Chapitre 45

20.4K 1.3K 60
                                    

Je me réveille, m'habille, je me rends dans le manoir où j'ai grandi.  Les nouveaux propriétaires ont accepté de me laisser aller dans le jardin.  Je marche jusqu'à cet arbre où je me suis tant caché pour fuir la réalité.  Je gratte, je creuse, je ne m'arrête pas. Je tombe sur cette boîte de pandore, mes gestes se font par automatisme.

Je rentre m'isoler, j'ai besoin d'être seule.  J'ouvre cette boite. Je me souviens de ce jour où j'ai décidé que je devais enterrer toutes ces choses qui me liaient à ce traumatisme.

Les photos n'ont pas bougé, légèrement jaunies par le temps. Elles ont passé une dizaine d'années sous cet arbre à attendre que je sois assez courageuse pour les affronter.
La première photo me donne envie de vomir.
Je suis attachée au lit nue, j'avais douze ans, je craque.

Je me reprends, je dois aller au bout de mon traumatisme. Je me saisis d'une autre photo.   Je suis à genoux nue en pleine soumission avec mon violeur. Je continue de craquer, je n'y arrive pas, c'est trop dur.
Je me ressaisis, je ne dois pas penser qu'à moi.  Je me saisis d'une autre photo, mon violeur me lèche les seins , j'avais quatorze ans. Je ne pleure pas, je continue de déterrer mes souvenirs.

Je visualise chacune des cinquante photos. Je prends la clé usb, la connecte à mon ordinateur.
Des centaines d'images et vidéos dégoûtantes les unes que les autres envahissent mes yeux.
Il y a des dizaines d'enfants de tout âge dans des positions très subjectives. J'ouvre une vidéo, mon agresseur viole une petite fille. Elle crie et pleure, je pleure et je crie, j'accompagne sa douleur. J'arrête la vidéo, c'est trop difficile.
Je déconnecte la clef.

Je regarde un papier qui se trouve dans la boîte en métal. Je le déplie. J'y ai écrit comme titre : Victimes.Il y a des dizaines de noms avec leur âge . Je les parcours, un à un. Un des noms m'interpelle « Sean Milliers dix ans ».

Je m'effondre. Je l'avais plus ou moins deviné, mais je ne voulais pas y être confronté.  Nous avons eu le même parcours traumatique.

Je sors les photos et les différentes preuves, je me saisis du colis prêt à l'emploi. J'y mets les objets et referme la boite. Je prends  cette boîte en métal  qui a enfin pu livrer ses secrets et je la jette à la poubelle. Je me sens apaisée, j'ai fait ce qu'il fallait.  J'ai longtemps oublié cette partie de ma vie. D'autres victimes méritent de connaître cet apaisement. J'ai gâché des vies si seulement je m'étais souvenue plutôt.

Je sors le dossier médical  de Sean, je suis prête à le lire.  Je le parcours. Je suis presque soulagée par ce que je lis, je le referme et je le détruis.

Je frappe, il m'ouvre et me tire à l'intérieur. Il se jette sur mes lèvres, me porte jusqu'à sa chambre.
Ses lèvres sont sur mon cou, sont une torture, il aime jouer avec mes nerfs.

Il sourit avec condescendance. Je le repousse et feins de quitter la pièce, il me retient, m'embrasse avec désir. Sa langue cherche, titille la mienne. J'en veux plus, je lui défais son jean, il l'enlève, il se débarrasse de son t-shirt. Son corps est la personnification de la magnificence, je le tire jusqu'à moi, il enlève mes vêtements à la hâte. Il me lèche les seins, il a une façon de le faire qui allume en moi un brasier il descend jusqu'à mon ventre, descend jusqu'à mon intimité,des milliers de sensations m'envahissent. La pièce est envahie par mes gémissements. Il remonte jusqu'à ma bouche. Il se positionne à genoux. Il ramène mes jambes de chaque côté  de sa taille, les replie, il me pénètre en un coup je rejette ma tête en arrière. Ses coups sont de plus en plus forts et brusques, mes gémissements ne tardent pas. Ils se greffent à ses mouvements, ses mains tiennent fermement chacune de mes jambes. À chaque mouvement, elles resserrent mes cuisses.
Je me sens partir, de violents spasmes parcourent  mon bas ventre. Il continue, il est emporté par sa jouissance. Il respire fortement, il ne se retire pas. Je me relève et m'assois à califourchon sur lui. Je le prends dans mes bras.

— J'ai besoin de toi Hailey.

Il pose son front contre le mien. On reste dans cette position de longues minutes.  Quand je me suis levée, il était déjà parti travailler. Je parcours  son appartement, je ne l'avais jamais fait.
Je finis par rentrer chez moi, pour finir ma mission.

PSYCHOOù les histoires vivent. Découvrez maintenant