𝟓𝟖

2.3K 101 56
                                    




« 𝑚𝑒𝑠 𝑑𝑒𝑢𝑥 𝑒𝑛𝑓𝑎𝑛𝑡𝑠 𝑙𝑒 𝑚𝑒̂𝑚𝑒 𝑤𝑒𝑒𝑘 𝑒𝑛𝑑 »


« 𝑚𝑒𝑠 𝑑𝑒𝑢𝑥 𝑒𝑛𝑓𝑎𝑛𝑡𝑠 𝑙𝑒 𝑚𝑒̂𝑚𝑒 𝑤𝑒𝑒𝑘 𝑒𝑛𝑑 »

Йой! Нажаль, це зображення не відповідає нашим правилам. Щоб продовжити публікацію, будь ласка, видаліть його або завантажте інше.


𝐣𝐞𝐮𝐝𝐢 𝟐𝟎 𝐣𝐮𝐢𝐧 𝟐𝟎𝟏𝟗,
𝐧𝐨𝐫𝐦𝐚𝐧𝐝𝐢𝐞





🕊






On est arrivés assez tard hier soir et pourtant, je n'ai pas beaucoup dormi. Je n'ai pas fait le genre d'insomnie qui te donne des cernes et t'empêche de fermer l'œil au risque de tomber dans le plus horrible des cauchemars, parce qu'en réalité, j'ai plutôt vécu un magnifique rêve.






Ça va bientôt faire vingt jours que je suis sortie des urgences, le corps formant une nouvelle vie. Je ne m'y suis pas habituée, je ne l'ai absolument pas réalisé. J'ai machinalement prétendu m'être faite à l'idée d'avoir eu un déni de grossesse, prétextant croire quiconque osait me dire que je n'y étais pour rien. Je souriais en acquiesçant, pourtant, pas un seul de mes neurones ne l'a cru. Je regardais ce qu'il se passait depuis l'espace, je n'avais aucune notion de la réalité. Je suis restée dans le déni un bon moment, par peur de comprendre que j'avais été incapable de me rendre compte que ce petit humain s'était développé tout seul, sans mon aide.






On en a parlé des tonnes de fois avec Ana, parce qu'elle savait que ça n'allait pas. J'avais cette fichue culpabilité qui me rongeait si fort que je ne me sentais plus légitime à être enceinte. Je l'ai écouté me raconter le bonheur qu'est la maternité, alors que je ne pensais qu'au fait de l'avoir loupée.






Bientôt, j'arriverais au septième mois de grossesse, sans en avoir vécu plus d'un. Ça passe à une vitesse phénoménale, j'ai l'impression que le temps me file entre les doigts et que je n'ai aucun pouvoir sur la manière dont il faudrait l'aider à ralentir. Ça fait si longtemps et à la fois trop peu ; je n'ai pas pris la peine de me poser un seul instant pour prendre du recul sur la situation. Mais le défilé est passé, alors je suppose que la suite risque d'être moins prenante...






L'autre jour, Ana m'a attrapé la main, le magnifique vert qui entourait sa pupille s'est mis à hypnotiser le bleu de mes yeux pour que quelques secondes plus tard, elle me conseille de laisser ce petit coeur venir à moi. Sans pression, sans attente, le laisser simplement venir se manifester à son rythme et au mien. Par miracle, c'est exactement ce qu'il s'est passé.







Cette nuit, alors que Nabil dormait déjà comme loir, une sensation ultra étonnante a fait son apparition. Prise de panique, je me suis redressée d'un coup contre le mur. Une sorte de frayeur s'est violemment imprégnée de mes tissus ; je n'avais jamais ressenti quoi que ce soit de similaire à ça. Ça ne m'a pas fait mal du tout, je crois même que c'était plutôt agréable, le truc c'est que c'était particulièrement inattendu. J'ai presque cru avoir été transportée dans l'un de ces films que je n'ai jamais osé regarder, là où des personnes se font posséder.






ıı | 𝐥'𝐨𝐦𝐛𝐫𝐞 𝐬'𝐢𝐥𝐥𝐮𝐦𝐢𝐧𝐞𝐫𝐚Where stories live. Discover now