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𝐬𝐚𝐦𝐞𝐝𝐢𝟐𝟐𝐣𝐮𝐢𝐧𝟐𝟎𝟏𝟗, 𝐧𝐨𝐫𝐦𝐚𝐧𝐝𝐢𝐞
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Mes dix-sept petits automnes sur terre étaient sur le point de s'écouler lorsque le regard de Nabil m'a, pour la toute première fois, transpercée. Je tenais vingt-cinq pétales de pivoines blanches lorsque nous nous sommes mariés.
Cachées sous la splendeur de la robe que Virgil m'avait créée, sous le regard des personnes les plus importantes qu'il puisse exister à mes yeux, à chaque pas que mes baskets faisaient sur le tissu blanc qui me menait vers l'homme que mon coeur avait choisi, un souvenir s'immisçait dans ma mémoire.
Plus j'avançais vers lui, plus son regard se vitrait, plus mon sourire se dessinait.
J'étais tombée amoureuse de lui sans le prévoir, l'âme encore innocente et l'esprit bien trop naïf.
J'étais tombée amoureuse de lui sans le comprendre, le regard étoilé et les poumons essoufflés.
J'étais indéniablement tombée amoureuse de lui, le cerveau vacillant et le coeur tremblant.
Rien n'aurait pu empêcher nos âmes de se retrouver, peu importe le nombre d'années que nous aurions eu à regarder s'écouler, et le nombre de montagnes que nous aurions eues à gravir. Nabil était celui qui avait fait de toutes mes premières fois, les instants les plus merveilleux que j'avais pu expérimenter. L'amour, le désir, la peine et peut-être même la haine, tout un tas de sentiments qui s'étaient déchirés si violemment qu'à plusieurs reprises, j'avais été certaine de me noyer. Comme si, depuis ma naissance, la terre entière avait décidé de m'abandonner. Comme si ce fichu chemin n'avait plus aucune fin.
Aujourd'hui était différent, parce que sa fin n'était finalement que le commencement. La pénombre s'était éclaircie et les pétales de pivoines roses qu'avaient lancées Louise et Tayem glissaient sur la continuité de ma robe, le long du chemin que j'avais décidé de choisir. J'avançais vers celui qui m'avait appris à vivre. J'avançais vers celui qui, durant le dernier mois des vacances d'été, me donnerait la chance de donner la vie.
- Tu es stressée ? S'est inquiété papi en posant son épiderme sur le mien.
- Pas du tout, j'ai affirmé, le sourire se dessinant sur mes lèvres en regardant Tarik poser sa main sur l'épaule de son petit frère.
