Je sais les heures, les nuits passées, que les rêves ne peuvent soulager

107 7 2
                                    

Les jours, les semaines passaient terriblement lentement. J'avais rencontré tout les résidents de l'hôtel, tous plus ou moins agréables. Les enfants étaient ravis de me revoir, eux qui ne grandiraient jamais. Mais moi, je n'avais aucun souvenir d'eux. La comptesse commençait à passer de plus en plus de temps à mes côtés, sous l'œil avisé de Madame Taylor. D'après James, Oliver ne devrait arriver que le 31 octobre.
De mon côté, j'en étais à ma sixième semaine de grossesse et de deuil. Je n'arrivais pas à faire face à la réalité. Il m'arrivait d'oublier qu'en me réveillant, je ne reverrai plus les cheveux en bataille de Michael en face de moi. Et quand cela arrive, je passe mes matinées à pleurer jusqu'à ce que Liz m'oblige à sortir du lit. Comme ce matin.
Michael.
J'avais rêver de lui, encore une fois. Juste lui, dans une pièce vide, entièrement en bois. Il était assi par terre, les jambes croisées comme à son habitude, et écrivait dans son carnet. Il était tellement serein. À la fin, il relève la tête vers moi et me sourit. Et, c'est tout.
Terminé.
Je reviens à la vie normale. Et je me met à pleurer. Liz a l'habitude, elle entre dans ma chambre avec une nouvelle boîte de mouchoirs. Après quelques minutes, elle me demande de la suivre pour déjeuner. Mais je n'y arrive pas.

- La vie doit continuer, ma puce, me répète inlassablement Liz.
- Je ne peux pas, dis-je en pleurant de plus belle.

Liz me prend la main et essaie de me sortir du lit. Et c'est une nouvelle crise de hurlements et de sanglotements qui commence, et qui durera une bonne vingtaine de minutes avant que James ne lui vienne en aide. Je pleure tellement que je n'en tiens plus sur mes jambes.
Et encore une fois, Liz et James échangent ce regard inquiet. Ce regard qui veut dire “ elle pourrait faire une bêtise à n'importe quel moment, ne la lâche pas du regard ”.
James est persuadé que tout ira mieux quand Oliver sera de retour, comme s'il comptait sur lui pour tout arranger. Comme si James en était incapable, à bout de force.
Mais oui, James, tu en es incapable.
Et ainsi de déroulent toutes mes journées. Je ne vis que pour espérer le revoir en rêve, ne serais-ce que quelques secondes. Même si cela me détruit.
Je brûle à petit feu.





Je dois descendre manger auprès de Liz et James tout les soirs, dans mes plus beaux habits. Ils sont persuadés que garder un rythme de vie normal me permettrait de passer à autre chose. De revenir à une vie normale.
Je pouvais percevoir cette douleur dans les yeux de James à chaque fois que ses yeux croisaient les miens, même s'il essayait le plus souvent d'éviter mon regard. Il s'en voulait. Tellement. Des fois, il lui arrivait de sortir de table d'un seul coup. Il s'essuyait rapidement la bouche, et retournait dans son bureau en pressant le pas.
Je crois qu'il déteste Michael. N'importe quel père détesterai le garçon qui a fait souffrir sa petite fille chérie. Sauf que dans ce cas, James en était également la cause.
Je ne lui en voulais pas, loin de là. Il avait, lui aussi, été manipulé par Valentino. Mais, je pense que son égo en a prit un sacré coup également, de n'avoir pas pu déceler son plan.
Liz, quand à elle, fesait comme si de rien n'était. Mais, je la sentais encore plus inquiète que James. Je n'imagine même pas la réaction d'Oliver quand il sera au courant.





Ce soir là, j'ai essayé de parler à James. M'installant à table dans ma longue robe pourpre, James baissa les yeux sur son repas. Liz me regarda du coin de l'œil. Elle me connaissait très bien. Elle savait que j'allais aborder un sujet épineux.

- James ? demandais-je poliment.

March releva la tête vers moi, tout en continuant de mâcher.

- J'ai une requête.
- Je t'écoute, dit-il en lançant un regard à Liz, qui détourna les yeux rapidement.
- Je voudrais essayer de revenir dans le passé. Pour sauver Michael. Et ...
- C'est hors de question.
- Quoi ? Mais, James...
- C'est non. Même si je le voulais, c'est impossible. Je ne peux pas te laisser retourner là-bas.
- Mais pourquoi ? dis-je en me relevant, les yeux pleins de larmes.

James soupira. Il rajusta sa serviette.

- Valentino. Si tu retournes là-bas, tu as sûrement très peu de chance de sauver ton cher et tendre vu ce que tu m'as dit, premièrement. Deuxièmement, Valentino veut construire une armée. Ce... Michael. Si Rudolph l'aurait récupérer, je pense qu'il y aurait eu bien pire que l'Apocalypse. Nous ne pouvons pas laisser Valentino faire ça.
- James, dis-je en laissant couler quelques larmes, s'il-vous-plaît.

James se leva soudainement.

- Manon. Je ne veux pas te perdre une nouvelle fois. Ne mets pas la vie de ton enfant en danger. Il a déjà voyager une fois à cause de Rudolph. J'ai peur qu'un autre voyage ne lui soit fatal.

Je regardais désespérément Liz. Celle-ci dit alors :

- Ma chérie, je ...
- Vous êtes tous des monstres, dis-je en sortant de table.

Je retournais jusqu'à ma chambre lorsque James posa sa main sur mon épaule.

- Manon. J'ai quelque chose à te dire.
- Quoi ? dis-je en essuyant quelques larmes du revers de ma main.
- Les personnes qui sont décédées, dans une autre époque. Si tu as connu leur mort, tu ne peux pas retourner à ce moment. Ils seront morts dans tout les cas. Sinon, Rudolph aurait essayer de ramener ton ami.

J'explosais en larme et tombait dans les bras de James, qui me consola encore une fois pendant des heures.

Angelorum resonareजहाँ कहानियाँ रहती हैं। अभी खोजें