Chapitre 12 : Escapade

103 7 1
                                    

Livaï, s'étant réveillé quelques heures auparavant assis sur sa chaise, vit peu à peu le soleil se lever et dessiner un ciel orangé à travers la fenêtre de son bureau.
L'entrevue qu'il avait eut avec Petra, quelques nuits plus tôt, lui laissait croire qu'elle lui promettait en quelques sortes, qu'elle ne mourrait pas, qu'elle ne l'abandonnerait pas une fois de plus à une vide et longue solitude.

Mais la veille, Hanji était officiellement venue lui annoncer qu'il était autorisé à reprendre l'entraînement de ses hommes, même si depuis quelques jours, il guettait de sa fenêtre leurs progrès. Il s'en était presque réjouit, car à ses yeux, lire et rédiger des rapports de missions étaient largement plus ennuyeux et long que de surveiller l'évolution de son équipe.

Il ne leur avouait pas, mais au fond de lui, il appréciait grandement leur présence, à tous les quatre. Ils étaient souvent enjoués et ne semblaient pas avoir vu toute la misère du monde comme lui, surtout elle. Si il ne le savait pas, il aurait tout de suite deviné qu'elle avait grandi dans une famille heureuse, malgré la mort de sa mère. Il s'était parfois demandé, pendant sa longue période de repos, comment avait-elle réagit en tant qu'enfant candide et innocente à l'annonce de son décès. Comment l'avait-elle su ? Et qui, en ce monde, aurait eu le courage de dire ceci à une enfant qui devait être si adorable à l'époque ?

Il n'en savait rien, mais il pensait en son for intérieur, qu'il n'aurait pas pu être cette personne. Il avait déjà du la faire pleurer certes, mais il se confortait dans l'idée que c'était pour la renforcer en tant que soldate, lui forger un caractère à toute épreuve.

Perdu dans ses songes, il descendit sans encombre et sans béquille, les escaliers menant au grand hall pour accéder au terrain d'entraînement où il avait donné rendez-vous à son escouade. Le mois d'Octobre touchait presque à sa fin, laissant derrière lui, un vent glacial pour les soldats forcés de s'entraîner quotidiennement en extérieur.

Ils le virent arriver, son air sévère n'ayant pas changé après le mois qui venait de passer et cessèrent de s'échauffer aussitôt.

-Bien, aujourd'hui vous allez vous remettre un peu en tête les méthodes pour trancher la nuque des titans en terrain plus plat. Vous allez prendre vos équipements, tournoyer autour de ces piliers en bois et trancher le plus de fois possible celui du centre.

L'exercice paraissait simple au premier abord, mais manœuvrer en terrain plus plat était la plus grande difficulté liée à leurs équipements tridimensionnels. Il leur était impossible de se déplacer précisément et c'était pour ce genre de raison qu'ils évitaient à tout prix les offensives lorsque qu'ils traversaient des étendues sans aucun relief.

Ils partirent vers le local, et revinrent quelques minutes après avoir enfilé leurs ceintures et pris en main leurs lames.

Lorsqu'ils furent tous fin prêts, ils s'élancèrent en même temps vers les piliers sous les yeux attentifs et minutieux de leur supérieur. Les poteaux faisaient environ une quinzaine de mètres et étaient plus bas que celui au centre pour les forcer à prendre de la hauteur grâce à leur gaz et leur vitesse. Tous très espacés, certains d'entre eux pouvaient représenter des obstacles à la trajectoire des soldats, ce qui rendait l'exercice d'autant plus compliqué.

Au bout de quelques minutes, le caporal-chef commença à donner ses premières impressions aux différents membres, en étant toujours aussi tranchant dans ses remarques qu'elles soient négatives ou pas.

-Auruo, regarde où tu vas, tu loupes ta cible à la dernière seconde. Si tu ouvres les deux yeux, tu y verras deux fois mieux.

-Gunther, tu peux aller bien plus haut que ça. Vérifie à quelle hauteur tu envoies tes grappins.

𝔻𝔸𝕐𝕃𝕀𝔾ℍ𝕋  | Acte I : 𝓣𝓻𝓮𝓪𝓬𝓱𝓮𝓻𝓸𝓾𝓼Where stories live. Discover now