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𝐦𝐚𝐫𝐝𝐢𝟕𝐚𝐨𝐮̂𝐭𝟐𝟎𝟏𝟖, 𝐩𝐚𝐫𝐢𝐬𝐈𝐗𝐞̀
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Ce matin, j'ai eu la surprise de tomber sur une montagne de viennoiseries disposée sur un plateau en plein centre de la table à manger. Je n'aurais pas été étonnée qu'une lumière blanche l'illumine tant la scène était ridicule.
Mes parents m'y attendaient comme si notre famille était tout à fait normale, à la limite de concourir à un de ces programmes stupides de télé-réalité pour gagner le prix de la meilleure interprétation de l'année. J'ai écourté ce moment beaucoup trop gênant pour être agréable en souriant nerveusement avant de m'éloigner et prétexter un retard lors de mon premier jour dans les locaux de mon travail.
Ils n'ont pas essayé de me retenir, c'était déjà un miracle que je reste aussi longtemps hors de ma chambre dans cette maison.
Mon père s'est aventuré dans une direction qu'il ne fallait pas prendre ; tenter de me faire plaisir pour sauver sa conscience. Maman a sûrement dû lui expliquer que ce n'était pas le moment ou bien même qu'il était trop tard pour faire ça, mais il est têtu et il l'a fait. Voilà où ça nous a amené ; un instant à des airs glacés que l'on aurait tous les deux préféré éviter. Il m'a seulement appris qu'après vingt-quatre années d'existence, il n'avait toujours pas pris connaissance du fait que sa fille ne déjeunait pas. C'est bon à savoir. Encore une chose minime qui montre à quel point son manque d'implication dans la vie de ses enfants a été grandiose.
En me dirigeant vers la salle de bain, j'ai tout de même eu le réflexe de les regarder une nouvelle fois ; je n'avais jamais pu avoir une vision aussi claire de leur « couple » en tant que « parents » qui se respectent, je ne savais pas ce que ça pouvait faire. Je me suis demandée pendant un instant si je faisais inconsciemment et involontairement partie de ces enfants de parents divorcés qui vivent tous dans l'utopie de voir un jour leurs géniteurs se réconcilier. Je remercie le ciel de m'avoir épargné ce fardeau, quelle horreur.
Mon père est loin de mériter ma mère et je crois que c'est le seul être en quel je ne porte plus un seul soupçon d'espoir, pourtant dieu sait que j'en porte en beaucoup de personnes. Bousiller quelqu'un d'aussi incroyable que la femme qui m'a mise au monde est impardonnable.
Je ne le déteste pas pour le mal qu'il nous a fait à nous, ses supposés enfants, je le déteste pour le mal qu'il a fait à la seule personne capable de trouver du bon en lui. Il a refusé de devenir quelqu'un de bien pour s'enfoncer dans une spirale d'égoïsme qui lui colle à l'épiderme. Qu'il y reste, qu'il ne se tente pas à devenir une personne qu'il est loin d'être pour réconforter son semblant d'âme.
