Chapitre 18

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Mikaël

D'habitude, c'est grave mon que-tru pour réussir à me concentrer le matin, là, j'arrive juste pas à aligner les myrtilles sur la crêpe de ma princesse. Je voudrais qu'il y ait une petite blonde assise sur le comptoir à côté de moi, qu'elle ait passé la nuit avec moi, même sans particulièrement rien faire d'explicite, juste avec moi.

- Putain c'est mort, je souffle en lâchant ma myrtille, c'est mort, Romy j'suis déjà mort.

Ça fait déjà des mois qu'elle tourne dans mon crâne, mais vu qu'elle voulait pas de oim, je m'étais juste arrêté au stade du kiff. Depuis vendredi par contre, c'est la roue libre dans ma tête, et je sais pas si je dois flipper ou danser comme un fou.

Je suis foutu si elle me tèj après avoir réfléchi, je sais qu'en 3 jours, elle m'a déjà fait tomber. Elle m'a montré pile ce qui me manquait pour savoir si oui ou non, je rêvais les sentiments que j'ai pour elle.

Je les rêve pas, je les rêve pas du tout.

- Papa, je relève les yeux de ma crêpe en entendant la voix de mon petit démon matinal.

Et ça manque pas. Emmitouflée dans sa couverture, les yeux plissés, les cheveux en bataille, et les lèvres retroussées, ma princesse m'observe préparer son petit-déjeuner.

- Salut toi, ma voix se brise quand elle vient entourer ma jambe de ses bras.

Autour de ma cuisse gauche : ma deuxième femme. En train de se préparer dans le 14ème : ma potentielle troisième femme. À profiter du soleil à Toulon : ma première. Je suis censé demander quoi de plus ?

- Les myrtilles ? Elle murmure en levant ses yeux encore endormis vers moi.

- Elles arrivent princesse, je rigole, elles arrivent. Je te les mets en rond dessus, promis.

- Comme Eli, elle hoche la tête en collant sa joue à mon pantalon.

Et je crois que là, mon sourire se perd. Le pire, c'est que j'arrive même plus à avoir le seum, juste parce que ma fille parle de mon ex, nan. J'ai le seum, parce que je sais à quel point Mila c'était mis en tête qu'elle avait enfin trouvé une maman. Eli lui préparait ses repas, l'emmener avec elle faire du shopping, lui faisait prendre son bain. Et ma princesse s'y est habituée.

C'est pour ça aussi, que même si Romy me rend fou, je peux pas me permettre de me lancer avec elle dans un truc, si elle est pas sûre d'avoir envie que ça marche vraiment, que ce soit sérieux. Je sais que ça peut faire peur, donc j'ai pas encore osé le dire, mais ce que je veux maintenant, c'est la femme de ma vie, pas une go avec qui je vais rester 2 ans. Je veux pouvoir me poser, parler d'avenir, et que Mila s'y sente à sa place.

Je peux pas la faire souffrir une deuxième fois.

- Princesse ? Je dépose la dernière myrtille avant de la soulever pour la déposer sur le comptoir à côté de moi. Ça te dit ce soir on invite Maîtresse pour prendre le goûter avec nous ?

- Maîtresse ? Je peux pas m'empêcher de sourire quand le sien apparaît. Au goûter ? Oui ! Elle hoche la tête.

Je sais déjà qu'elles s'entendent bien, et ça me rend encore plus fou. À chaque fois que je les vois toutes les deux, ça me termine pire que tout.

- Maîtresse on dirait une princesse, elle balance ses jambes dans le vide.

- De fou, je souris en lui servant un verre de jus de fruit. Trop trop belle, hein ?

Eidos · Deen BurbigoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant