PSYCHO

Chapitre 59

— Sean ne te l'a pas dit?
— Sean? Je ne comprends pas bien.

Elle sent qu'elle a fait une bourde, elle semble nerveuse.

— Dis-le-moi tout de suite ou tu ne me verras plus jamais.
— Non Hailey s'il te plaît, on vient de se retrouver.
— Alors?
— C'est mon chirurgien esthétique.
— Tu n'as pas fait ça maman? Avec tous les chirurgiens qu'il y a, tu choisis mon petit ami?
— Ce n'était pas volontaire!

Je suis abasourdie, il ne m'en a jamais parlé. Qu'est-ce qu'il me cache d'autres? J'écourte la visite chez ma mère. Je me rends au département du Fbi, j'ai besoin de savoir ce que j'ignore d'autres.
Son collègue me fait patienter dans le hall, je ne peux pas accéder au bureau. J'attends de longues minutes, Sean sort du bureau, accompagné de sa collègue sourire aux lèvres. Je passe de l'un à l'autre et je rejoins la sortie.

— Hailey.

Je l'ignore, je ne fais pas attention à ses appels. Il court et me rattrape.

— Hailey, qu'est-ce qui t'arrive?
— Qu'est-ce qui m'arrive? Tu te pavanes avec ta sangsue de collègue et tu rafistoles ma mère, mais à part ça tout va bien.
— Elle te l'a dit quand?
— Aujourd'hui. Le secret professionnel hein Sean?
— Je suis désolé Hailey.
— Tu couches avec elle?

Il semble choqué par mon accusation.

— Comment peux-tu penser que je veuille baiser ta mère ?
— Tu étais prêt à le faire il y a deux ans.
— Putain Hailey, c'était pour une mission, je n'aurais jamais été jusque-là!
— Et elle ?
— Qui?
— Lana!
— Tu sais quoi, va te faire voir!

Il me plante et retourne vers les locaux.
Je suis anéantie, il n'a pas essayé de me rassurer ou nier. Je rentre à l'appartement.
Je suis comme un lion en cage, je m'en veux. Je suis en train de le perdre définitivement.
Je l'appelle, mais il ne décroche pas.

Je reste dans le noir, assise sur le lit, mes larmes coulent, je me sens vide. J'ai des pensées intrusives, je pleure à chaudes larmes, la porte s'ouvre sur Sean. Il vient s'asseoir à côté de moi et m'attire à lui.

— Tu me rends dingue Hailey. Je ne sais plus comment me positionner avec toi.
— Tu veux me quitter?
— Arrête de dire des conneries putain! Depuis que j'ai posé les yeux sur toi, je t'ai dans la peau.
— Et elle?
— C'est juste une collègue!
— Elle souhaite plus que ça!
— Et moi, je t'aime.

Je lève les yeux vers lui, perturbée. Je ne l'avais jamais entendue le dire. On n'avait pas besoin d'afficher nos sentiments, poser des mots sur ce qu'on ressent. Il sourit et m'embrasse le haut du crâne.

— Je suis quoi pour toi Sean?
— Tu es celle qui m'a redonné la vie.

J'étouffe un râle de soulagement. Il ne m'avait jamais dit ces mots.

— Et celle que je baise comme un malade.
— Sean!

Il ricane.

On s'allonge, je reste dans ses bras.
Le soir, je me réveille par une douleur au ventre, qui me coupe la respiration, je suis pliée en deux. Je me redresse et je rejoins la salle de bain. La douleur me scie en deux, je n'avais jamais ressenti ça.  J'appelle Sean, il me trouve au sol.

— Hailey. Où est-ce que tu as mal?
— En bas du ventre!
— Des règles douloureuses?
— Non elles ne sont pas encore arrivées.

Il me palpe l'abdomen, mais je ne ressens pas de douleur.

— Il faut te faire examiner, c'est gynécologique.

Il sort de la salle de bain, revient avec des vêtements et me change. Il me porte jusqu'à la voiture et démarre en trombe. On atterrit devant la clinique où il travaille. Grâce à ses connaissances, je suis prise en charge rapidement . Il est bouleversé.