PSYCHO

Chapitre 41

Je me lève bouleversée par la veille.  Je me regarde dans le miroir, je revois cette adolescente paumée, en pleine souffrance. J'avale un Xanax et je mets mes lunettes.
Je m'habille machinalement. Je rejoins l'hôpital, je vérifie la transmission, Sean dort toujours.
Antoine m'apporte un café, j'hésite à le boire. Je prétexte une envie de thé, il semble vexé.

— Tes yeux te font mal?
— Oui fatigue visuelle.
— Tu devrais les adopter. Elle t'apporte un charme fou.

Je souris faussement et rejoins mes patients. Je fais uniquement de l'hypnose sensorielle.
Je n'ai pas le moral pour supporter les psychoses et angoisse de mes patients, les miennes sont suffisantes pour aujourd'hui.
Sean est réveillé, je lui tends un chocolat chaud, il se redresse.

— Sean, les abus se sont échelonnés sur quel période?
— De huit à quinze ans, Hailey.

J'étouffe des larmes.

— De quel ordre?
— Physique, sexuelle, psychique.
— Quel a été son premier cadeau?
— Un magazine pornographique.

Je n'arrive pas à étouffer mes larmes. Ça me tue de savoir qu'il ait subi ce genre de chose, il aurait pu être un autre homme.

— Où s'est passée la première agression?
— Dans son bureau.
Il répond de manière mécanique.

— Comment as-tu extériorisé tes frustrations?
— Je soignais des animaux.
— D'accord, ça sera tout pour aujourd'hui.
— J'ai envie de toi Hailey.
Je craque de plus belle.

— Alors baise-moi Sean!

Il me tire vers la salle de bain. Il ne prend pas la peine de nous déshabiller . Il baisse son pantalon, soulève ma robe, abaisse ma culotte, et me pénètre violemment.  Je m'agrippe à lui. Il m'embrasse avec violence, je réponds à ses baisers . Ses va-et-vient sont comme des déchirures, je ressens à la fois une vague de plaisir et de la douleur. Je lâche un premier orgasme. Il me retourne, me fait cambrer et entre en moi avec la même violence. Mes gémissements sont destructeurs. Il jouit et on s'écroule au sol. Il me nettoie l'entre jambe et me prend dans ses bras. Je m'endors sur le sol froid.

Je me réveille, il a posé une couverture sur nous. Il me regarde, un regard empreint de culpabilité, il ne triche pas.

Je quitte sa chambre et me dirige vers la salle commune. Antoine est avec un collègue.
Je lui assène un coup de poing, il saigne.

— Ne t'avise plus d'empoisonner mes patients. Je vais te détruire.
— Tu es complètement folle! Cet endroit a déteint sur toi.
— C'est toi le psychopathe qui ne se traite pas!
— Quoi? Tu dis n'importe quoi!
— Soit tu te soumets volontairement à un test DSM 5, soit je vais remplir une demande d'expertise psycho-judiciaire.

Mon collègue regarde Antoine avec horreur, il intervient.

— Je vais appuyer ta demande Hailey.
— Merci George.

Le chef de service le met à pied, j'ai un rappel à l'ordre.  Antoine a refusé de se soumettre volontairement à un test d'inventaire de la personnalité. J'ai rempli une demande auprès du juge, elle est en cours de traitement.

Quand je rentre dans la chambre de Sean, je sais ce que je vais voir, il prépare ses affaires, sa mission est terminée. Il a obtenu le droit de quitter l'unité .
Le FBI m'a contactée, il me libère de mes obligations dans cet hôpital.  J'ai décidé d'y rester pour six mois, le temps de former les résidents dans leur dernier mois.  Sean s'en va, je l'accompagne jusqu'à sa voiture. J'ai besoin de le voir partir.

— Viens avec moi, Hailey.
— Je dois finir ma mission.
— Bien. Je continuerai de vouloir te baiser.

Je ricane.

— Sean!

Sa voiture quitte ma nouvelle prison.
L'agent m'envoie une copie de son dossier médical, je ne le lis pas.