# Partie 92 #

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# Partie 92 #

Nûr : Elle est décédée devant moi quand j'avais 8 ans ; une voiture l'a percutée ! Et mon père me reproche sa mort.

J'étais juste outrée quand il a dit « mon père me reproche sa mort »

Et il s'arrête. Je m'en voulais au fond, j'avais l'impression qu'il se forçait à côté de moi.

Mais il m'a dit de le laisser finir du coup j'ai pris sur moi donc il reprend et me dit:

Nûr : Il me reproche sa mort pourtant j'y suis pour rien. Je n'ai rien fait, ce jour là, j'étais juste avec elle et rien d'autre ! Je lui ai dit que ce n'était pas moi mais il n'a pas prit la peine de m'écouter; il  m'en a voulu et il m'en veut encore aujourd'hui. Il estime que j'ai tué ma mère et j'ai donc perdu le droit d'aller à son enterrement. J'ai perdu le droit de regarder des photos d'elle; depuis mes 8 ans, il m'a interdit de retourner dans la maison où j'ai grandi. La dernière fois que j'y ai mis les pieds, c'est le jour où je l'ai perdue. Il refuse de me dire où est enterrée ma mère parce qu'il pense que j'ai tué ma mère sans chercher à savoir si c'était vraiment moi et que je ne mérite pas de me recueillir sur sa tombe. Je n'étais pas une mauvaise personne, Sabah ! J'ai toujours fait en sorte de bien traiter ma famille même si on ne m'a jamais fait confiance et qu'on ne m'a jamais cru. Après sa mort, j'ai gardé ses mots en tête « Aime toi plus qu'on ne t'aime », « sois fier de toi plus que n'importe qui », « sois fier d'être qui tu es» « sois fier d'être intelligent », « Sois fier d'être mon fils » et « ne fais jamais confiance à personne ». J'ai essayé d'avancer avec ses mots et survivre; je t'en parle aujourd'hui mais j'ai l'impression de les avoir entendus hier ! Je m....

J'avais le cœur en miette ! Mais comment on peut reprocher à un enfant de 8 ans la mort de sa mère ? J'étais sidérée ! Et mes larmes commençaient déjà à monter toutes seules. Comment il a fait tout ce temps ? Il a perdu sa mère et au lieu d'avoir le soutien de sa famille et du réconfort, il s'est retrouvé encore plus seul et isolé de tout sans pouvoir dire au revoir à sa mère.

J'avais trop mal au cœur

Comment on peut faire vivre ça à son enfant ? Et il continue en me disant :

Nûr : Je n'ai jamais voulu être qui je suis aujourd'hui mais je devais survivre sans parents ! Le jour où je l'ai perdue, j'ai perdu toute ma famille, je me suis retrouvé seul. Seul avec ses mots ! Je ne savais pas comment grandir, j'ai dû faire mon éducation seul ! On me persécutait, on m'insultait sans cesse d'assassin pour un acte que je n'ai pas provoqué ou commis ! Donc j'ai commencé à être méchant et me dire que si les gens veulent me détester ou me craindre, je leur donnerai une bonne raison de le faire. Voilà pourquoi je suis comme ça ! Je n'aime pas me confier parce que ça se retourne toujours contre moi. C'est ma parole contre celle des autres ! Si je te dis tout ça c'est parce que j'ai toujours voulu aller me recueillir sur sa tombe depuis sa mort et je n'ai jamais pu. Mon père refuse de me dire où elle est enterrée et je ne sais même plus à quoi elle ressemble; il m'a tout prit ! Et lui et moi on ne s'entend pas pour ça et plein d'autres raisons.

Je n'y croyais pas, c'est trop fou ! Il me regardait et aucune larme ne coulait sur ses joues.

Mais moi, c'était plus fort que moi, me dire qu'on a fait subir ça à l'homme que j'aime, ça me brise.

Et il me sourit; me fait un bisou et me dit:

Nûr : Ne pleure pas pour ça ! J'accepte mon destin ; je l'ai toujours accepté; ça devait m'arriver. Ce que je te demande c'est de ne pas parler à mon père et de ne pas l'approcher ! Il ne fait rien de bon et détruit tout ce qu'il touche; tu comprends ?

Moi : Oui 😢.

Nûr : Sabah, ne pleure pas à cause de moi sinon je ne te dis plus rien !

Moi : Mais ça me fait mal au cœur qu'on t'ait fait autant de mal.

Nûr : C'est du passé, j'ai tenu jusqu'à aujourd'hui et je ne suis pas prêt d'abandonner ! Aller, arrête de pleurer !

Sabah « La lumière de mon obscurité »  Where stories live. Discover now