Chapitre 36

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Il est adossé à la fenêtre, sa beauté me coupe toujours le souffle. Il tourne ses yeux verts qui m'irradient. Non, je n'ai pas oublié les contours de son visage, tout me revient. Je suis comme une amnésique qui recouvre la mémoire. Les flashs s'enchaînent, il ne comprend pas mon trouble.

— Hailey.
— Sean.

Je souris, il ne peut pas en être autrement.

— Retour à la case départ?
— Oui avec un sociopathe chirurgien au doigt d'or.
— Assistante clandestine hors pair.

Je souris, il répond à mon sourire et je me sens partir. Toutes mes résolutions partent en fumée. On se saute dessus, on s'embrasse sans retenue.
Quelqu'un frappe, on se détache, c'est Antoine.

— Tu as commencé ta séance? Si tu veux bien j'aimerais y participer.
— Je ne suis pas une bête de foire, connard.
— Toujours aussi charmant Mr Millers.

Sean revêt son masque d'indifférence. La présence d'Antoine n'a pas lieu d'être, il me perturbe plus que la présence de Sean.

— Mr Millers comment vous sentez-vous?
— Comme un sociopathe dénué de tout sentiment.

Antoine affiche un rictus.

— Pourriez-vous me parler de votre relation aux femmes après votre retour à la vie civile?
— J'ai baisé une délicieuse femme frigide.

Il me lance une pique, je me retiens de sourire.

— Parlez-vous de l'acte charnel classique ou associé à des sévices?
— Je l'ai baisé comme elle voulait être baisée.

Je me retiens de rire.

— Quel plaisir prenez-vous à faire souffrir votre partenaire?
— Je ne ressens aucun plaisir à le faire. C'est tout le contraire.

Je détecte une once de sincérité.

— Avez-vous, durant votre adolescence, eu ce désintérêt pour la jouissance?
— Oui.
— Bien ça sera tout pour aujourd'hui Mr Millers.

Il se rapproche de la fenêtre et observe le jardin.
Antoine me murmure à l'oreille.

— Il est toujours aussi cinglé.

J'ai un pincement au cœur. Je ne supporte pas qu'on le dévalorise, qu'on le ramène à sa condition d'antisociale. J'aimerais qu'il soit glorifié, j'ai vu ses compétences, son intelligence, ses capacités d'adaptations.  Je tourne mes yeux vers lui, il a entendu la remarque d'Antoine . Je quitte la pièce.

Je rentre chez moi, je mange un bout et me mets à l'aise. Mon téléphone sonne, je sais déjà que c'est Sean.

— J'ai envie de toi, Hailey.
Je souris.

— Moi aussi Sean.
On marque un temps de silence.

— Tu n'es pas cinglé, Sean.
— Je dois l'être. Il n'y a pas d'autres alternatives.
— Non tu ne l'es pas.
— Tu ne l'as pas contredit.
— Ce qui compte, c'est ce que moi je pense.
— Qu'est-ce que tu penses?
— Que tu es toi.
— Ça te suffit Hailey?
— C'est tout ce que j'attends de toi Sean.

Il ne répond plus, je raccroche. Je m'endors avec ses yeux verts que je redécouvre.

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