Pour cacher mes erreurs que je commet par cœur

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Alors que Michael essayait de trouver une entrée sûre dans la maison à l'abandon, je restais assise patiemment sur le bord de la route.
Ma vie d'avant ne me manquait pas. Je préférais être sur les routes que dans une routine avec des gens qui m'avaient menti toute ma vie, me cachant mes origines.

- J'ai trouvé, dit Michael en revenant vers moi.

Nous sommes entré dans la maison sale et délabrée. À l'étage, un bruit se fit entendre.

- Reste là, me dit Michael.

Il monta à l'étage et je perçu la voix d'une autre personne. Puis, plus rien.
Je commençais à monter les escaliers, quand Michael me hurla de ne pas monter, ce que je ne fis pas, évidemment.
Il n'y avait personne à l'étage. En allumant ma lampe torche, je vis alors une longue traînée de sang sur le parquet. Cette trace me mena jusqu'à une chambre d'enfant. La porte était fermée mais les dessins qui y étaient accrochés ne trompaient pas. J'ouvrais doucement la porte et découvris Michael au dessus d'un corps inerte.
Il se tourna alors vers moi, la bouche et les mains teintées d'un liquide rougeâtre.

- Je t'avais dit de ne pas monter, me dit celui-ci.

Le corps était celui d'un homme, sûrement un SDF qui avait choisi la maison comme abri. De profondes entailles lui tailladaient l'abdomen et du sang coulait de son cou.

- Mais qu'est-ce que tu as fait ... ? demandais-je à Michael en me sentant perdre pied.
- Il était dans la maison, je voulais te protéger et je ... J'avais faim.












Je sortais de la chambre. Michael m'emboita le pas et m'attrapa l'avant-bras, que je regardais aussitôt. Le sang d'un innocent coulait sur mon bras. Michael me tenait avec une telle force que je ne pouvais pas m'échapper, il m'en fesait mal.

- M'abandonne pas, toi aussi, dit Michael en pleurant. Je suis désolé, ça ne se reproduira plus, s'il-te-plaît...

Il tomba alors à genoux et se mit à pleurer à chaudes larmes. J'en profitais pour redescendre à l'étage et prendre mes affaires. En ouvrant la porte de la maison, une tempête se déclara et Michael arriva rapidement derrière moi.

- Pars pas...

Je le repoussais violemment et au même moment, la tempête s'intensifia. D'énormes grêlons tombèrent et des bourrasques de vent refermèrent la porte.

- Reste, me demanda Michael.

Je remis mon sac sur les épaules, et en passant, le bouscula à l'épaule. Je choisis une chambre au rez-de-chaussée et me prépara.








Michael dormait dans le salon. La tempête s'était calmée mais j'avais quelque chose à faire avant de partir. Je pris mon arme et sorti de la chambre.
Michael s'était endormi sur le canapé.
Je pointais mon arme sur lui et visait.
Je ravalais.
J'allais tuer quelqu'un.
J'allais tuer un jeune homme qui m'avait sauvée.
Non, c'était un monstre, j'allais tuer un monstre. Je replaçais correctement mon revolver et me préparais à appuyer sur la détente.
Michael se tourna alors dans son sommeil et je pu apercevoir son visage. Une légère mèche blonde retomba sur son visage, lui donnant un air angélique.
" Aller, tire Manon ". Je me répétais cette phrase dans ma tête, inlassablement.
J'étirais au maximum mes bras et me préparais à tirer.
Je n'y arrive pas. Je rabassais mon arme et essaya de me ressaisir.
Je me redirigeais vers la chambre et remis l'arme dans mon sac. Tuer quelqu'un n'était pas quelque chose d'aussi simple.

Un bruit sourd retenti. Je courrus dans le salon et découvrit que quelqu'un venait d'enfoncer la porte.
Michael se réveilla rapidement et se mit devant moi.
Une jeune femme, accompagnée de trois autres femmes, venait d'entrer.
Elle me regarda dans les yeux. Une des filles, plus en retrait, pointa une arme sur Michael et lui dit de reculer. Il n'obéit pas.
Une femme, qui devait avoir environ trente-cinq ans, murmura quelque chose et Michael s'évanouit.
La première jeune femme s'avança alors vers moi :

- Salut, pétasse, dit-elle avant de me cogner avec la cross de son arme.

Angelorum resonareWhere stories live. Discover now