Chapitre 43

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Je me réveille dans ses bras, j'ai l'impression de m'éveiller dans les bras de mon petit ami. Mais, je ne pense pas qu'il le soit. Mes sentiments sont sincères, purs, je donnerai tout pour qu'il le ressente, qu'il soit honnête, entier.
Il enlève la couverture, me retourne et touche la cicatrice par balle.

— On s'en occupe quand Hailey.
— Tu ne renonceras pas?
— Non.
— A la fin de ma mission.
— D'accord.
— Sean, je veux être avec toi.
— Tu risques d'être déçue. Tu vas vouloir me guérir. Tu finiras par me quitter.
— Non, je ne te quitterai pas. Je ne peux pas te guérir.
— Laisse-moi y réfléchir. Je risque de faire de ta vie un enfer, te manipuler, j'ai peur d'aimer te voir souffrir.
— Sean, je veux toujours être avec toi.

Je rentre à Brooklyn.
Les journées s'enchaînent, je  suis concentrée dans ma mission. Certains patients quittent l'institution, leur place est vite remplacée. Sean est indécis, je l'ai libéré de son indécision, je préfère renoncer à lui.

Trois mois sont passés, je suis à une semaine de clôturer mon contrat. On organise un pot pour mon départ. Les résidents sont plus que prêts pour voler de leurs propres ailes. Je commence à ranger mon bureau, je n'ai pas grand-chose à emporter.

Je suis en train de taper mes comptes-rendus de psychanalyse de la journée. Charlie m'envoie une photo de nous deux à nos quinze ans.
J'ai comme un électrochoc, j'étais vide, aucune expression faciale, mon sourire était mécanique. Je faisais semblant d'être comme tout le monde, malgré que j'essuyais rejet sur rejet. J'étais cataloguée de paria, bizarre, folle. Je supprime la photo, j'ai fait du chemin depuis.

Je rentre à Manhattan, un livreur sonne, il m'apporte un colis. Pourtant, je n'ai rien commandé. Je l'ouvre, il contient une boîte d'expédition à plier. Je comprends le message.

En fin de journée, je file chez Mike et Charlie, leur couple dure dans le temps. Ils envisagent même de fonder une famille. On sort en ville pour fêter mon retour au Bellissima. J'attends ma commande. Mike fixe un point derrière-moi et se reconcentre sur moi, il semble gêné.

Je me tourne, Sean est avec ma mère. Une envie de vomir me prend aux tripes, je commence à transpirer. J'ai chaud et froid en même temps.
Je suis dégoutée, révoltée et déçue, il se tape ma mère, celle qui m'a mise au monde. Je me lève mais, Mike me retient, il me demande de me rasseoir. Il se lève et le rejoint, je ne veux plus me retourner. Les deux me dégoûtent, je sors rejoindre ma voiture sans un regard pour eux.

Mes envies de scarifications reprennent de plus belle. Je tourne en rond dans mon appartement. Je vais du salon à la salle de bain, je fixe les rasoirs. Je lutte, je me mets en condition d'hypnose. Je visualise une image positive, j'essaye de classifier mes émotions dans une sphère jaune. Ça ne marche pas, l'envie est trop forte. On sonne à la porte, je ne veux pas ouvrir. Je souhaite évacuer ma souffrance, je me saisis du rasoir et relève mon bras.

— Pose ce rasoir Hailey!
— Va-t'en tu me dégoûtes.
— Je t'ai dit de finir ta mission.
— Tu couches avec ma mère?Oh mon dieu tu couches avec celle qui m'a donné la vie.
— Non! Finis ta mission Hailey!
— J'en suis incapable.
— Alors. je baiserai avec ta mère!!!
— La ferme!

Il se saisit d'un rasoir et le ramène vers son bras. Je le lui arrache.

— D'accord, je ne vais pas me scarifier. Tu as gagné.
— Tu viens avec moi Hailey!
— Non. J'ai besoin de rester seule.
— Et moi d'être avec toi!
— Quoi?

Il s'en va, je suis désorientée. Je perds la tête, j'avale un Xanax.

PSYCHOWhere stories live. Discover now