Chapitre 24

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Il a coupé ses cheveux, il est encore plus beau que dans mes souvenirs. Il est habillé de son uniforme du bloc opératoire.

— Sean.
— Qu'est-ce que tu fais là? C'est Mike qui a vendu la mèche?
— Quoi Mike? Je ne comprends pas.
— Peu importe, tu devrais t'en aller.
— Je ne peux pas, je suis attendue.
— Pour ?
— Me refaire la poitrine.
Je le teste.

Il change de comportement.

— Suis-moi!
— Je ne peux pas, je vais être en retard.

Il me saisit par la main et me traîne jusqu'à un ascenseur, appuie au quatrième étage. On longe un hall somptueux, il ouvre son bureau. Son bureau est immense, j'observe ses diplômes accrochés au mur. Il fait de la médecine et de la chirurgie esthétique, réparatrice.

— Assieds-toi. Pourquoi tu veux te refaire la poitrine?
— Pour faire plaisir à mon petit ami.
— Qu'est-ce qu'il leur reproche?
— La taille.
Il souffle fort.

— Tu veux charcuter ton magnifique corps?
— Non le perfectionner.
— Tes seins sont bien proportionnés, tes tétons sont bien centrés et symétriques, et ils sont de taille proportionnelle. Il n'y a pas de relâchement cutané. Ton sillon intermammaire est à bonne distance.
— Comment peux-tu savoir tout ça?
— Je les ai analysés, palpés, touchés, léchés quand je te baisais.
— Sean!
Il ricane.

— Alors, tu vas gentiment annuler ton rendez-vous.
— Je dois m'en aller.
— Bonne journée Hailey.

Je sors de son bureau médusée, je touche mes seins, il les a cartographiés à l'écouter. Je rejoins Andreane, Mike me doit des explications. Je dépose Andreane et me rends au cabinet de Mike. J'attends qu'il finisse son rendez-vous.

— Hailey? Tout va bien?
— Quel est la probabilité que je croise Sean dans la clinique où Andreane est suivie.
— Ah.
— Ah? Comment tu as pu me faire ça? Je t'ai confié mon histoire, ma souffrance, mes sentiments. Tu savais où il était depuis le départ?
— Je ne pouvais pas te le dire.
— Pourquoi?
— Je suis son psychiatre. Je suis tenu au secret médical.

Je tombe sur la chaise.

— Il t'a choisi comme psychiatre?
— Je crois entendre une forme d'insulte.
— Il ne te supportait pas.
— Il faut croire que ça s'est arrangé.
— Tu ne me diras rien?
— Non et j'en suis désolé.
— Bien.
— J'étais le premier à le vivre mal. Te savoir en souffrance et ne pas t'aider a été horrible.
— Je comprends. Je vais rentrer, j'ai besoin de remettre mes idées en place.
— Ne m'en veut pas.
— Laisse-moi du temps Mike.

Je rentre à mon appartement, abasourdie par ce revirement. Si je n'avais pas financé le traitement d'Andreane, je ne l'aurais jamais croisé. Mike le voit régulièrement depuis des mois, je me sens trahie.

Mon téléphone vibre.

— Tu es très belle avec ta nouvelle coupe de cheveux, bandante.
— Sean!
— Je vais enfin pouvoir te la mettre dans ta bouche.
— Sean!
— Content de t'avoir revue. Même si je n'en ressens pas l'émotion.
— Toujours le spectre de l'imitation, sociopathe.

Je l'imagine ricaner. Josh me passe un coup de fil pour me souhaiter une bonne nuit. Les souvenirs de ma quatrième année de résident ressurgissent, les quatre derniers mois a arpenté ce couloir sinistre sans lui.
Grâce à ma détermination, Carl le tueur en série a révélé le nom des six autres victimes, il a été transféré en milieu carcéral après avoir tenté de s'échapper.

PSYCHOWhere stories live. Discover now