Chapitre 22

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Je me repose quelques heures. Je suis en plein sieste quand je sens mon téléphone vibre, c'est un message. J'ouvre la notification, c'est Sean.

— Je veux encore te baiser .
Je souris.

— Et en langage normal?
— Te faire jouir.
— Non toujours pas.
— Te «  faire l'amour ». C'est mieux?
— Oui beaucoup mieux. Tu as répondu aux questions de Mike?
— Ce merdeux ? Non . Je suis trop condescendant pour me rabaisser à ses questions.
— Le sociopathe autosuffisant.
— La psychiatre qui mutile son magnifique corps.
— Venant  d'une personnalité antisociale, je prends ça pour un compliment.
— Je veux te baiser et te la mettre dans ta jolie petite bouche.
Je l'appelle.

— Sean!
Il ricane.

— Oui Hailey.
— C'est quoi ce dernier texto?
— Il faut bien que ta bouche serve à autre chose que pour crier. J'ai dû m'arrêter dans ma lancée pour te faire taire.
— Il ne fallait pas allumer un brasier.
— Je suis le meilleur dans la baise.
— Sean.
Il ricane.

— Tu es sûr que tu es chirurgien? Ton vocabulaire est aux antipodes de tes collègues.
— Je peux être chirurgien et aimer la baise.
— Sean!

Il ricane de plus belle, on finit par raccrocher.
Je prépare mon sac, je pars assister à un congrès à Washington pour quelques jours. Je ne serai pas seule, Mike m'accompagne, Sean sera vu par un autre psychiatre, je crains le pire.

Depuis deux jours que je suis au congrès, il ne m'a pas appelé. J'ai envoyé des messages et appelé,  il ne décroche pas. J'essaye de me convaincre qu'il souhaite prendre ses distances comme à chaque fois qu'on a un rapprochement. Je me concentre sur le congrès, mon père y présentera son dernier ouvrage. Il traite du développement de la psychiatrie de l'enfant, il est adulé par ses pairs. On échange brièvement quelques banalités mais nos échanges sont purement professionnels. A son bras est accroché une femme de mon âge, je n'y accorde plus d'importance .

La semaine se passe sans encombre, je participe à des ateliers sur les troubles du développement de l'enfant. Plusieurs psychiatres dont mon père ont posé plusieurs pistes de travail.

Je me rends à un atelier hypnose spirale sensorielle, c'est une nouvelle technique qui permet de créer un état hypnotique en douceur. Je me familiarise avec ces nouvelles techniques de psychanalise.

Le jour du départ, nous rentrons de cette conférence avec un carnet d'adresse bien rempli. Mike est content de retrouver sa petite amie. Je pose mes affaires chez Charlie, je me change pour me rendre à l'unité psychiatrique. Je suis de garde le soir même, j'en profite pour m'acheter un encas en route, je mange sur le pouce. Je stationne ma voiture et je souffle en pénétrant dans l'établissement. Je longe ce long couloir qui me paraît moins bien sinistre, j'ouvre la porte de la salle de garde, l'infirmier me fait sa transmission.

Il ne me parle pas de Sean, je suis troublée, une fois la transmission terminée, j'ouvre son dossier et je reste sidérée par la mention qui s'affiche. Il a quitté l'établissement, ses avocats ont réduit sa peine. J'ai du mal à réaliser, il n'a pas mentionné ses nouvelles coordonnées, il disparaît dans la nature.

Je reste dans cet état une dizaine de minutes, je me saisis de mon téléphone et compose le numéro du chef de service pour connaître le fin mot de l'histoire. Il s'est occupé de la sortie de Sean, mais il ne peut pas m'en dire plus. Les informations le concernant sont confidentielles, il a obtenu du juge une clause de confidentialité.
Je comprends que cela m'est adressée, il ne veut pas que je le retrouve.

Je reprends contenance, il me reste quatre mois à fouler ces couloirs  sinistres . Je poursuis ma garde. J'occulte toutes les pensées négatives, je vais finir mes derniers mois en tant que résidente. Mon parcours professionnel est déjà tout tracé, le contrat de mon père est entre mes mains, je paraphe chaque feuille et signe.

PSYCHOWhere stories live. Discover now