Mikhal

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Non.
Non, non, non.
C'était impossible.
Je ne pouvais pas être enceinte. Je ne pouvais pas porter l'enfant de Michael. Il était mort, j'étais trop jeune et ... Je n'aurai jamais la force d'assumer un enfant seule.

- Allez, remets-toi, dit l'italien. De toute façon, je le récupère à sa naissance.
- Non. Vous n'aurez rien.
- Je peux t'assurer que si, Sasha. Je suis arrivé trop tard pour Mikhal, j'aurai son enfant. C'est encore mieux que ce que j'espérais. Voyager dans le temps est un don qui se transmet dans la famille, c'est d'ailleurs la seule chose que tu aies récupéré de moi, dit-il d'un air dédaigneux. Sincèrement, tu étais une déception pour moi. Quand je me suis rendu compte, vers tes deux ans, que tu n'étais pas une vampire, j'ai voulu te tuer. C'était déjà une énorme déception d'avoir une fille. Mais ce don là se transmet à chaque fois. Alors, je t'ai confié à James, continua-t-il. Je savais ce qu'allait faire Mikhal, dans le futur. Je voulais le récupérer avant qu'il ne crée l'Apocalypse. Il aurait alors obéit à mes ordres, je l'aurais façonner à ma manière. Quand à James, il t'a élevé, il pensait vraiment que ton but était de tuer Mikhal. Mais...

Rudolph éclata de rire.

- J'avais tout prévu ! dit-il alors. Je voulais récupérer Mikhal, l'enfant le plus doué de votre génération. Je vais bâtir un empire dont je serai le roi, entouré de tout mes enfants particuliers.
- Alors, je fuierai avec le bébé, dis-je, pleine de courage.
- Fuir ? Attend, tu vas me dire que tu pensais que je t'avais retrouvé par hasard ? J'ai toujours su où tu étais, tes moindres faits et gestes. Le cirque, l'asile, Oliver...
- Ne prononcez pas son nom !

Rudolph sourit.

- Intéressant. Ne me dis pas qu'il m'a voler ma place de père ? dit-il avec un sourire narquois. Bref. Je n'ai jamais voulu que tu tues le jeune Mikhal. Tu ne l'aurais jamais fait de toute façon. J'étais toujours là, de près ou de loin. Donc, tu aurais finit par me mener à lui, inconsciemment évidemment.

Il se mit à rire à nouveau à la vue de mon visage totalement perdu.

- Ton collier, c'est un traqueur. Tu as vraiment cru que tu avais besoin d'un collier pour voyager dans le temps ? La sorcière et James étaient bien naïfs eux-aussi.
- Attendez, c'est impossible. Jimmy et James ont déjà activer le médaillon pour que je voyage...
- Et tu croyais tellement à cette histoire de médaillon que tu te transportais ailleurs inconsciemment. Tu crois que tu aurais rencontrer ton cher Jimmy sans moi ? Sincèrement, ses mains ne t'ont jamais dégouté ? dit-il dans un souffle. Et Oliver ! Je lui réservais de grands projets ! Quel dommage qu'il ait préféré prendre pitié d'une pauvre petite orpheline... Cet homme est d'une intelligence incomparable, quel gâchis. Enfin, réfléchis Sasha. J'ai décidé de chaque lieu où tu poserais les pieds, depuis ta naissance. Il fallait bien que tu t'accroches à quelques personnes pour accéder à la requête de James. Tout a fonctionner à merveille.

Il m'observa alors de haut, puis s'approcha.

- Prend bien soin de ce chérubin qui grandit en toi. Je lui réserve une place d'honneur lors de mon ascension.
- Je vous jure que je ne vous laisserai jamais toucher un seul cheveux de ce bébé, dis-je en reculant.
- Sasha-Luna. Tu m'appartiens. Cet enfant m'appartient. Retourne donc pleurer auprès de James. Nous nous reverrons à la naissance de l'enfant.

Rudolph ouvrit alors les bras dans un sourire tyrannique et je fus projetée. À mon réveil, pourtant, je n'étais plus dans la forêt.










- Manon ! Manon !

La voix de Liz me tira de mon malaise.
En voyant que j'ouvrais les yeux, elle se mit à appeler frénétiquement James.
Encore dans le vague, je perçus lointainement un bruit de pas qui se pressait.
Puis, je me rendormis.








J'ouvrais les yeux. Je ne savais pas combien de temps j'avais dormi, mais je reconnu tout de suite le lit où j'étais installée. L'hôtel. J'étais de retour.
James était assi dans son fauteuil, au coin de la pièce, la tête dans les mains. Lorsqu'il releva la tête, son visage s'illumina. Je pouvais percevoir tellement de sentiments dans ses yeux. La peur, la colère, l'angoisse... Mais aussi du soulagement.

- Manon, je...
- C'est rien, James. Ce n'est pas de votre faute, dis-je en souriant.

Une douleur me brûla le crâne. Je passais la main à l'arrière de ma tête.

- Tu es mal retombée, tu t'es ouverte, me dit James. On t'a soigner. Cela fait trois jours que tu dors.

Il me regarda avec un air gêné. Il semblait mal à l'aise.

- Je vais chercher Liz, je suppose que tu préfères lui parler... dit James en ouvrant la porte de la chambre.
- Attendez. Restez, James.

March serra les dents. Il voulait cacher son désarroi, fuir la situation était sûrement plus simple.

- Au vu de ton arrivée, nous nous sommes douté que tu avais rencontrer Rudolph.
- Oui, dis-je en me redressant légèrement. J'ai rencontré mon père.

James s'assit dans son fauteuil de cuir. Il soupira. Avant qu'il ai le temps de dire quoique ce soit, je dis rapidement :

- La quête est terminée, James. Michael Langdon est mort.

Une larme m'échappa. James releva la tête.

- Réellement ? C'est terminé ?
- J'ai énormément de choses à vous dire.

James fronça les sourcils.

- Que se passe-t-il, Manon ?

J'éclatais en sanglots.

- James... On s'est tous fait avoir !

Je ne pouvais rien dire de plus. Les larmes m'empechaient de parler plus longuement. Je me repliais dans le lit, détruite.
À ma grande surprise, James s'approcha alors. Je pouvais percevoir qu'il serrait les dents le plus fort possible, il ne voulait montrer aucune émotion. Il se pencha vers moi et m'embrassa sur le front. Puis, il s'assit et resta près de moi, pendant que je pleurais toutes les larmes de mon corps.
Liz passa la tête dans la chambre. Elle avait dû écouter toute la discussion, parce que je vis qu'elle s'essuyait les yeux du revers de son mouchoir rosé.

Liz finit par nous rejoindre. Elle s'assit sur le lit et me caressa le dos.

- Nous avons eu si peur...

Je pris Liz dans les bras, et pleurais de plus belle, la fesant craquer également. James nous observait silencieusement.

- Rudolph avait tout prévu ! Il voulait que je mène Michael jusqu'à lui ! Je ne l'ai pas tuer, dis-je en m'essuyant les yeux.

March se rapprocha, plein d'incompréhension.

- Expliques-nous.
- Rudolph, il avait tout prévu. Le cirque, l'asile, Michael. Il voulait le récupérer pour ses pouvoirs. Il veut créer une sorte d'armée. Michael était vraiment l'Antéchrist, il le savait mais...

Je me remis à pleurer. Liz me garda dans ses bras quelques instants.

- Il veut le bébé... Rudolph veut le bébé...
- Quel bébé ? m'interrogea James, prit de panique.

Je les regardais l'un après l'autre, puis lâcha :

- Le mien. Je suis enceinte de Michael.

Angelorum resonareOù les histoires vivent. Découvrez maintenant