Chapitre 25

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Je me rends au cabinet.
Je rallonge ma liste de patients grâce à la solide réputation de mon père et de son cabinet.  On travaille dans le même immeuble, mais on ne se voit quasiment pas. Quand j'essaye d'aborder le sujet, il m'évoque ma psychanalyse de mon adolescence.
Mes camarades rentraient de l'école en se rejoignant au parc de la résidence. Je pratiquais une thérapie comportementale pour chasser mes pensées obsessionnelles.

Je reçois une patiente, une enfant de sept ans.
C'est notre cinquième séance, elle reste silencieuse.
Elle a subi une agression sexuelle par son beau-père, elle refuse toute communication. Je suis à la limite de lui prescrire des médicaments.
Ma conscience me demande de patienter, j'évite au maximum la voie médicamenteuse sur les enfants. Sauf dans les pathologies psychiatriques qui nécessitent une prise en charge médicamenteuse. Elle est placée auprès du service à l'enfance, je la vois bénévolement. Je change de stratégie et me dirige vers ma réserve, apporter ce qu'il faut.

— Hope, est-ce que tu peux me faire un dessin?

Elle hoche positivement la tête.
Je lui pose le nécessaire, je la regarde dessiner de ses petites mains. Elle s'affaire, elle est concentrée puis elle s'énerve. Elle met en boule son dessin.

— Chérie, ne t'énerve pas d'accord? Il faut beaucoup de temps pour extérioriser une émotion. D'accord?

Elle hoche la tête, je récupère son dessin, le déplie. Elle y a dessiné un bonhomme avec des cornes, au-dessus d'une petite fille, qui saigne entre les cuisses.
J'utilise le dessin chez les enfants,  car il est une extension du langage chez les enfants.
Je pose le dessin devant Hope, pour en faire un support de dialogue.

— Hope chérie, est-ce que tu peux m'expliquer avec tes mots,  ton dessin.
— C'est un monsieur qui fait du mal à une petite fille.

J'entends le son de sa voix, je suis soulagée. Je dois garder une distanciation avec l'enfant, ce qu'il peut révéler peut heurter ma sensibilité émotionnelle.

— Est-ce que tu connais ce vilain monsieur?
— Oui c'est Brad.
— Il a fait du mal à Hope?
— Oui.

Elle pleure, je la prends dans mes  bras. J'écourte la séance, il y a une grande avancée, je n'aurais pas besoin de prescrire de médicaments. La prochaine fois je lui ferai une séance de psychanalyse couplée à de l'hypnose sensorielle.

Je vois mes patients habituels. Je file déjeuner avec Josh dans son restaurant à Manhattan, nous déjeunons sous ses blagues houleuses.
Je file au cabinet voir le reste de mes patients.
Mon téléphone sonne pendant une séance d'hypnose. Sean, je le rappellerai. La séance se finit.

— Sean.
— Hailey. Je veux te voir maintenant!
— Quoi? Qu'est-ce qui se passe?
— Tu sais ce que je veux.
Je souffle fort.

— Je suis avec quelqu'un Sean.
— Encore un de tes puceaux qui ne sait pas te faire jouir.
— Sean! Ne complique pas les choses.
— Maintenant Hailey!

Il raccroche, je fais les cent pas. Je sais pertinemment que c'est déraisonnable, je le sais mieux que quiconque.
Je saisis la clef de ma voiture et je fonce à la clinique. Je me retrouve devant sa porte, il ouvre et me tire à l'intérieur de son cabinet.

— Tu veux quoi Sean?
— Te baiser.
— En langage normal?
— Te faire ta fête.
— Sean!
Il ricane.

Il se jette sur mes lèvres, je réponds à son baiser plein d'entrain. Ses lèvres sur les miennes s'emboîtent toujours parfaitement. Il insère sa langue et la fait danser avec la mienne. C'est un baiser brut, empressé. Il me pousse vers une porte, il l'ouvre, c'est une salle d'examen.

— Elle est insonorisée. Ne sois pas dans la retenue Hailey.

Je plonge sur ses lèvres et le tire  vers moi. Il me pose sur le lit d'examen et vient se mettre entre mes cuisses.  Je sens son excitation, mon bas  ventre se contracte. Il se frotte à moi, je sens son anatomie titiller ma zone de plaisir. Je penche ma tête en arrière, je gémis. Il retire mon t-shirt.

— Te refaire les seins, Hailey?

Il les malaxe, les touches, les embrasse, le plaisir me submerge .
Il affiche ce sourire condescendant. Je lui défais son jeans et  lui abaisse. Il enlève mon sous-vêtement. Il  me laisse ma jupe et se replace entre mes cuisses. Je pose mes mains en dessous de son t-shirt, je caresse  son torse toujours ferme. Je passe mes mains dans ses cheveux et je l'embrasse avec frénésie.
Il entre brusquement, il étouffe un cri de surprise en m'embrassant. Il effectue des mouvements puissants et brusques. La table d'examen est secouée et grince.
Il ferme les yeux, il continue ses mouvements de plus en plus fort, je lui griffe le dos, il gémit. Il me mord la lèvre, je saigne. Il me lèche la lèvre. Il accélère ses mouvements, je suis ses mouvements.  Il tire mes cheveux, j 'émets un gémissement de douleur. Je suis prise de spasmes, mes jambes tremblent. On jouit en même temps,  sa tête retombe sur la base de mon cou.
On reste l'un dans l'autre, notre respiration meuble le silence de cette pièce. Il se retire, me nettoie avec une lingette. On se rhabille et on s'assoit sur le lit. Je pose ma tête sur son épaule.

Je quitte son bureau. Je devrais avoir des remords envers Josh. Mais je ne ressens aucune once de culpabilité. Si je devais refaire ce moment de pure folie, je n'hésiterais pas. Il y a une telle connexion entre moi et ce sociopathe. Je devrais me protéger et essayer de l'oublier.  J'en suis incapable. Je me rends chez Charlie. Mike est au cabinet. Je lui raconte ce qui vient de se produire. Elle ne me juge pas. Même une psychiatre a besoin d'extérioriser ses démons.

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