Chapitre 27 : Réveillon

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Les enfants couraient partout dans les rues avant le grand soir de fête. On croisait les chorales et les personnes âgées chantant encore et encore les mêmes chansons. Et les rires qui résonnaient dans les rues semblaient ramener la joie pure et candide que les adultes auraient perdus il y a bien longtemps.

Le corps d'armée tout entier se réjouissait déjà du repas généreux qui se préparait dans les cuisines. Même le caporal-chef, n'ayant jamais eu une hygiène de vie irréprochable, ne gâchait pas le travail de ces soldats volontaires. Dans le quartier général, tout du grand hall, jusqu'au toit respirait Noël et son ambiance chaleureuse tant attendue.

Les tables du grand réfectoire avaient laissé place au grand sapin vert trônant au centre de la pièce.

La jeune femme rousse attachait son cheval dans l'écurie, elle avait eut le temps de partir en ville, faire quelques courses, et elle sentait un regard insistant sur elle. Ses iris bleues la fixaient, et le brun appuyé contre la fenêtre l'observait du haut de son bureau. Il ne savait plus la voir telle qu'il le devait. Car elle était devenue cette femme précieuse, souriante et rayonnante qui faisait secrètement battre son cœur. Leurs yeux se croisèrent, comme leurs âmes cette nuit d'été et il détacha à regret ses pupilles de la jeune femme. L'après-midi n'allait pas tarder à se terminer, et Petra s'était dépêchée, après un rapide passage en ville, de se doucher, et de se préparer.

Elle avait emporté avec elle une seule tenue apprêtée parmi ses habits personnels, et ne savait pas si elle pouvait se permettre de s'habiller ainsi devant ses compagnons d'arme. Mais sur les conseils avisés d'Hanji, qui lui avait chaudement recommandé d'être classe ce soir-là, elle enfila la ravissante tenue lui sciant à la perfection.

La cheffe d'escouade à lunettes, ou grande organisatrice autoproclamée des événements du quartier général, se dirigeait pas à pas vers le bureau du caporal-chef. Elle toqua, et attendit presque avant de rentrer sans prévenir dans la grotte où son ami se terrait en permanence.

-Livaï ! S'exclama-t-elle en laissant éclater son enthousiasme.

-Qu'est-ce qu'il y a Hanji ? Demanda-t-il, presque agacé de la voir débarquer si normalement dans son bureau.

-Je te conseille vivement de te préparer pour ce soir ! Tout le monde a fait de son mieux pour passer une belle soirée. Ce ne serait pas très poli de ta part de ne pas descendre, surtout pour notre chère Petra. Elle a encore cuisiné ces biscuits qui feraient tomber n'importe quel titan ! Déclara joyeusement la brune, en vu de convaincre le grand solitaire du bataillon.

Il porta de l'attention à sa camarade à l'instant où elle prononça son prénom. La cheffe d'escouade le remarqua sur le visage du brun, qui s'était subitement immobilisé face à elle.
Livaï était toujours dans ce doute perpétuel, face à ce dilemme insupportable entre sa raison lui répétant qu'il faisait absolument n'importe quoi, et son cœur lui chuchotant qu'il serait bien plus heureux avec elle.

Mais méritait-il réellement ce bonheur, car le trouver n'était pas chose simple seulement pour lui, l'accepter était encore pire. Il n'était pas dans ce genre de situation, où il suffisait de suivre les ordres d'Erwin, et de massacrer les ennemis comme il le faisait si bien. C'était lui contre lui-même, soit un des combats les plus étranges qu'il n'avait jamais mené.

Hanji attendait tout de même une réponse face aux arguments de taille qu'elle avait présenté à son ami. Elle avait habilement joué sur la corde sensible qu'elle avait décelé chez lui, mais elle refusait de le forcer à faire quoi que ce soit, connaissant le passé de son camarade.

-Livaï, ça ferait plaisir à tout le monde de te voir descendre un peu. Si tu ne le fais pas pour toi, fais le au moins pour elle. Affirma-t-elle pleine de convictions, avec une voix plus tendre que celle excentrique qu'elle portait en temps normal.

𝔻𝔸𝕐𝕃𝕀𝔾ℍ𝕋  | Acte I : 𝓣𝓻𝓮𝓪𝓬𝓱𝓮𝓻𝓸𝓾𝓼Where stories live. Discover now