𝐩𝐫𝐨𝐥𝐨𝐠𝐮𝐞

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« 𝑖𝑙 𝑛'𝑦 𝑎 𝑝𝑎𝑠 𝑑𝑒 𝑙𝑢𝑚𝑖𝑒̀𝑟𝑒 𝑠𝑎𝑛𝑠 𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 »
𝐿𝑜𝑢𝑖𝑠 𝐴𝑟𝑎𝑔𝑜𝑛


« 𝑖𝑙 𝑛'𝑦 𝑎 𝑝𝑎𝑠 𝑑𝑒 𝑙𝑢𝑚𝑖𝑒̀𝑟𝑒 𝑠𝑎𝑛𝑠 𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 »𝐿𝑜𝑢𝑖𝑠 𝐴𝑟𝑎𝑔𝑜𝑛

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C'était un soir d'été commun à tous les autres, excepté que le soleil qui aurait dû brûler notre peau à cette période de l'année s'était caché derrière des nuages aussi gris qu'un film en noir et blanc, et, que les gouttes d'eau s'écrasaient sur le sol goudronné de la ville, implorant tous les ombrophobiques de rentrer chez eux.




Normalement, la plupart des personnes profitent d'un temps pluvieux pour s'enrouler dans leur plaid et trouver ce prétexte, aussi futile soit-il, de ne rien faire. C'est agréable de voir la pluie dans notre jardin, ça l'est moins quand au lieu de tomber sur l'herbe, elle tombe sur nous. C'est apaisant d'entendre les gouttes d'eau résonner contre les fenêtres qui nous en protègent, mais quand l'orage se manifeste, les rues deviennent aussi désertes que si Lucifer s'était emparé de la terre.




La ville s'était alors confinée en plongeant toutes les petites lumières de vie dans l'obscurité la plus totale.




Étonnamment, c'était cette période de la journée qui avait attiré la jeune femme aux cheveux auburn. Elle s'était habituée à vivre dans l'obscurité ces dernières semaines, chassant la moindre apparition de lumière qui, autrefois, la définissait.




Eléana se baladait tranquillement à travers une rue déserte de monde sous une averse torrentielle, laissant toutes les gouttes d'eau s'étaler sur son corps, n'en craignant aucune, ne craignant plus rien, pas même l'éclair qui venait de frapper à seulement quelques mètres de son corps frêle. On aurait pu croire qu'elle contrôlait le temps tant il était accordé à ses sentiments.




Bizarrement, elle essayait tant bien que mal de s'accrocher au si peu de contrôle qu'elle avait passé sa vie à exercer sur sa personne. Elle marchait sous l'eau, oui, mais elle faisait tout de même bien attention de ne pas poser malencontreusement les pieds dans une flaque, évitant chaque petite rivière qui s'était formée sur les extrémités des trottoirs. Ça semblait contradictoire quand on savait qu'elle n'avait ni capuche, ni parapluie, ni même un manteau.




En vérité, tout ce qu'elle voulait c'était sentir ce liquide froid qui tombait des airs couler sur ses bras nus. Ce qu'elle voulait c'était simplement ressentir quelque chose, quelque chose qui la ferait revenir sur terre, quelque chose qui lui rappellerait que malgré tout, elle était bien vivante... Enfin que son corps l'était, parce qu'à l'intérieur, plus rien ne semblait fonctionner.




Ses jambes qui étaient devenues si fragiles tentaient désespérément de la mener quelque part, sans réelle idée de l'endroit. Elles étaient dirigées par le petit coeur brisé qui cherchait à faire battre le si peu de morceaux qui étaient restés collés sous la poitrine d'Eléana. La jolie rousse se contentait de mettre un pied devant l'autre au beau milieu de la route en laissant la pureté de sa petite robe blanche s'imbiber d'eau que la tempête faisait couler, sans pour autant s'arrêter. Elle avait le regard dans le vide, ses yeux ne fixaient rien mise à part l'horizon à travers le semblant de visibilité qu'elle aurait pu avoir. Elle n'essayait même plus de se concentrer pour regarder plus loin, elle n'en avait plus la force.




ıı | 𝐥'𝐨𝐦𝐛𝐫𝐞 𝐬'𝐢𝐥𝐥𝐮𝐦𝐢𝐧𝐞𝐫𝐚Where stories live. Discover now