Chapitre 41 : Ses mots

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Leur plan était élaboré, et Erwin allait s'occuper de l'organisation de celui-ci. Le caporal remontait vers son bureau, toujours couvé par le regard discret de la rousse.

Elle avait enfin pu faire officiellement connaissance avec les amis d'Eren, et avait trouvé le jeune blond particulièrement stratégique dans son raisonnement. Elle les appréciait déjà, même si l'heure n'était pas aux nouvelles rencontres.

Auruo la rattrapa alors qu'elle sortait de la salle de réunion, et elle fut surprise de le voir si pressé. Il se mit à marcher à côté d'elle, il voulait lui parler mais se sentait étrangement angoissé à l'idée de l'aborder.

-Alors Petra, que penses-tu de ces gosses ? Demanda-t-il voulant amuser sa camarade qui ne rit absolument pas à sa remarque.

-Je les trouve très intéressants, et ce sont des soldats Auruo. Tu ne devrais pas les appeler comme ça. Répliqua-t-elle légèrement à cran à cause des demies-nuits qu'elle avait passé ces derniers jours.

-Je vois, toujours à t'attacher aux plus jeunes toi ! Tu t'occupes déjà d'Eren comme si c'était ton gamin ! Répondit Auruo, embarrassé de ne pas savoir trouver les mots avec son amie de longue date.

Il voyait qu'elle était tendue, mais ne savait plus comment réagir, comme si tout le naturel qu'il avait en temps normal avait subitement disparu.

-Écoute, je ne suis pas d'humeur à recevoir tes réflexions aujourd'hui, alors laisse moi, je veux aller me reposer maintenant. Dit finalement la rousse d'un ton sec et irrité.

Elle l'avait regardé avec des yeux noirs avant de partir vers les étages du bâtiment. Le brun ne savait plus quoi faire pour attirer son attention, il avait imité stupidement le caporal, tenté quelques approches peu subtiles, mais rien n'y faisait.

Il resta là, planté dans le couloir à regretter les temps où lui et Petra n'étaient que de jeunes recrues. Il repartit s'isoler dans sa chambre, décidant qu'il reniait définitivement ses futiles sentiments pour ne plus jamais vivre une telle honte. 

S'il le fallait, il serait aussi froid que leur supérieur, et avec un peu de chance, il arrêterait peut-être de l'aimer. C'était ce qu'il pensait, seulement ce genre de problèmes était loin d'être simple, et tout cœur finit par exploser à un moment ou un autre.

Le caporal-chef quant à lui, s'était assis devant son bureau et hésitait depuis une dizaine de minutes devant l'enveloppe. Elle était déjà ouverte, mais il ne l'avait pas lu, et ne se sentait pas légitime à le faire.

« Tu es stupide ou quoi, tu penses que c'est respectueux envers elle de lire ça ? Elle sera sûrement gênée si elle l'apprend, et tu perdras toute sa confiance. » Pensait-il en fixant le bout de papier blanc qui trônait comme un objet de la plus haute importance sur ce meuble.

« Mais, et si ce qu'elle contenait pouvait m'éviter de me faire plus d'idées, cela ne serait pas une mauvaise chose. » Dit une seconde voix dans sa tête, désirant plus que tout lire le contenu de cette lettre.

Il se résigna finalement, en s'adossant à sa chaise avec un grand sérieux. Mais l'objet de sa tentation restait là, innocemment posé sur cette pile de papiers inintéressants en comparaison, et il céda.

Prestement, il sortit la feuille de l'enveloppe et commença sa lecture en savourant chacun des mots qui étaient gravés sur ce papier.

« Cher Papa,

Comment vas-tu ? Je t'écris ce soir car j'ai beaucoup de choses à te raconter. Te souviens-tu d'Eren ? Il fait quelques progrès en entraînements et semble aimer le bataillon d'exploration. Je suis vraiment contente pour lui.

𝔻𝔸𝕐𝕃𝕀𝔾ℍ𝕋  | Acte I : 𝓣𝓻𝓮𝓪𝓬𝓱𝓮𝓻𝓸𝓾𝓼Where stories live. Discover now