Chapitre 51

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— Je t'écoute Hailey? Tu vas me sortir quoi de ton chapeau cette fois?
— Je m'en vais.
— Oui je l'avais remarqué.

En souriant et en montrant du regard les cartons posés à même le sol.

— Non de la clinique.

Il se redresse, il semble troublé, mais ce trouble est vite remplacé par cet air plein de mépris.

— Où vas-tu?
— Dans un cabinet.
— Avec Mike?
— Non.
— Bien, si c'est ce que tu souhaites.
— Tu m'y as forcé!
— Ne mets pas la faute sur moi Hailey! Tu as provoqué ce point de non-retour!
— Je vois que tout est dit.
— Ça n'enlèvera pas le fait que je veuille continuer à te baiser.

Je ne réponds pas à sa provocation. J'en suis fatiguée, j'ai besoin de prendre du recul, de prendre les meilleures décisions pour mon bien-être. Il ne s'agit plus de nous, mais de moi.

Je quitte le salon et me dirige vers la cuisine, je l'entends me suivre, je n'ose pas me retourner, une fois que ce sera le cas, je ferais face à Sean que j'ai tant aimé détester.
Je le sens s'approcher de moi, mes sens sont en alerte, mon cœur bat la chamade, ma bouche est pâteuse. Je sens le bout de son nez se poser sur ma clavicule, je ferme les yeux pour en apprécier les sensations, je frissonne quand sa bouche se pose sur la base de mon  cou. Je sens sa langue se poser et bouger, je gémis, son contact réveille en moi un feu ardent. J'ai peur d'en vouloir plus et de me perdre dans ses bras. Sa main se pose sur mon ventre, ma respiration est entrecoupée, mon corps est en attente. Il s'éloigne de moi, je me retourne, il est sur le seuil de la porte.

— Je bande rien qu'en te suçant le cou. Tellement bonne.
— Sean!

Il rit et se dirige vers le salon, je n'ose plus faire aucun mouvement. Je suis liquéfiée par l'effet qu'il produit sur moi, je ne m'en lasse pas. Il est comme une drogue, une fois qu'on y a goûté on en redemande encore et encore. J'aurais aimé faire durer ce moment, mais ma raison me rappelle à l'ordre, je ne dois pas espérer. Il doit guérir, il le faut ou je dois renoncer à lui.

Les jours suivants, je m'attèle à finir le déménagement, il est toujours en mission.
L'appartement est presque vidé de tout souvenir qui me lie à lui, je fais le tour des pièces. Je suis assailli d'une dizaine de flashs, plus douloureux les uns que les autres, j'ai du mal à reprendre mon souffle, je continue de déambuler dans ces pièces vidées de toute énergie, chaleur.

Je rejoins le hall d'entrée, je me retourne une dernière fois et me dirige en sortant de la pièce vers un avenir qui sera bien meilleur que ces dernières semaines. Mes larmes coulent, trop de tensions négatives me renvoient en pleine face que je me sens vide, là où il y a quelques mois, je me sentais entière auprès de lui.
Je me rends à mes nouvelles installations, j'ai mis assez d'argent de côté à la clinique pour m'installer dans un cabinet haut standing.

Je suis nerveuse, cet état d'anxiété ne m'affecte que très rarement, je dois revoir mon père en prison. Il va jouer à ce petit jeu pour s'attirer mes  faveurs, il mène la danse, et je dois suivre ses pas.
L'atmosphère qui se dégage de cet établissement est glauque, presque effrayante.
Je m'assois, il me rejoint quelques minutes plus tard.

— Hailey, ma chérie.

J'enrage quand il prononce mon prénom.
Je hoche la tête en guise de salut. Je ne veux plus lui donner la satisfaction d'entendre ce lien qui me rattache à lui.

— Que puis-je faire pour toi?
— Tu sais ce que je veux!
— Tu étais plus explicite adolescente.
— Tu me dégoûtes!
— J'en dormirai la nuit chérie. Tu n'as toujours pas trouvé?

Je baisse le regard, il sait toujours comment m'atteindre. Je perds le peu de confiance qu'il me restait. Mais je garde cet air détaché qu'il m'a appris à utiliser face à toutes les situations périlleuses.

— Dis-moi, quel genre d'enfant était-il?
— Chérie, il te l'a toujours dit mais tu n'as pas su écouter!
— De quoi tu parles?
— J'en ai fini! Cette conversation m'ennuie.
— Non attends s'il te plait.
— Tu recommences à demander de l'attention, Hailey!

Il coupe court et quitte la pièce. Je n'ai rien appris qui puisse m'aider. Mon père adore jouer avec mes sentiments. Cette incapacité à trouver une solution est une faiblesse qu'il va exploiter.
Je rentre dans mon nouveau logement, les déménageurs ont déballé mes affaires, une chose de moins à faire.

PSYCHOOù les histoires vivent. Découvrez maintenant