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𝐦𝐞𝐫𝐜𝐫𝐞𝐝𝐢𝟏𝟗𝐣𝐮𝐢𝐧𝟐𝟎𝟏𝟗, 𝐩𝐚𝐫𝐢𝐬, 𝐈𝐈𝐈𝐞̀
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flashback 𝐟𝐞́𝐯𝐫𝐢𝐞𝐫 𝟐𝟎𝟏𝟓, 𝐦𝐚𝐧𝐜𝐡𝐞𝐬𝐭𝐞𝐫
- Eléana Guarnier ne me dis pas que j'vais être seule à aller en cours, grogna Ana avec une serviette autour de la taille, visiblement loin d'être prête pour s'évaporer vers les bancs de la fac.
- J'ai bien peur que si, un sourire s'est formé sur mes lèvres alors que mon regard n'était porté nulle part ailleurs que sur mon ordinateur.
- Pourquoi t'es aussi détendue de sécher ? Elle s'est étonnée, les sourcils froncés et l'épaule posée contre l'encolure de la porte de ma chambre.
À tout juste vingt et un an, j'avais l'enthousiasme que très peu de personnes peuvent avoir lorsqu'on est sur le point de regarder une compétition à travers l'écran d'un ordinateur. Mon petit corps était enveloppé dans une couette aux draps colorés d'un vert parfaitement adorable, mes pupilles se dilataient par excitation de découvrir les candidats de cette deuxième édition du prix LVMH et, je crois même que je n'en avais pas dormi de la nuit.
Ce jour-là, j'ai décidé que je n'irais pas en cours. Pas pour une raison quelconque de maladie vu les temps qui couraient, ni même de fatigue. J'ai séché parce que quelque chose de plus important que la sémiotique ou l'étude du roman dystopique de Margaret Atwood, allait se passer.
C'est d'ailleurs ce qui a perturbé Ana ; lorsque j'étais étudiante, rien ne me paraissait plus important que ces choses-là. Alors, prise de curiosité, elle s'est laissée rebondir à côté de moi pour comprendre ce qui me mettait dans cet état. Ses pupilles se sont finalement elles aussi dilatés en remarquant ce qui était affiché sur l'écran.
- T'allais me laisser partir sans me le dire ? Elle a ouvert grands ses yeux verts, prête à en découdre.
- Ose dire que tu serais quand même allée à l'univ sans moi ? J'ai légèrement penché ma tête sur le côté, d'un air dubitatif.
Ses yeux se sont posés quelques secondes sur ma mine détestable, elle a plissé ses paupières inférieures dans le but de me répondre avant de se convaincre elle-même en laissant sa tempe se coller à mon épaule ; pas d'El, pas d'Ana. Tout le monde l'a toujours su.
