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𝐣𝐞𝐮𝐝𝐢𝟗𝐚𝐨𝐮̂𝐭𝟐𝟎𝟏𝟖, 𝐛𝐫𝐢𝐠𝐡𝐭𝐨𝐧, 𝐮𝐤 🇬🇧
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L'air non pollué me manquait, j'avais besoin de m'en aller, de respirer. Pour palier à cette sensation d'intense mal de mer que me provoquait le fait d'être dans un pays que j'avais du mal à supporter, j'ai, sur un coup de tête, décidé de suivre Ilyès quand il m'a prévenue qu'il partait à Londres avec sa famille.
Il était tout content de me dire qu'il avait réussi à assez économiser pour offrir un petit voyage à sa maman et à son petit frère. Il passe son temps à dire que c'est pour eux qu'il traine dans les trafics, pour pouvoir les aider à s'en sortir et leur offrir une vie meilleure... Je lui ai déjà expliqué des centaines de fois que traîner là-dedans n'allait l'emmener qu'à récolter des problèmes, qu'en fournissant des personnes qui souffraient, ils les enfonçaient encore plus. Bien sûr, je parlais dans le vide.
Pendant un court instant, j'ai cru me retrouver à parler au Nabil d'il y a six ans.
La maman d'Ilyès n'est pas dupe, elle sait d'où vient cet argent, mais pour une fois, elle a décidé de l'ignorer. Elle n'a rien demandé concernant la provenance de cette soudaine richesse, elle ne pensait qu'au fait que ses fils allaient découvrir un autre pays que la France, -et l'Espagne pour Ilyès-.
Dans le train qui nous faisait passer sous la Manche, je l'ai surprise en train de regarder ses deux garçons se chamailler, ça l'a faisait sourire tellement sincèrement que j'en avais les larmes aux yeux. Elle m'a chuchoté qu'ils étaient beaux en prenant ma main, je n'ai pas démenti.
C'est vrai qu'ils sont vraiment très beaux, même si je ne m'y étais jamais attardée. Les gènes de leurs parents ont créé deux personnes magnifiques, intérieurement comme physiquement.
Nous sommes arrivés à la gare très tôt dans la matinée, je les ai laissés peu de temps après pour prendre un second train qui m'emmènerait à Brighton.
Je ne suis pas restée avec eux, j'ai simplement fait le voyage en leur compagnie pour éviter d'être toute seule, mais aussi et surtout, pour renouer un peu avec Mehdi. Je pensais qu'il me ferait la tête, au final pas du tout. Il m'a sauté dans les bras en me faisant un gros câlin. Bon, bien sûr quand il a su que je ne restais pas avec eux il a un peu boudé... Il ne fallait que quelques bisous sur la joue qu'il m'a réclamé pour le satisfaire. Un enfant oui, mais un enfant qui sait y faire !
