Chapitre 10 : Dispute

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Devant la forêt où ils expérimentaient les équipements tridimensionnels, elle retrouva ses camarades devant le grand homme aux cheveux châtains, ce qui contrastait avec la petite taille et les cheveux noirs de leur supérieur.
Il les regardait avec peu d'intérêt, comme s'il semblait devoir penser à d'autres choses bien plus importante que l'entraînement de quatre soldats.

Il leur ordonna d'un ton calme de s'entraîner comme tous le matins sans plus d'explications, et Petra suivit donc ses camarades qui se mirent tous à courir inconsciemment en rond autour de l'immense forêt.

Elle se plaçait à côté d'Auruo pendant l'exercice, voulant lui demander quel était le sens de tout ça.

-À quoi ça sert ? Tu ne trouves pas ça un peu étrange de courir ainsi ?

-Petra, je n'en peux plus ça fait 2 semaines qu'on court pendant deux heures au moins tout les matins, je vais mourir de courbatures ! On n'a pas osé demander pourquoi on faisait ça, même Gunther trouve ce chef un peu étrange.

Elle l'écoutai avec étonnement, en effet Gunther était parmi ceux qui respectait le plus la hiérarchie, il était très sérieux et autonome ce qui faisait passé les trois autres pour des adolescents en plein apprentissage.

-Ça doit être pour nous renforcer un peu. Mais deux heures ?! Tu es sur que tu n'abuses pas un peu ?

-On voit qu'on a pas eu les mêmes quinze jours toi et moi. Ça doit être moins éreintant de faire les jolies cœurs avec notre supérieur.

Elle écarquilla les yeux, alors telle était l'image qu'elle renvoyait à son ami. Il la prenait pour une lèche-botte faisant les yeux doux au caporal. Elle ne rit pas une seule seconde et eut l'envie de lui décrocher un bon coup de poing dans la joue, ce qu'elle ne fît pas pour ne pas se faire encore remarquer.

-Je ne vois vraiment pas le rapport Auruo ! Et je peux savoir ce qui te fait dire autant de conneries de bon matin ?! S'énerva-t-elle.

-Des conneries ? Je te demande pardon !? Tu sais très bien que j'ai raison enfin Petra ! Aucune soldate du bataillon ne couve des yeux son supérieur comme tu le fais, et c'est vraiment puéril de ta part d'imaginer une seule seconde que personne n'a remarqué que tu sortais tous les soirs de sa chambre après minuit !

Elle sentit un drôle de sentiment lui monter aux joues, elle était particulièrement en colère contre son ami, mais pourtant, elle n'arrivait pas à lui donner tort. Elle s'était montré très familière, mais il n'avait jamais rejeter ses initiatives alors elle s'était mise à penser que c'était peut-être naturel, et non pas déplacé.
Mais Auruo la méprisait d'avoir été aussi naïve pour penser cela, et elle se sentit parfaitement stupide de ne pas s'être rendue compte plus tôt qu'elle avait largement dépassé les bornes.

-Je n'ai pas besoin de tes remarques pour prendre des décisions ! Et si tu me vois comme une adolescente puérile, alors j'aimerais bien savoir ce qui te pousse à t'attarder sur ce que je veux faire ! Ma vie ne te regarde pas Auruo !

-Peut-être bien, mais je trouve ça franchement déraisonnable de ta part Petra, c'est pathétique. Il est peut-être très charmant, et très puissant mais tu n'as aucune chance ma grande ! Arrête de faire celle qui fait chavirer les mauvais garçons !

Elle restait sous le choc, elle n'avait jamais pensé une seule seconde à draguer leur caporal, et le fait que son ami l'imagine ainsi la blessa sincèrement, car il était le seul qu'elle connaissait si bien dans ce corps d'armée.
Elle crut en avoir les larmes aux yeux, elle en perdait ses mots.

-Tu sais quoi, va te faire foutre ! Et surtout reste loin de moi !

Elle s'éloigna en accélérant sa course, le souffle haletant. Elle continua son entraînement matinal dans le plus grand silence, pensant encore et encore aux mots tranchants de son compagnon d'arme.

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