Chapitre 19

25.2K 1.4K 59
                                    

Je rentre chez moi.
Avant de rentrer, j'ai été voir Sean, il dormait toujours. Je suis restée allongée à ses côtés de longues minutes.
J'ai fini mes séances de psychanalyse. J'ai accordé une permission de sortie pour Andreane, elle va passer deux jours chez sa fille, elle va bien. Je fais passer son dossier au staff dans un mois.

Carl Barton, le tueur en série, a obtenu une chambre classique. Les infirmiers le sangle pour chacune de ses séances, sa porte est verrouillée après chaque visite. Il m'a donné le nom d'une victime, elle vivait dans l'État de l'Illinois. Le FBI s'est mis en relation avec le département de cet état.

Je me suis installée chez Charlie. J'ai récupéré mes affaires quand il était au travail. Mon téléphone est saturé d'appels, de messages et vocaux de menaces. Il n'accepte pas le rejet, il compte me le faire regretter. Charlie souhaite que je dépose plainte. Mais à quoi bon, cinq femmes meurent sous les coups d'un proche toutes les heures.

Je ne serais pas prise au sérieux, il sait comment détourner la responsabilité de ses actes. Il ne m'avait pas frappé depuis deux ans. Depuis que j'ai arrêté de me révolter, que je me soumets à chacune de ses exigences.

Je me rends à l'unité psychiatrique, je souhaite voir si sa psychose s'est calmée. J'entre, il n'est plus entravé, il me regarde de manière détachée.

— Comment te sens-tu?
— Comme un malade qu'on a gavé d'anxiolytique.
— Tu as fait un trouble explosif intermittent. Tu risquais de te faire du mal.
— Tu justifies ton protocole médical?
— Je parle à un confrère.
— Qu'est-ce que tu veux Hailey? Je redescends d'une putain de dose de neuroleptique. Tu reviendras me faire tes justifications ok.
— Bien.

Je sors et me dirige vers mon bureau.

— Salope. Je t'ai tout offert.

Comme je m'y attendais, Roy est complètement ivre, sa phase post violence. Il vient me faire porter la culpabilité de son acte. Le schéma classique des hommes violents. Je m'éloigne de lui et je contacte la sécurité. Quand il est dans cet état, il est très violent.

— Tu devrais t'en aller Roy. Tu es complètement ivre.

Il s'approche de moi en criant.

— J'ai tout fait pour toi! Tu n'es qu'une pauvre fille. Une moins que rien, une paumée.
— Ne t'approche pas Roy!
— Je te fais peur salope? Regarde dans quel état tu me mets. C'est ta faute. Je te dis de la fermer, d'être docile. Mais ta grande gueule tu ne peux pas t'en empêcher.

Il me saisit par le cou, il reserre la prise, je  commence suffoque. J'essaye de me soustraire à ses mains, mais je n'y arrive pas. La sécurité n'est toujours pas là, je me vois mourir, ma vie défile sous mes yeux. Je perds toute espoir quand je vois Sean courir le saisir et lui asséner des coups de poings. Roy est à terre, inconscient par le déferlement de violence de Sean. Je me replie sur moi-même. La sécurité arrive et sépare Sean de Roy, je me déconnecte de cette réalité . Je n'entends plus rien, Mike me parle mais je ne réagis pas. J'ai du mal à respirer, je suffoque, je me tiens le cou, aucun son ne sort de ma bouche.

— Elle fait une crise d'angoisse. Joe bordel apporte moi vite de la benzodiazépine en injection.

L'infirmier cours à l'infirmerie. Sean est égal à lui-même, imperturbable, ma respiration est entrecoupée, je perds connaissance.

Je me réveille dans la salle de garde, Mike est à mes côtés.

— Ça va aller d'accord? Il a été emmené au poste de police. Les avocats de l'hôpital ont déposé en urgence une mesure d'éloignement. Il est en garde à vue.

Je hoche la tête.

— Ton amie est venue te chercher . Charlie il me semble. Elle va te raccompagner.
— D'accord. Merci Mike.

Charlie entre et me prend dans ses bras. Quelques heures plus tard, elle me raccompagne à son appartement et m'installe sur le canapé. Je suis allongée, je pense à lui. Je me saisis de mon téléphone et je prends l'initiative d'envoyer un message à Sean.

— Comment te sens-tu?

Il me répond dans les secondes qui suivent.

— Je te retourne la question docteur.
— Mieux. Merci pour ce que tu as fait.
— Il méritait que je le bute, cet enfoiré.
— J'espère que ce n'est pas une pensée intrusive?
— Non, une idée fugace.
— Bien. Tu n'as pas réitéré de psychose?
— Ne me tente pas de recommencer.
— D'accord. Bonne nuit Sean.

Il ne répond pas, je m'allonge. Charlie éteint la lumière et je m'endors.

PSYCHOOù les histoires vivent. Découvrez maintenant