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𝐬𝐚𝐦𝐞𝐝𝐢𝟏𝟖𝐚𝐨𝐮̂𝐭𝟐𝟎𝟏𝟖, 𝐢𝐯𝐫𝐲
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Les rayons du soleil n'ont pas eu le temps de pénétrer à travers ma baie-vitrée ce matin, ce n'est donc pas la lumière du jour qui m'a fait redescendre sur terre. En fait, c'est mon frère.
Sentimentalement parlant, ce fut le plus merveilleux début de journée qui m'avait été accordé depuis des semaines, si ce n'est des mois. Un pur moment de bonheur qui, pendant un instant, m'a ramenée vers mon enfance. Des instants de vie que je ne soupçonnais pas devenir d'incroyables souvenirs, jugés trop simples et récurrents par ma mini-moi pour me soucier du fait qu'un jour, ils deviendraient si rares.
Dans ces souvenirs, mes matinées étaient rythmées par mon grand-frère qui me sautait dessus pour me faire émerger d'un monde imaginaire, trop féérique pour être réel. Bien sûr, comme chaque enfant qui est contraint d'atterrir sur terre, quelques secondes d'agacement envers mon ainé m'étaient nécessaires pour montrer ma frustration.
Nous voilà maintenant transportés moins d'une dizaine d'années plus tard ; mon grand-frère n'est plus seul à présent, sa magnifique fille éclaircie ses bras et ma frustration est remplacée par un coeur apaisé. C'est sous leurs deux corps que mes yeux furent contraints de s'ouvrir avant que mes pupilles ne s'illuminent sous des larmes à la fois incolores et abondantes d'amour.
Je n'avais pas imaginé un seul instant qu'ils pourraient être face à moi lorsqu'ils devaient être à des centaines de kilomètres de cette ville. Je me suis sentie libérée en laissant les muscles de mes joues former un merveilleux sourire sous une cascade d'eau qui les dévalaient. J'ai attrapé deux des êtres les plus importants de ma vie et les ai serrés contre mon corps en remerciant intérieurement le ciel d'être venu m'apporter de l'aide, une aide que je n'espérais plus m'être accordée.
Le petit ange de notre famille a eu quatre mois il y a quelques jours, ses sourires se transforment donc en petits éclats de rire parfois. C'est avec ces petits sons qui sortaient de sa minuscule bouche que j'ai eu le plaisir d'être réconfortée.
Sans réelle stupéfaction, j'ai compris que mon frère n'avait pas eu comme simple intention de rendre visite à sa famille, ça s'est vu dans son regard lorsqu'il a posé les yeux sur moi. Il avait l'air inquiet, c'est ici que mon cerveau a tilté ; maman lui en avait parlé. Une partie de mon histoire que j'avais tenté de lui cacher, -encore une fois et en vain puisqu'il incarnait la personne qui malgré tout, avait passé sa vie à mes côtés- lui avait été dévoilée. Pas une seule seconde n'a été mise à profit d'une quelconque rancoeur envers celle qui avait flanché, car c'était moi la fautive et je le savais.
