons ne perdent le nord...
Je me souviens des chansons
Qui réchauffaient notre maison
Au pays de l'hiver
Décembre à mes yeux d'enfant
Étalait de beaux sentiments sur Terre...»

Je m'approchais sans qu'il me voit et l'observait. Il me remarquait alors.

- Tu m'as entendu ? demanda-t-il, gêné.
- Pourquoi est-ce que tu ne chantes pas devant moi ? C'est magnifique, Michael.
- Ça me gène, dit-il en essayant de sourire.
- Cette chanson est très belle. Les saisons qui perdent le nord. C'est toi ça, hein.
- C'est une chanson sur moi, oui. Mes pouvoirs, mon enfance.
- Je te laisse finir, dis-je en partant.

Michael est revenu quelques heures après. Il essaya de ne pas faire de bruit et se coucha près de moi. Je le sentis m'observer, puis il se retourna. Je posais la tête sur son épaule. Il rouvrit les yeux et me sourit.

- Comment est-ce que tu peux tout sacrifier pour moi ? me demanda-t-il doucement.
- Je n'aurai pas pu continuer sans toi. Si tu meurs...

Il se releva alors et prit ma tête entre ses mains. Il se pencha et m'embrassa.

- Je ne mourrais pas.

Nous nous embrassèrent à nouveau. Nous avons passer la nuit ensemble, différemment des autres fois.












En me réveillant, ce matin-là, Michael n'était plus dans le lit. Je me dis qu'il devait sûrement être en train de préparer le déjeuner, mais en me penchant dans le salon, je le vis écrire quelque chose. Je ne voulais pas le déranger alors je partis me laver. En sortant de la douche, je me rendis compte que j'avais oublié mon sweatshirt et il fesait bien trop froid pour que je sorte en débardeur.

- Michael, tu peux me ramener mon pull rouge ?

Pas de réponse.

- Michael ?

Je soupirais. Je me dirigeais vers la chambre. Michael était à genoux et semblait désorienté. Il parlait tout seul, dans une langue étrange.

- Michael ?

Il ne se tourna même pas vers moi. Il continuait de parler, mais sa voix se fit beaucoup plus grave. Il tomba alors par terre et ses yeux se mirent à saigner. J'accouru vers lui. Il était à nouveau brûlant. Je me mis à paniquer quand je vis que le sang s'écoulait de plus en plus. Michael se mit alors à convulser. J'essayais de le calmer du mieux que je pouvais, mais la panique s'était totalement emparée de moi. Je me mis à pleurer et à l'appeler mais ses convulsions étaient de plus en plus intenses. Puis, tout se stoppa. Je réussi à le hisser jusqu'au lit et lui essuyait les yeux. Il respirait difficilement. Il avait perdu connaissance.
Je restais à son chevet quelques heures, qui me parurent une éternité. Michael se réveilla enfin, les yeux ensanglantés. Il tenta de sourire, mais ce sourire se transforma en une grimace de douleur.

- Mon dos... essaya de dire le jeune homme.

Je lui enlevais rapidement son t-shirt et vis quelque chose. Quelque chose d'étrange. Les rires de Michael se transformaient en hurlements de douleurs.
Des sortes de bosses couvraient le haut du dos de Michael.
Quelque chose semblait vouloir en sortir.

Angelorum resonareDonde viven las historias. Descúbrelo ahora