Eidos · Deen Burbigo

Chapitre 14

Mikaël (15 avril 2023)

- Papa ? Mila joue avec mes chevalières, assise à côté de moi sur la banquette arrière d'Eff. Est-ce que les paillettes elles arrêtent de briller un jour ?

Je sais pas si elle se rend compte d'à quel point sa question illustre mon mood. Je suis pas le genre à déprimer, c'est juste pas ma façon de penser, mais là j'ai vraiment la putain d'impression que tout est terne. Si je suis une paillette d'habitude, bah là j'ai juste arrêté de briller.

- Ça arrive Milou, Eff répond à ma place, le regard posé sur moi dans le rétro. Mais ça se polit les paillettes qui brillent plus, après elles brillent à nouveau.

- Polit ? Elle répète en levant la tête vers moi.

- Tu frottes comme ça, j'attrape son petit doigt avant de venir frotter la surface de ma chevalière avec. Après ça se remet à briller.

L'air concentré, elle frotte encore un peu plus ma chevalière, jusqu'à ce que la moindre petite saleté disparaisse, et que la surface redevienne réfléchissante à nouveau.

- Et y a des paillettes qui peuvent plus briller du tout ? Elle interroge mon meilleur ami.

- C'est rare, il appuie sa tête contre le siège, mais je suppose que ça arrive.

- Pauvres paillettes, elle serre ma main contre son ventre, la lèvre retroussée.

Y a pas de limite pour son amour pour les paillettes, j'espère juste que son daron n'est pas une paillette qui ne pourra plus jamais briller.

- Tu peux prendre le cadeau du Polak à l'arrière ? Eff me lance quand il stoppe la voiture sur le parking d'EMF. Et le petit sac vert.

- C'est quoi ? Mila l'attrape avant moi avant de plonger la main dedans.

- Wesh, j'écarquille les yeux, c'est pas pour toi princesse.

Mais je fronce les sourcils quand elle en ressort une pile de mes EP et albums, et un pull Cercle Vertueux.

- Tu vas pas offrir ça au Polak ? Je ricane. Il va te tej hein. T'as pas eu le temps d'aller acheter un que-tru donc t'as fouillé dans les cartons ? Frère, t'abuses.

- Fous-moi la paix, il me lance un sourire en coin, et remets tout dans le sac.

Venant de lui, je sais même pas si y a encore quelque chose qui m'étonne. C'est juste étonnant de voir que lui, qui prévoit toujours tout, a pas pris le temps d'aller chercher un truc pour Mathieu. Un vrai truc, pas juste mon merch dans son bureau.

- Ah putain, je souris comme un con quand mes yeux se posent sur Alya, un peu plus loin, habillée aussi bien que Lili qui la lâche pas d'une semelle. Trop belles tes tatas t'as vu ? Je souris à Mila.

- Oh ! Son sourire se joint au mien. Thanos !

Évidemment. Je résiste pas trop quand elle se met à gigoter contre moi pour que je la lâche, avant de courir jusqu'à l'entrée, où Tan a la tête appuyée contre les jambes de sa daronne.

- Tire un peu moins la gueule, Eff vient se glisser derrière moi, ça te ressemble pas.

- Tu rigoles toi aussi, je souffle.

Je sais pas s'il capte ce que je m'imagine dans ma tête chaque seconde depuis qu'elle a ri à mes blagues la première fois. Elle aurait pu être à l'arrière de la caisse avec nous, à répondre aux questions de Mila avec la même douceur qu'à l'école, je pourrais avoir ma main sur sa hanche en la poussant jusqu'à l'entrée, et putain, dieu sait que j'aurais jamais pu me retenir en la voyant enfiler sa robe dans ma chambre juste avant qu'on se casse à la soirée.