Chapitre 37

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Romy

C'était pas de la fuite, pas cette fois. J'ai passé le week-end chez Lara, mais c'est Mika qui m'a déposée, c'était réfléchi. J'ai pris ma décision, que ce soit auprès de lui, ou auprès de Mila, on a juste eu la même idée lui et moi.

Que je prenne juste deux jours pour l'assimiler, à ma manière, histoire qu'à mon retour, on soit à l'aise tous les trois. Après l'euphorie du jour où j'ai consolé Mila, il a pris assez de recul pour venir me voir par lui-même, en étant conscient que ma décision, je l'avais prise à la hâte, parce que Mila était mal. Dans ma tête, je connaissais déjà ma réponse, j'avais juste besoin d'un peu plus de temps pour l'assumer, et le contexte m'a forcé à le faire plus vite que prévu.

Alors Mika m'a aidé à faire mon sac, on a rassuré tous les deux Mila sur le fait que je partais juste pour le week-end, et ils m'ont déposée chez Lara. Ce que j'ai vu dans le regard de Mika quand je suis sortie de la voiture, ça m'a pas lâché depuis : une dose de confiance que personne n'avait encore jamais placée en moi, un peu de peur quand même, et surtout, surtout, tout l'amour qu'il pouvait me montrer juste en posant ses yeux sur moi.

C'est pour ça que j'en suis là ce matin, à stresser comme une ado devant le miroir de la salle de bain, parce qu'on est lundi, et que je les retrouve ce soir après la patinoire, lui et Mila. J'ai dû me battre tout le week-end pour que ma raison l'emporte, pour ne pas craquer et juste appeler Mika pour qu'il vienne me chercher. Il m'a donné deux jours pour me poser, deux jours avant de réellement me lancer avec eux, je ne pouvais pas laisser une opportunité comme celle-là d'être sûre de moi.

Je préfère encore qu'ils me manquent tous les deux pendant deux jours, que de leur faire du mal en n'assumant pas mon choix.

Mais c'est pas la peine d'y réfléchir plus longtemps, j'ai pas réussi à sourire du week-end, parce que Mila n'était pas là près de moi à grommeler pendant que je préparais le petit-déjeuner, parce que Mika n'était pas là pour m'embêter pendant que je m'habillais.

Ils me manquent, et je ne suis sûre que d'une seule chose : le reste de ma vie, il est pour eux deux.

- On y va ? Je relève les yeux vers Lara quand elle passe sa tête par l'embrasure de la porte de la salle de bain. Ouh, elle siffle à voix basse, j'avais jamais vu cette tenue de patinage, tu cherches à impressionner quelqu'un en particulier ?

- Lara, j'écarquille les yeux en couvrant ma poitrine de mes bras, elle est juste nouvelle.

Le sourcil droit levé, elle m'observe en silence.

- Je t'ai déjà vue en maillot de bain, pourquoi tu te caches ? Elle sourit. Et en plus, à aucun moment j'ai dit que ça mettait en valeur ta poitrine, ça veut dire que t'en es consciente seule. C'est ton copain, elle hausse les sourcils, t'as le droit de vouloir lui plaire. Il va aimer, c'est Deen.

Elle ne rajoute rien, elle prend juste le chemin du salon. Et moi, je me retrouve seule devant le miroir à nouveau, mon regard posé sur la petite polaire que j'ai choisie avec Lili au magasin l'autre jour. Je l'ai suivie dans les rayons pour qu'elle choisisse des tenues pour la boxe, et la confiance qu'elle avait en elle en attrapant certains hauts ou certaines brassières que je ne me serais jamais vu mettre, ça m'a donné envie de faire la même.

"Ma vie, je pourrais la passer à faire chier Mathieu, et y a rien de mieux qu'un haut un peu trop collant avec un leggings trop flatteur pour ça."

Mais j'ai pas envie d'embêter Mika, c'est trop pour moi, j'ai juste eu envie, pendant une fraction de secondes devant le rayon patinage, qu'il me regarde autrement que comme si je venais juste de sortir du sport.

Eidos · Deen BurbigoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant