Chapitre 51 : Les rouges au cinquième ?

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Bonsoir !

Arf, désolée je poste toujours en retard, j'avoue avoir écrit le chapitre aujourd'hui (et un paragraphe hier) d'où le temps d'attente. J'espère que cette suite vous plaira !

Merci à tous.tes pour votre soutien ! <3

Bonne lecture !


Chapitre 51 : Les rouges au cinquième ?

Ce faux témoignage, probablement commandité par Emma Pinkstone, lui était particulièrement utile. Carlotta était coupable d'une manière ou d'une autre et cela desservait sa mère dans sa course à la direction de son département. Et si elle avait engagé le collègue de son mari pour l'aider ? Trye était-il un proche de la famille ? Qui d'autres pourrait accepter de communiquer de fausses informations lors d'un procès ?

Minerva se mordilla la lèvre. Elle était greffière. Haminston et sa recommandation tournaient à nouveau dans sa tête. Devait-elle fermer les yeux ? Après tout, elle n'avait que des soupçons à peine tangibles.

Elle tourna à l'angle de la rue principale et s'immobilisa brutalement. En face, arrivait à grands pas Leopold Ross, la main droite dans la poche de son long manteau, un épais sac dans l'autre. Sans réfléchir, Minerva recula dans un recoin et reprit sa forme de chat. Elle aurait pu passer à ses côtés et faire semblant de l'ignorer. Même, elle avait tous les droits d'être sur le Chemin de Traverse. Mais elle venait de la laverie. Son malaise récent sur le témoignage lui soufflait que quelque chose se tramait. Elle huma l'air. Une odeur de sève, familière à celle qu'elle avait sentie la veille, lui parvint aux narines. Elle se retourna, s'attendant à voir la femme du Ministère. Personne qui lui ressemblait n'était dans les environs. Sa queue de chat remua, intriguée. Elle n'eut pas le temps d'y réfléchir, car Ross passa à quelques centimètres d'elle, sans la remarquer. Il se dirigeait dans la rue de la laverie. Discrètement, Minerva le suivit à petit trot. Comme son instinct le lui soufflait, il entra dans la laverie.

Minerva attendit quelques temps. Tant pis pour son retard au travail. Ross n'y resta qu'une dizaine de minutes et lorsqu'il sortit de la laverie, il n'avait plus son sac. Peut-être y avait-il déposé une cape ou autre. Minerva avait fait pareil de son côté. Mais dix minutes lui paraissaient long pour demander de laver une tenue.

Minerva retourna là où elle avait laissé ses affaires. Elle ne sentait plus l'odeur de sève de tout à l'heure.

Au travail, elle avait laissé ses dossiers s'accumuler. Certains procès comportaient une erreur de procédure qu'elle avait dû signaler auprès de Flint. De temps en temps, elle voyait passer Ross, occupé à travailler sur d'autres dossiers que celui de Pinkstone. Tel était le fonctionnement du département de la Justice. Minerva avait tendance à s'attacher à ses dossiers. Lorsqu'elle lisait les plaintes, elle se posait nombre de questions : comment ces amis d'enfance en étaient arrivés à se déchirer sur un lopin de terre ? Pourquoi cette entreprise souhaitait raser les quelques arbres présents sur son schéma de construction ? Qu'était-il passé dans la tête de cette femme qui était partie avec son enfant sans tenir informé son mari qui avait déposé plainte contre elle ? Y avait-il derrière ce drame des informations dissimulées par l'un des partis, des informations dont les juges ne disposaient pas ? Encore moins qu'un juge, Minerva n'était pas enquêtrice. Les juges utilisaient ce que les témoins et les partis acceptaient de dire, mais la moindre donnée dissimulée pouvait fausser le jugement final. Bien sûr, les enquêteurs faisaient leur travail. Mais Minerva songeait au cas Pinkstone. L'arrivée de ce témoin aux propos possiblement faux remettait en cause le principe même de la justice. Minerva n'appréciait pas particulièrement de voir Pinkstone à Azkaban, mais n'était-ce pas là le jugement accordé pour son erreur -erreur elle-même débattable et à nuancer ? D'autant plus que si Emma Pinkstone rouvrait une plainte soi-disant pour diffamation envers sa personne, cela induisait qu'elle saisissait la justice non pas pour sa fille, mais pour elle. A nouveau, la moralité de l'acte faisait plisser le nez de Minerva. Jusque-là, elle pouvait réprouver le geste, mais ce n'était pas franchement ses affaires. Ce qui la dérangeait était l'usage d'un possible faux témoignage. La morale de Minerva elle-même était en jeu. Elle se souvenait de la dernière fois qu'elle avait failli à son intégrité. L'enjeu n'était pas comparable, mais le malaise était bien réel.

Minerva McGonagallWhere stories live. Discover now