Chapitre 58

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Huit mois qu'on essaye de faire un bébé sans succès, c'est devenu obsessionnel. J'ai l'impression d'être incomplète, c'est un comble pour une femme qui n'en voulait pas catégoriquement, il y a quelques mois.
Sean ne dit rien, il accepte les échecs et me réconforte après chaque test négatif, mais je ne peux pas m'empêcher de lui en vouloir et d'être horrible avec lui. Les jours suivants les résultats, il ne peut pas m'approcher ni me toucher, on finit par se disputer et il fuit.

Ce matin, le résultat est encore négatif. Je sors de la salle de bain anéantie. Il a l'habitude, il boit son café dans son coin. Je suis contradictoire, je souhaite qu'il me laisse tranquille et en même temps pleurer à chaudes larmes dans ses bras. Je sens que je suis en train de le perdre et j'en suis malade.

Il sort de plus en plus avec ses collègues du Fbi, l'une est une très jolie femme à qui il plait, c'est évident comme le nez sur la figure, j'en dors plus la nuit. Je sens qu'il m'échappe.

— Hailey, arrête de te mettre dans ces états!
— Tu ne comprends pas Sean, pour toi c'est facile!
— Facile? Non, tu es devenue invivable putain! Je ne te reconnais plus!
— Qu'est-ce que tu sous-entends?
— Il y a une très bonne clinique de procréation assistée, on pourrait consulter?
— Non. Ça ne fait que huit mois.

Il se rapproche de moi et me saisit par la taille, il pose de petits baisers sur mon cou, je frissonne à son toucher, ma respiration s'entrecoupe.

— Je peux te baiser des années encore s'il le faut !
— Sean.
Il rit.

Il a réussi à détendre l'atmosphère. Il me soulève et me pose sur le plan de travail. Il pose délicatement ses lèvres sur les miennes. Son baiser est empressé, il se positionne entre mes cuisses. Je le rapproche de moi, je le sens sourire.

— Si je peux te faire mienne nuit et jour, je le ferais sans hésiter.

Je l'attire à moi et il pose ses lèvres sur les miennes avec frénésie. Il descend à la base de mon cou, une chaleur de diffuser dans mon bas ventre. Je gémis.

Son téléphone sonne et met un terme à cette tension sexuelle. Il se détache de moi et décroche.

— Hey Lana, tu es tombée du lit.

Je l'entends rire, je m'éloigne de lui, il me retient, mais c'est plus fort que moi. Depuis qu'il est guéri, j'ai peur qu'il se désintéresse de moi et me quitte. Il raccroche et me rejoint dans la chambre. Je me prépare pour aller travailler.

— J'ai pris ma journée à l'hôpital. On pourrait rester ici.
— J'ai mes patients qui m'attendent Sean.
— Bien.

Il sort de la pièce, je suis horrible, il fait des efforts en allant vers moi et je le rejette. Je ne comprends pas ce que j'ai. J'entends la porte claquer. Mes épaules s'affaissent, j'ai du mal à comprendre mes réactions.

Je me rends au cabinet, Andreane me tend la liste, je la saisis et je m'isole dans le bureau pour essayer de mettre un peu d'ordre à mes idées.
J'appelle Sean, mais il ne décroche pas, il m'en veut. Je me focalise sur mon travail, des patients comptent sur moi.

Fin de journée, j'ai des idées plein la tête, elles me tourmentent , j'ai l'impression de perdre pied. J'imagine Sean avec sa collègue, et mon cœur explose en mille morceaux.
Ma voiture s'arrête devant la résidence de ma mère, je suis hébétée. Des années que je ne l'avais pas vu.
Je réfléchis, je ne sais pas si je dois pousser la porte de chez elle, elle n'a essayé de me joindre qu'une fois après le scandale de mon père. Elle a repris sa petite vie bien loin de l'agitation médiatique qu'a suscité l'affaire de mon père.
Je me trouve devant sa porte, je sonne, sa gouvernante m'ouvre et m'installe dans le salon.
Ma mère surprise fait son apparition. Elle ne va pas mieux, elle souffre encore de sa pathologie. Ses traits sont figés, elle a quelques hématomes au niveau des paupières, elle vient de subir une opération de chirurgie esthétique.

— Hailey?
— Catherine.

Ses traits durcissent, elle déteste quand je l'appelle par son prénom.

— Tu me rends une visite de courtoisie?
— Je ne sais pas, je passais par là.
— Merveilleux. Tu veux boire quelque chose? Où est ton petit ami?
— Je ne suis pas accrochée à lui à longueur de journée.
— Oui bien sûr chérie.
— Et toi ton playboy?

Elle se rembrunit.

PSYCHOOù les histoires vivent. Découvrez maintenant