Chapitre 9 : Panique

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Les jours défilèrent de plus en plus vite. Leurs conversations se faisaient de plus en plus familières. Il avait fini par parler à son tour du fait qu'il avait grandit dans les bas-fonds après qu'il ait eu connaissance de chacun des détails de l'enfance de la rousse.

Il appréciait écouter ses histoires, elles étaient bien plus heureuses que ce qu'il avait connu et cela le détendait grandement de pouvoir écouter sa voix sans avoir besoin de répondre.
Ses insomnies se faisaient moins longues et lui laissaient plus de temps de sommeil grâce à elle. Elle l'apaisait et lui permettait d'avoir des songes plus légers avant de sombrer durant quatre à cinq heures dans un sommeil profond.
Il se plaisait intimement à la dévorer des yeux pendant ses monologues, observant chaque détails de son visage jusqu'à pouvoir en compter ses tâches de rousseurs. Elle lui avait raconté sa première expédition, son entraînement et aussi la joie qu'elle avait ressenti en intégrant ce corps d'armée.

Tout ceci se répétait de jour en jour, et rien ne changea durant deux semaines entières. Et alors que le mois d'octobre venait tout juste de débuter, elle lui fît une annonce qui faillit lui faire lâcher sa tasse de thé.

-Demain, je reprends l'entraînement.

Il se stoppa dans ses mouvements et n'osa pas la regarder dans les yeux, hésitant entre le soulagement qu'il ressentît en sachant qu'elle était rétablie, de nouveau prête à faire des progrès et le sentiment mélancolique de savoir que ces petites habitudes allaient cesser aussi brusquement qu'elles avaient commencé. Il comprit qu'il allait perdre le privilège de la voir aussi tardivement en tête à tête, et que leurs comportements allaient devoir reprendre leurs caractères formels qui étaient de rigueur entre un caporal et sa subordonnée.

Mais comment pouvait-il procéder pour faire comme si ces discussions nocturnes n'avaient jamais eut lieu ? Et comment allait-elle agir en retour ?

-Alors tu es rétablie ?

-Oui parfaitement d'après Hanji. Du coup je serais sous les ordres du chef Mike pour les entraînements, c'est ce qui était convenu.

-Bien. Je vois.

-Vous ne dîtes rien ? Il faut que l'on s'entraîne si on veut pouvoir assurer à l'expédition.

-Ça ne me fait rien.

Cette réponse la blessa comme une lame plantée au fond de son âme. Alors elle s'était bel et bien imaginé la complicité naissante entre eux. « Tout ceci ne pouvait pas être sincère de toute façon ! » pensa-t-elle agacée d'avoir été aussi naïvement attentionnée avec son supérieur comme s'il en avait quoi que ce soit à faire.

Il avait évidement mentit, pour ne pas la laisser se faire des idées à propos de l'évolution de leur relation. Il savait bien que si ne serait-ce qu'un dixième de ce qu'il s'était passé pendant ces soirées arrivait aux oreilles d'un autre, la réputation du bataillon aurait pu en être gravement entachée. Mais savoir qu'elle allait librement s'entraîner avec Mike pendant qu'il patienterait des nuits entières alors qu'elle l'oublierait le rendait complètement vide. Il vît ses yeux s'assombrirent à sa réponse si peu sincère et culpabilisa instantanément.

-Bien, je vais me coucher. Je dois aller me reposer maintenant. Dit-elle pour fuir cette situation plus qu'embarrassante.

Elle se leva sans le regarder, mais il tenta de se relever en vitesse pour la rattraper, empli de regrets qu'il ne voulait expliquer, en oubliant presque que ses coupures étaient encore profondes et que les bandages d'Hanji étaient toujours là.

-Petra att... Arg ! Se mordit-il la lèvre de douleur.

Elle se retourna en vitesse voyant la souffrance intense qui se dessinait sur le visage de l'homme aux cheveux ébènes.

𝔻𝔸𝕐𝕃𝕀𝔾ℍ𝕋  | Acte I : 𝓣𝓻𝓮𝓪𝓬𝓱𝓮𝓻𝓸𝓾𝓼Where stories live. Discover now