Chapitre 1

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Coucou
Je voulais remercier filleduroi_ pour le cover.
Merciiiii j'adore ♥️♥️♥️

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Le bruit de mes talons résonne sur le sol de ce long couloir.
Je vais le fouler pour les douze prochains mois. Je finis ma dernière année en tant que résidente.
J'ai passé  mes trois années dans un hôpital psychiatrique très réputé de Los Angeles . Mon dossier est excellent, j'étais la meilleure résidente de tous les internes réunis. Certains chefs de service me faisaient intervenir pour  leur expertise psycho-judiciaire.

Cette unité psychiatrique est sinistre. Ce couloir n'en finit pas, une atmosphère glauque où se mêlent les rires, les pleurs, les cris des plus dangereux psychopathes de tout le pays. Les places se font rares dans cette unité très fermée. Mon paternel, psychiatre réputé, a appuyé ma candidature.

J'ouvre la porte de la salle du staff, premier staff de mon stage. Je ne suis pas intimidée, je reste stoïque, je m'assois autour de la table. Le chef du service fait son apparition, suivi du résident qui sera à mes côtés. Elle essaye d'avoir le chef de service dans sa poche, j'affiche un rictus.
Les autres psychiatres et infirmières arrivent et s'assoient.

Nous allons parler des trente cas que cette unité de soins psychiatriques soigne. Le chef de service nous parle du fonctionnement général de l'unité, les différentes activités en salle commune. Les heures de psychanalyses ne se font que le matin uniquement.
Je serai en charge de quatre patients, on me fait  passer les dossiers de mes quatre patients: trois hommes et une femme. Je parcours les dossiers.

Le chef nous met en garde contre la dangerosité de certains patients. Les médecins discutent des traitements en cours pour chaque patient. Il y a eu une tentative de suicide avortée.

Nous arrivons sur un de mes futurs patients, Sean Millers, âgé de vingt-cinq ans . Un sociopathe, qui aime faire subir des sévices à ses partenaires. Une personne antisociale qui a une totale absence de culpabilité. Ses victimes refusent de déposer plaintes, les sociopathes sont de redoutables manipulateurs.

Le chef  demande de nous présenter, ma collègue est très gênée, je lève les yeux en l'air. Elle va être confrontée  aux pires pathologies psychiatriques, incapable de se présenter. Elle me regarde avec mépris, je souris . C'est mon tour, j'affiche ce détachement qui me caractérise depuis mon enfance.

— Je ne me présente plus, je suis Hailey Spitzer. Résidente de dernière année.

Les médecins me fixent avec dédain, je ne les regarde même pas. Ils finiront par me respecter. Je risque de potentiellement corriger leurs incompétences, je suis une des meilleures dans tout l'État. J'ai été préparé depuis mon enfance à être la meilleure. Les autres enfants  jouaient au policier ou  à la barbie, je faisais des psychanalyses pour mes amies névrosées. Le staff se finit, nous faisons une visite des lieux.

Ma collègue est collée aux basques du chef, je reste loin derrière, je reste en retrait. La salle commune est aussi glauque que le reste: impersonnelle, sans chaleur, tout est blanc. Les chaises et tables  sont scellées au sol, deux gardiens surveillent les malades.

Une femme fait les cent pas. Je parcours la salle, mes yeux se posent sur un patient, il regarde par la fenêtre. Un jeune homme grand, athlétique, cheveux noirs bouclés qui lui tombent sur le front. Il ne prend même pas la peine de se tourner, ils nous ignorent. Le chef de service m'informe qu'il s'agit d'un de mes patients, Sean Millers.

On finit la visite de l'unité.

Il me montre mon futur bureau, un bureau austère, une table, une chaise scellée au sol, un ordinateur. Tout autre objet est potentiellement une arme.

Je m'installe, je range mes quatre dossiers. J'ouvre mon ordinateur et crée des fichiers patients. Je saisis les informations sur mes futurs patients, je vais m'occuper de Sean Millers sociopathe, Andreane Zeeman qui souffre de troubles psychotiques. Elle est convaincue d'être poursuivie et menacée. Le 3ème patient est Brian Andrews, trouble schizotypique et trouble délirant. Le dernier Zak Nevers souffre de bipolarité et syndrome borderline, il doit sortir dans 6 mois.

Mon travail commencera demain. Aujourd'hui, j'observe, je prends mes marques. Je rejoins ma voiture, je rentre rejoindre Roy mon fiancé.

Je prends ma douche, pendant qu'il prépare le dîner. C'est un homme très affectueux. Je suis rigide, froide, trop sérieuse, trop rigoureuse. Je ne me lâche pas. Il me prend dans ses bras, j'ai ce mouvement de recul, il ne prend pas mal, il y est habitué. Je suis son opposée. On mange dans un silence religieux, il finit par me poser des questions sur ma journée, je réponds brièvement.

Roy est pédiatre, il est plein de vie, vingt-huit ans, il exerce depuis deux ans, il adore les enfants.
Rien que l'idée d'en avoir, me révulse. Il finira par me convaincre et je ferais cette concession comme pour toutes les autres.

Il me sourit, je réponds à son sourire de manière mécanique, je ne sais pas sourire naturellement.
On regarde un film, il passe son bras autour de mon épaule, je suis indisposée à toutes marques d'affections . Il s'adresse à moi.

— N'oublie pas chérie ce dimanche.
— Dimanche?
Il sourit.

— Nous déjeunons chez mes parents.
— Oui excuse-moi, ça m'était sorti de la tête.
— Je vais mettre un post-it sur le frigo.

Nous allons nous coucher.

Demain, j'affronte ma première journée de travail. Je m'endors rapidement, je ne ressens aucune anxiété, je dors paisiblement.

PSYCHODove le storie prendono vita. Scoprilo ora